Reirden_Caps_Coach

ARLINGTON, Virginie-- Todd Reirden fera ses premières armes comme entraîneur dans la LNH et il va tenter d'accomplir un exploit inédit depuis 49 ans.
Vendredi, les Capitals de Washington ont officialisé ce que tout le monde attendait depuis la démission de Barry Trotz comme entraîneur le 18 juin en nommant Reirden comme son successeur.
Reirden s'amène derrière le banc des Capitals, qui ont gagné leur première Coupe Stanley en 43 ans d'histoire cette saison. Le défi est simple, mais très intimidant.
La dernière fois qu'une équipe a défendu son titre de la Coupe Stanley avec un entraîneur recrue à sa tête remonte à 1969 lorsque les Canadiens de Montréal avaient remporté le championnat sous les ordres de Claude Ruel. Celui-ci avait succédé au légendaire Toe Blake, qui avait pris sa retraite après que les Canadiens eurent mis la main sur le précieux trophée en 1968.

Depuis, trois entraîneurs recrues ont pris les rênes d'équipes championnes. Les Bruins de Boston ont été éliminés au premier tour en 1971 sous la férule de Tom Johnson après avoir soulevé la coupe avec Harry Sinden en 1970; les Rangers de New York se sont inclinés en deuxième ronde sous la direction de Colin Campbell en 1995 après avoir remporté les grands honneurs avec Mike Keenan en 1994; et les Red Wings de Detroit n'ont pas franchi le premier tour en 2003 avec Dave Lewis à leur tête après avoir gagné le titre en 2002 avec Scotty Bowman.
Trotz a quitté son poste après avoir été incapable de s'entendre avec Washington sur les termes d'une prolongation de contrat et il a été embauché par les Islanders de New York le 21 juin. Les Capitals n'ont pas engagé Reirden sur-le-champ, mais le directeur général Brian MacLellan a vite fait savoir qu'il était le seul candidat.
Le jour où Trotz a démissionné, MacLellan a admis qu'il considérait Reirden, qui a agi à titre d'entraîneur associé avec les Capitals lors des deux dernières saisons après avoir été l'adjoint de Trotz lors des deux campagnes précédentes, comme son dauphin.
« On l'a préparé à devenir entraîneur-chef avec nous ou pour une autre équipe », avait alors déclaré MacLellan.
Reirden, qui a eu 47 ans lundi, a été considéré pour le poste d'entraîneur par les Devils du New Jersey en 2015 (lorsqu'ils ont embauché John Hynes) et les Flames de Calgary en 2016 (quand ils ont engagé Glen Gulutzan). Le 13 juin, MacLellan a révélé que le contrat de Reirden possédait une clause qui lui avait interdit d'aller passer des entrevues pour d'autres postes lors de la dernière saison morte.
Donc, les Capitals tenaient à le garder de leur entourage au cas où les choses ne marcheraient pas avec Trotz.
Tout est allé comme sur des roulettes pour Washington, qui a remporté la Coupe Stanley, mais la porte s'est ouverte pour Reirden lorsque Trotz a décidé de s'en aller.
Un des plus gros avantages offerts par l'embauche de Reirden, c'est la continuité. Si Washington avait décidé de faire appel à un entraîneur plus expérimenté, ce dernier aurait eu besoin de temps pour apprendre à connaître les joueurs. Il aurait aussi probablement voulu imposer un nouveau système.
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Reirden voudra certainement peaufiner quelques éléments du système, mais il connaît déjà bien les joueurs et ceux-ci le connaissent aussi.
« Il connaît bien les personnalités, les systèmes qu'on a utilisés et notre culture », a ajouté MacLellan la semaine dernière. « La transition devrait se faire en douceur. »
Les Capitals ont eu une semaine mouvementée avec le nouveau contrat de huit ans d'une valeur de 64 millions de dollars (moyenne de 8 millions par année) consenti au défenseur John Carlson dimanche, l'entente d'un an d'une valeur d'un million de dollars accordée à l'attaquant Devante Smith-Pelly jeudi et le contrat de quatre ans d'une valeur de 10 millions de dollars (moyenne de 2,5 millions par année) au défenseur Michal Kempny vendredi.
