Samuel Girard bien dans sa tête et sur la glace

NEWARK, New Jersey – Samuel Girard range son équipement dans sa poche de hockey aux couleurs de l’Avalanche après une victoire de 4-0 contre les Devils du New Jersey au Prudential Center. La musique résonne encore dans le petit vestiaire de l’équipe adverse et Girard reçoit une rapide accolade de son voisin de casier, Cale Makar, à l’entrée des journalistes.

Dans ce gain contre les Devils, Girard n’a pas écrit son nom sur la feuille de pointage, il n’a pas reçu l’une des trois étoiles, mais il a encore une fois réalisé du bon boulot défensivement. Il a terminé le match avec un dossier de +3, il a bloqué 4 tirs et il a joué 21 min 04 s au sein du deuxième duo à la ligne bleue en compagnie de Sam Malinski.

À cinq contre cinq, Girard et Malinski ont réduit au silence l’un des meilleurs trios de la LNH, celui de Jack Hughes au centre de Jesper Bratt et d’Ondrej Palat.

Pour Girard, cette rencontre au New Jersey était une illustration de sa saison. Dans l’ombre des plus gros noms comme Nathan MacKinnon, Mikko Rantanen et Makar, le défenseur de 26 ans demeure une pièce importante du casse-tête de l’Avalanche.

« J’aime ma saison. Je me sens bien mentalement et physiquement, a dit Girard en entrevue à LNH.com. Mon boulot est de bien jouer défensivement. J’espère continuer de la même façon. »

« Nous avons l’une des meilleures brigades de défenseurs de la LNH, a-t-il continué. Avec Cale Makar, nous comptons sur le meilleur défenseur de la LNH. Ensuite, il y a Devon Toews qui complète très bien Makar. J’ai aussi mes responsabilités et j’ai comme mission de bien jouer défensivement. Je sais ce que je peux apporter offensivement, mais je dois surtout me concentrer sur du bon jeu dans mon territoire. Je veux m’assurer de sortir la rondelle de mon territoire. »

Girard n’a pas le choix de changer de vocation au Colorado. Avec la présence de Makar, il ne lui reste que des miettes pour le temps de jeu en supériorité numérique. Reconnu comme un défenseur offensif depuis ses jours avec les Cataractes de Shawinigan, il a adapté son jeu au fil du temps.

Le petit défenseur de 5 pi 10 po et 170 lb trône au sommet chez l’Avalanche pour les tirs bloqués (52) et le différentiel (+5). En 29 matchs, il a obtenu 16 points (2 buts, 14 passes). De ses 16 points, il n’a qu’une passe en avantage numérique.

S’il maintient le rythme, il cognera à la porte d’une saison de 40 points. Il s’agirait d’une première pour lui. En 2022-2023, il avait récolté 37 points.

« Sam a joué du très bon hockey pour nous au cours des années, mais cette saison, il est très constant des deux côtés de la glace », a reconnu l’entraîneur en chef de l’Avalanche, Jared Bednar. « Je dirais qu’il n’a jamais mieux défendu son territoire. Il a grandi comme joueur, il est physique et il est super rapide pour limiter le temps et l’espace. Il est l’un de nos joueurs les plus constants sur le plan défensif. »

Une longue route

Il y a un an, Girard n’avait plus la tête au hockey. Le 24 novembre 2023, il avait adhéré au programme d’aide des joueurs de la LNH et de l’AJLNH afin de traiter des troubles d’anxiété et de dépression qui avaient mené à l’abus d’alcool. Il était revenu au jeu le 31 décembre 2023.

Quand il pense au chemin parcouru en quelques mois, Girard ne peut s’empêcher de sourire.

« Oui, je suis fier de moi, a-t-il répliqué. J’ai grandi beaucoup depuis mon adhésion au programme. Je suis maintenant une différente personne, mais aussi un joueur différent. Un peu tout le monde connaît mon histoire. Je n’ai pas besoin de la raconter encore une fois. Mais aujourd’hui, je me sens vraiment mieux mentalement et physiquement. Ça se remarque aussi sur la glace. Je suis content du chemin que j’ai parcouru. »

« Je suis vraiment fier de lui, a renchéri Bednar. Ce n’est jamais facile quand tu traverses des étapes plus sombres dans ta vie. Il avait un poids sur les épaules en raison de problèmes personnels. Il a eu le courage d’attaquer ses problèmes. Quand un joueur se prend en main, tu veux toujours l’encourager et l’aider. Il a été génial. Je le trouve fort mentalement. C’est probablement pour cette raison qu’il joue du très bon hockey. »

Il y a quelques jours, Girard a patiné dans un 500^e match dans la LNH. C’était le 30 novembre contre les Oilers d’Edmonton. Le numéro 49 de l’Avalanche a atteint un chiffre important dans sa carrière, mais il en veut beaucoup plus.

« Je ne sais pas quelle est la symbolique, a-t-il affirmé. J’en veux plus que 500 matchs. Ça passe vraiment vite. Je n’ai pas vu le temps passer. Je dois en profiter. Je joue dans la LNH depuis huit ans, mais on dirait que ça fait juste deux ou trois ans. Je me sens à la maison à Denver. J’aime l’organisation et l’équipe. J’aime beaucoup jouer pour l’Avalanche. »