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TORONTO - Roberto Luongo était prêt à faire face à la question comme pour un lancer frappé d'Alex Ovechkin dans le temps.

Le maître de cérémonie de la conférence de presse des nouveaux immortels du hockey a cherché (bien amicalement) à mettre Luongo sur la sellette, vendredi, en lui demandant quel chandail il aurait choisi s'il avait eu à faire un choix entre celui des Panthers de la Floride ou des Canucks de Vancouver.
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« Équipe Canada », a répondu Luongo, en provoquant un éclat de rire généralisé dans la salle du Temple de la renommée, où se tenait l'événement.
« Je savais que la question viendrait. J'avais la réponse toute prête dans ma poche », a-t-il confié en entrevue après coup, en esquissant un sourire.
L'ancien gardien étoile québécois affichait sa forme des grands jours, vendredi. Avec son sens de l'humour et de la répartie, il sera vraiment dans son élément au Temple de la renommée en fin de semaine.
« De me retrouver avec tous ces immortels du hockey, je ne peux pas dire que ça m'a frappé encore, a-t-il commenté. C'est ma première journée ici. Je regarde les noms et les photos. C'est gros. Je veux prendre les quatre prochaines journées pour m'imprégner de l'atmosphère et partager ça avec ma famille et mes amis. »
Il ne cache pas que ça le touche profondément qu'on l'associe maintenant à la lignée des grands gardiens québécois, avec les Patrick Roy et Martin Brodeur. Luongo a d'ailleurs grandi à quelques rues de Brodeur, à Saint-Léonard.
« Ce sont les deux meilleurs gardiens de l'histoire, a-t-il argué. Patrick, je voulais être comme lui, pas à mes débuts parce que mon gardien préféré était Grant Fuhr. Mais quand j'ai commencé à peaufiner ma technique et à travailler avec François Allaire, je m'inspirais beaucoup de Patrick. De me retrouver à leurs côtés, c'est vraiment quelque chose. »
L'autodérision à la rescousse
S'il admet qu'un de ses grands regrets au cours de sa carrière, c'est de ne pas avoir de conquête de la Coupe Stanley à son palmarès, il peut se targuer d'avoir deux médailles d'or olympiques au cou à la suite des championnats du Canada en 2010 et 2014.
Luongo a eu son grand mot à dire dans la conquête aux Jeux de Vancouver en 2010, à titre de gardien titulaire de l'équipe.
« Ç'a été le moment marquant de ma carrière », a-t-il réitéré, vendredi.
Un autre de ses regrets, a-t-il noté, c'est de ne pas avoir su bien gérer les contre-performances et la critique au cours de la première moitié de sa carrière.
« J'étais très dur envers moi-même. Si je jouais mal, je traînais ça jusqu'au match suivant. C'était long quand j'étais une semaine sans jouer », a-t-il lancé en riant.
« Aussi, je prenais trop à coeur ce que les gens disaient de moi. Je m'en veux de m'être laissé trop atteindre par ça », s'est-il confessé.
Luongo n'a pas caché avoir été éprouvé au cours de ses premières saisons dans l'uniforme des Canucks.
« J'arrivais de la Floride, je n'étais pas habitué à être sous les feux de la rampe, a-t-il relaté. À ma première saison à Vancouver, c'était tout nouveau tout beau. À ma deuxième saison, j'ai éprouvé quelques problèmes, il y a également eu la première grossesse de mon épouse et j'ai commencé à entendre les gens murmurer. Je ne savais plus comme gérer ça mentalement. »
C'est alors qu'il s'est dit autant combattre le feu par le feu et qu'il a commencé à verser dans l'autodérision.
« C'est ce qui m'a permis de composer avec la situation, a-t-il avoué. Je me disais que je pourrais plus facilement tourner la page en étant capable de rire de moi-même. Ça m'a vraiment aidé pour la seconde moitié de ma carrière. »
Le numéro d'Ovechkin
On lui a demandé s'il avait eu le numéro d'un joueur vedette pendant sa carrière. Luongo a rétorqué sur-le-champ: « Ovechkin » !
« Il n'a jamais 'scoré' contre moi. Bah, quelques buts, peut-être, mais c'était de la chance, a-t-il insisté. Vous lui demanderez. »
Après vérifications. Ovechkin a tout de même obtenu neuf buts face à Luongo. Sur le volume, ça demeure peu si on considère que des gardiens de la trempe des Marc-André Fleury et Carey Price ont cédé à « Ovi » 24 et 21 buts, respectivement.
Du même souffle, Luongo a dit que tous les joueurs de quatrième trio ont marqué contre lui.
« Il y avait ce joueur des Flames de Calgary, je crois, je ne me souviens plus de son nom. Johnson ou Jackman? Il jouait trois minutes par match et il trouvait toujours le moyen de me déjouer. À mon retour en Floride, il était rendu avec Anaheim et il a même réussi un but en envoyant mollement la rondelle du revers de la ligne rouge. Je me disais : 'Ben voyons, ça ne se peut pas!' »
Après vérifications, il s'agit de Tim Jackman, un dur à cuire qui a 32 buts à sa fiche en carrière. Le but dont parle Luongo remonte à février 2015.