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Avec la saison 2019-20 de la LNH interrompue depuis le 12 mars en raison des inquiétudes entourant le coronavirus, LNH.com vous offre un retour dans le temps en revisitant six matchs ultimes de la Finale de la Coupe Stanley - de 1987 à 2006 - d'un point de vue actuel et plutôt léger.

Aujourd'hui, le match no 7 de la Finale de 2001 opposant les Devils du New Jersey à l'Avalanche du Colorado.

Une question me vient à l'esprit avant de commencer l'exercice : qui a écrit le scénario de cette Finale? J'espère qu'on lui a remis un Oscar à l'époque. Non mais, tous les ingrédients étaient réunis pour offrir un grand spectacle.

RETOUR DANS LE TEMPS : 1987 | 1994

On vous replonge dans le temps. C'est la première fois dans l'histoire de la LNH que les champions des deux associations en saison régulière se retrouvent en Finale. Les Devils sont en quête d'une deuxième Coupe Stanley en autant d'années tandis que l'Avalanche veut triompher pour la première fois depuis 1996. Deux dynasties de l'ère moderne.

Devant le filet, les deux plus grands gardiens de l'histoire de la LNH : Martin Brodeur et Patrick Roy. Pas besoin d'en ajouter bien plus ici, ne serait-ce que pour mentionner que Roy venait de signer un jeu blanc de 24 arrêts dans le match no 6 et que ce n'était pas une bonne nouvelle pour les Devils.

Et finalement, la trame la plus importante de cette finale. Le défenseur Raymond Bourque qui, à 40 ans, tente de mettre la main sur la Coupe Stanley pour la première fois en 22 saisons dans la LNH. Comme le disent les commentateurs Gary Thorne et Bill Clement : ce match a le potentiel d'être le moment le plus glorieux de sa grande carrière, ou bien sa défaite la plus spectaculaire.

Il a rarement été plus facile de mettre la table pour un match à forte saveur québécoise. Tout y est… et le sommaire du match est ici.

Voici donc trois éléments marquants de cette rencontre :

Enfin!

Difficile de se retirer dans un moment plus glorieux que celui-là. Après 1826 matchs répartis sur 22 saisons dans la LNH, Raymond Bourque a finalement pu célébrer sa première conquête de la Coupe Stanley.

Au cours de cette rencontre, il a passé 29:35 sur la patinoire - neuf secondes de moins que son jeune coéquipier de 29 ans, Adam Foote. À 40 ans, il avait encore du carburant dans le réservoir. L'entraîneur Bob Hartley lui a d'ailleurs confié l'entièreté des deux dernières minutes du match.

Quand la cloche finale a retenti, tous les yeux et les caméras étaient rivés sur lui et sur ses proches. On a aperçu l'un de ses fils en pleurs, tout comme sa conjointe. Lui-même semblait avoir de la misère à y croire. Pour couronner le tout, le capitaine Joe Sakic lui remet la Coupe Stanley pour qu'il soit le premier à la soulever - un très grand moment.

« Joe avait connu une saison incroyable cette année-là, mais je lui ai toujours dit que c'était la meilleure passe qu'il a jamais faite, a dit Bourque dans le cadre des célébrations du centenaire de la LNH. Il a eu beaucoup de classe en posant ce geste.

« C'est une histoire incroyable, un sentiment incroyable et aussi un soulagement incroyable! »

G.O.A.T vs G.O.A.T

Avec le recul dont on dispose aujourd'hui, on se rend vite compte qu'il est désormais à peu près impossible d'imaginer un affrontement aussi relevé que celui-là devant le filet. L'expression anglaise Greatest Of All Time (le plus grand de tous les temps) peut aussi bien s'appliquer à Brodeur qu'à Roy.

Quel exemple exceptionnel pour les jeunes gardiens québécois, dont je faisais partie à l'époque. Je n'étais cependant pas encore assez vieux pour avoir le droit de regarder les matchs jusqu'à la toute fin… d'où mon excitation à l'idée de me replonger dans un match, qui n'était qu'un léger souvenir.