Cela signifie que cinq des six défenseurs et 10 des 12 attaquants qui ont participé à la conquête de la Coupe Stanley de Washington contre les Golden Knights de Vegas le 7 juin sont sous contrat pour la prochaine saison. Un des attaquants encore sans contrat, l'éventuel joueur autonome avec compensation Tom Wilson, est presque assuré d'être de retour.
Le défenseur Brooks Orpik a été échangé à l'Avalanche du Colorado le 23 juin en compagnie du gardien auxiliaire Philipp Grubauer afin de réduire la masse salariale de l'équipe en vue de la signature de Carlson. Or, il demeure possible qu'Orpik revienne à Washington à titre de joueur autonome sans compensation, car l'Avalanche a racheté la dernière année de son contrat.
Ainsi, le centre du quatrième trio Jay Beagle, qui devrait tester le marché des joueurs autonomes, pourrait être le seul joueur régulier à ne pas être de retour l'an prochain.
« On veut tous revenir et essayer de gagner à nouveau avec le même groupe, a indiqué Smith-Pelly. Évidemment, ça n'arrivera peut-être pas, mais je pense que c'est l'intention de chacun. »
Même s'il a hérité de nouvelles responsabilités, Reirden est apprécié par les joueurs. Il a été le responsable de la brigade défensive des Capitals et de leur jeu de puissance lors des quatre dernières saisons.
Carlson a affirmé que c'était grâce à Reirden s'il avait pu élever son niveau de jeu d'un cran cette année. Il a établi une marque personnelle dans la LNH avec 68 points (15 buts, 53 aides). Reirden a aussi joué un rôle clé dans le développement de Dmitry Orlov, qui est devenu un arrière fiable et polyvalent, et dans l'intégration de Kempny au sein des deux premiers duos défensifs des Capitals après son acquisition des Blackhawks de Chicago le 19 février.
« Il a fait de l'excellent travail parce qu'il sait que chacun est différent et chacun voit les choses différemment, a expliqué Carlson. Je trouve qu'il réussit à établir des relations avec tous les joueurs et leurs personnalités variées. »
Toutefois, cela ne signifie pas que tout ira comme sur des roulettes pour Washington la saison prochaine. La fameuse « gueule de bois » que vivent plusieurs champions de la Coupe Stanley peut être évitée, mais Reirden pourrait en avoir plein les bras quand viendra le temps de s'assurer que tous ses joueurs sont concentrés en début de saison après un été de célébrations.
Peut-être que l'arrivée d'un nouvel entraîneur va faire en sorte que les joueurs des Capitals vont être affamés et motivés devant des adversaires prêts à se mesurer aux champions en titre. Ce sera une nouvelle expérience pour tous si Orpik, le seul à avoir remporté la Coupe Stanley à deux reprises, n'est pas de retour.
Or, c'est justement pour cela que Reirden se prépare depuis qu'il a fait ses débuts comme entraîneur adjoint à l'Université Bowling Green, son alma mater, en 2007. Il avait auparavant disputé 13 saisons comme défenseur dans les rangs professionnels, dont 183 parties dans la LNH avec les Oilers d'Edmonton, les Blues de St. Louis, les Thrashers d'Atlanta et les Coyotes de Phoenix.
MacLellan, 59 ans, est aussi un diplômé de Bowling Green.
La seule expérience de Reirden à la barre d'une équipe remonte aux saisons 2008-09 et 2009-10 avec Wilkes-Barre/Scranton dans la Ligue américaine de hockey. Huit années plus tard, il a sa chance derrière le banc d'une formation de la LNH.
« Il a fait de l'excellent travail avec nos défenseurs et il a joué un rôle important dans notre conquête, a conclu Smith-Pelly. Donc, je pense qu'il va continuer de faire de l'excellent travail et il va nous aider à défendre notre titre. »