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Avec la saison 2019-20 de la LNH interrompue depuis le 12 mars en raison des inquiétudes entourant le coronavirus, LNH.com vous offre un retour dans le temps en revisitant six matchs ultimes de la Finale de la Coupe Stanley - de 1987 à 2006 - d'un point de vue actuel et plutôt léger.

Aujourd'hui, le match no 7 de la Finale de 2003 opposant les Mighty Ducks d'Anaheim aux Devils du New Jersey.

Avant même le début de cette série finale, les experts prévoyaient en forte majorité un duel inégal entre les Devils, quatrièmes au classement général avec une récolte de 108 points, et les Mighty Ducks, qui avaient conclu la campagne au 11e rang grâce à leurs 95 points.

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Il n'y a pas une énorme disparité à ce chapitre, c'est vrai, mais c'est surtout en se penchant sur les lacunes offensives de la formation californienne et sur la domination défensive des Devils qu'on pouvait conclure que la troupe de Mike Babcock allait avoir de la difficulté à mettre la rondelle derrière Martin Brodeur.

Le gardien québécois - en majeure partie - et ses comparses n'avaient accordé que 166 buts en 82 matchs (2,02 buts par match) tandis que les Ducks se retrouvaient dans le dernier tiers de la Ligue offensivement avec une moyenne de 2,48 buts marqués par rencontre.

Les craintes de plusieurs se sont matérialisées dès le début de la série quand les Devils ont blanchi les Mighty Ducks deux fois de suite par la marque de 3-0. Qu'à cela ne tienne, Jean-Sébastien Giguère et les canards ont rapidement nivelé les chances et ont réussi à pousser la série à la limite.

Les Devils n'avaient toutefois pas l'intention de laisser filer l'occasion de mettre la main sur la Coupe Stanley pour la troisième fois en neuf ans. Ils ont à nouveau blanchi Anaheim 3-0. Le sommaire de la rencontre estici.

Voici donc trois éléments marquants de cette rencontre :

Giguère sur une autre planète

Si les Mighty Ducks ont atteint la Finale, cette année-là, c'est d'abord et avant tout grâce au brio de Jean-Sébastien Giguère. Il a conclu le tournoi printanier avec une époustouflante moyenne de buts alloués de 1,62 et un taux d'efficacité de ,945 en 21 rencontres.

C'est à se demander comment les Ducks ont fait pour échapper la Coupe Stanley avec de telles prestations devant le filet. La réponse à cette question se trouve facilement à l'attaque.

En 21 matchs éliminatoires, les deux meilleurs pointeurs de l'équipe - Adam Oates et Petr Sykora - n'avaient amassé que 13 points chacun. Paul Kariya (12), Mike Leclerc (11), Steve Rucchin (10) et Rob Niedermayer (10) sont les seuls autres joueurs qui avaient franchi le plateau des 10 points.

Difficile de soutenir offensivement un gardien de cette manière, peu importe l'immensité de ses performances. En guise de comparaison, Ryan O'Reilly a enregistré 23 points lors de la conquête des Blues de St. Louis en 2019 et sept autres joueurs avaient amassé au moins 12 points.

Au cours de cette rencontre, Giguère n'a pas réussi de miracles, mais il a gardé les siens dans le match aussi longtemps qu'il a pu, terminant la soirée avec 22 arrêts sur 25 lancers.

Le gardien québécois n'est pas reparti avec le gros trophée, sauf qu'il est devenu le cinquième joueur à remporter le trophée Conn-Smythe, remis au joueur le plus utile des séries, dans la défaite. Un honneur pleinement mérité, qui a même été salué par les joueurs des Devils sur la patinoire.

Il ne faut pas oublier qu'avant d'affronter les Devils en Finale, le gardien québécois avait blanchi le Wild du Minnesota trois fois pour aider les siens à balayer la finale de l'Ouest. Les Ducks avaient inscrit deux buts ou moins à trois occasions au cours de cette série pour l'emporter sans trop de difficultés.