J'ai pu constater ce qu'un Patrick Roy au sommet de son art était en mesure de réaliser. Dès le début du match on mentionne que le gardien est entré dans sa bulle depuis qu'il a signé un jeu blanc dans le match no 5 et que les Devils doivent rapidement briser sa confiance.

La troupe de Larry Robinson a essayé en vain. Seul Petr Sykora a réussi à le déjouer alors qu'il s'est retrouvé seul devant lui en deuxième période. Le reste du temps, il a été intraitable, réalisant 25 arrêts. Il a repoussé 49 des 50 derniers tirs dirigés vers lui dans la série pour devenir le premier joueur à remporter le Conn-Smythe à trois reprises.

À l'autre bout de la patinoire, Brodeur n'a rien pu faire sur les trois buts qu'il a accordés. Il a réussi d'importants arrêts pour tenter de garder les siens dans le match pendant qu'ils essayaient de percer la muraille de Roy. Fait assez impressionnant, Brodeur en était à son 97e match de la saison - un exploit tout à fait impensable aujourd'hui.

Se faire un nom

À ce jour, Alex Tanguay a trouvé le meilleur moyen de se faire un nom rapidement. À sa deuxième saison dans la LNH, le jeune attaquant de 21 ans a inscrit deux buts, dont celui de la victoire, dans ce match ultime pour voir son nom s'inscrire immédiatement dans les livres d'histoire.

On raconte que le Québécois avait été cloué au banc plus souvent qu'à son tour au printemps précédent, alors que l'Avalanche avait vu son parcours prendre fin en sept matchs contre les Stars de Dallas en Finale de l'Ouest. La saison 2000-01 avait visiblement changé la perception de son entraîneur.

Tanguay était désormais l'un des éléments offensifs importants de l'équipe et venait d'amasser 77 points, dont 25 buts, en 82 rencontres. Il en a fait la démonstration dans ce match, amassant deux buts et une aide pour conclure le printemps avec 21 points, dont six buts, en 23 matchs.

Son deuxième but, inscrit sur un retour de lancer de Joe Sakic, a été celui qui a fait la différence. Le jeune attaquant qui n'en était qu'à ses premières armes dans la LNH aura finalement eu son mot à dire dans le premier triomphe de son vétéran compatriote, Raymond Bourque. C'est la beauté du hockey.

« Il m'arrive encore de rêver à ce but, a-t-il déjà confié sur les ondes de NHL Network. C'est un but auquel j'ai rêvé toute mon enfance en grandissant au Québec et en regardant les matchs. J'aurais aimé l'inscrire en prolongation, mais je me contente très bien de la deuxième période! »

Pensées en bref

  • On souligne dès les premières minutes de la diffusion que Martin Brodeur n'est probablement pas au sommet de sa forme et qu'il jouerait malgré une blessure à la jambe gauche. Après 97 matchs en neuf mois, on peut comprendre que quelques pièces fassent défaut.
  • Détail intéressant quant aux habiletés des deux gardiens à jouer au « troisième défenseur » : les baies vitrées du Pepsi Center étaient révolutionnaires pour l'époque et n'étaient pas équipées de séparateurs. Ça permettait donc à Brodeur et à Roy de dégager la rondelle par la baie vitrée sans risquer qu'elle se retrouve dans l'enclave.
  • Prenez quatre secondes pour admirer ce tir de Joe Sakic.
  • Tout au long de la rencontre, les commentateurs mettent en relief les parcours complètement opposés des deux entraîneurs Larry Robinson et Bob Hartley. D'un côté un joueur émérite devenu entraîneur, et de l'autre, un entraîneur de carrière. Après le triomphe de l'Avalanche, Hartley a d'ailleurs amené la Coupe à la manufacture PPG de Hawkesbury, où il avait longtemps travaillé.