Des diables hermétiques

Les Mighty Ducks ne comptaient pas sur de gros canons offensifs à la base, et la tenue défensive des ouailles de Pat Burns n'a pas aidé leur cause. Les Devils avaient accordé cinq buts dans un revers de 5-2, deux jours plus tôt à Anaheim, et ils avaient visiblement été rappelés à l'ordre en vue de ce match ultime.

Ce n'est pas compliqué, ils n'ont absolument rien donné aux Mighty Ducks. Brodeur a été confronté à 24 tirs, mais il est difficile de mettre le doigt sur ce que l'on pourrait qualifier de « chance de qualité ».

À partir du moment où ils ont pris les devants grâce au but de Mike Rupp en début de deuxième période, les Devils n'ont plus jamais regardé derrière. Ils ont fermé le jeu comme ils savaient si bien le faire à cette époque et ont attendu patiemment que les Mighty Ducks commettent des erreurs en zone neutre.

Avec la présence de Scott Stevens et de Scott Niedermayer à la ligne bleue, ça se faisait plutôt bien.

Même si la formation californienne avait signé six remontées, ce printemps-là, on sentait qu'elle était à bout de ressources. Surtout que les Devils ont présenté une fiche de 11-0 lorsqu'ils ont marqué le premier but au cours de ces séries - ils égalaient alors la marque établie par les Oilers d'Edmonton en 1984.

Une autre mauvaise nouvelle pour les visiteurs, c'est qu'ils avaient malmené Brodeur lors du match précédent. Le gardien québécois avait - à l'époque - céder au moins cinq fois à six reprises seulement en séries, et avait la réputation de rebondir de brillante façon par la suite.

Sa fiche lors des matchs suivants? 5-0, une moyenne de buts alloués de 1,17 et deux blanchissages. Il a ainsi ajouté un sixième gain et un autre jeu blanc.

Rupp, le héros inattendu

Mike Rupp n'avait pas joué un seul match éliminatoire avant que Joe Nieuwendyk se blesse et qu'on fasse appel à ses services en plein cœur de la Finale. Il était encore une recrue de 23 ans et n'avait disputé que 26 matchs en saison régulière à ce moment.

Son premier but en séries aura finalement été le but gagnant d'un match no 7 de la Finale de la Coupe Stanley. Rien de trop important.

Évoluant aux côtés de Jeff Friesen et de Jamie Langenbrunner, le jeune Rupp ne s'est pas arrêté là. Il a récolté une mention d'aide sur les deux autres buts de la rencontre - ceux de Friesen - et est ainsi devenu le quatrième joueur à amasser trois points dans un septième match de la Finale.

Rupp a récemment raconté qu'il avait failli ne pas disputer le match parce que Nieuwendyk avait l'intention de jouer malgré la douleur, chose qu'il n'a pas réussi à faire. Les Devils ont probablement été mieux servis par les jambes fraîches de la verte recrue.

En bref

  • Après avoir vu son ancien poulain Patrick Roy et l'Avalanche battre les Devils en 2001 comme spectateur, François Allaire n'a pu vivre ce moment avec Jean-Sébastien Giguère - en 2003, du moins. Il a plutôt dû trouver les mots pour lui remonter le moral après la défaite.
  • La fin de carrière de Scott Gomez n'a pas été très glorieuse, mais ses premières années ont de quoi impressionner. Au terme de sa quatrième saison, il avait participé à trois finales et portait déjà deux bagues de la Coupe Stanley.
  • Avant de remporter la Coupe ensemble avec les Ducks en 2007, les frères Scott et Rob Niedermayer ont croisé le fer lors de cette Finale. Leur mère Carol était évidemment aux premières loges et avait un parti pris pour les Mighty Ducks puisque Rob n'avait encore jamais gagné le précieux trophée.
  • C'était seulement la troisième fois de l'histoire de la LNH - et la première fois depuis 1965 - que l'équipe à domicile remportait tous les matchs de la Finale. Pat Burns, à sa 13e saison comme entraîneur dans la LNH, et Mike Babcock, à sa première, ont su tirer profit du dernier changement.