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C'est une tâche presque impossible qui est demandée aux joueurs du premier trio des Bruins de Boston depuis le début de la série de deuxième ronde de l'Association Est face au Lightning de Tampa Bay. En quatre matchs, la production offensive des Bostoniens repose presque entièrement sur les épaules de Patrice Bergeron, David Pastrnak et Brad Marchand. Les Bruins auront besoin d'aide pour revenir de l'arrière dans la série où ils tirent de l'arrière 3-1 après la défaite de 4-3 en prolongation vendredi.
Après quatre parties disputées dans cette série, les trois joueurs ont amassé 22 points combinés, soit huit pour Marchand (un but, sept passes), sept pour Bergeron (cinq buts, deux aides) et Pastrnak (un but, six passes). Il s'agit là des deux tiers de la production totale de l'équipe face au Lightning (33 points). Les Bruins ont marqué 12 buts dans cette série - dont six lors du premier match.

« Nous sommes trois joueurs qui aiment créer des chances de marquer et discuter de ce que l'on voit sur la patinoire. Ça nous permet de développer nos instincts, mais aussi de savoir comment le jeu va se dérouler. En communiquant, on sait où notre coéquipier sera placé et ça nous aide à lancer l'attaque rapidement », a souligné Bergeron.
Encore mieux, Marchand, Pastrnak et Bergeron sont les trois seuls attaquants à afficher un différentiel plus-moins positif chez les Bruins dans cette série.
« On affronte fréquemment les meilleurs trios de l'autre équipe, a dit Marchand, donc on doit communiquer énormément pour savoir ce que l'adversaire va faire, comment on peut le contrer et comment on peut créer de l'offensive contre certains joueurs, certains défenseurs et certains systèmes. »

Pendant que la première unité offensive de la troupe de Bruce Cassidy fonctionne à plein régime, c'est la traversée du désert derrière. Lors des trois dernières rencontres, tous les buts marqués par les Bruins ont été réussis par ou avec l'aide de membres du premier trio. Seuls Rick Nash (trois points), Jake DeBrusk (un but) et David Krejci (une passe) ont aussi inscrit leur nom sur la feuille des marqueurs en quatre matchs. Il s'agit d'une mince récolte en comparaison avec l'apport du premier trio.
Ainsi, seulement huit joueurs des Bruins ont participé à la production offensive en deuxième ronde, le plus faible total dans la Ligue nationale de hockey à égalité avec les Penguins de Pittsburgh. Toutefois, les Penguins - face aux Capitals - disputent la série où il s'est marqué le moins de buts jusqu'à présent. En comparaison, les Jets de Winnipeg et les Predators de Nashville ont eu droit à la contribution de 12 de leurs éléments.
Le premier trio des Bruins avait aussi dû se signaler en première ronde. Pastrnak avait terminé au troisième rang des marqueurs avec 13 points en sept matchs, alors que Marchand et Bergeron avaient arrêté le compteur à neuf et huit points respectivement - le Québécois avait raté un match dans la série. Toutefois, face aux Maple Leafs de Toronto, la production combinée de ce trio (30 points) représentait 37 pour cent de la récolte offensive des Bruins. C'est énorme, mais c'est un pourcentage bien moindre que 66 pour cent contre Tampa Bay.
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En défensive, Charlie McAvoy et Torey Krug sont les deux seuls arrières qui ont obtenu des points dans cette série (un but, deux passes chacun). Krug a quitté la rencontre de vendredi après avoir subi une blessure au bas du corps à la suite d'une collision avec Alex Killorn le long de la rampe. Son cas sera réévalué quotidiennement.
« J'ai déjà mentionné à quel point il y avait du caractère dans ce vestiaire, donc, c'est le temps de le prouver, a martelé Bergeron après la rencontre de vendredi. Ce n'est pas fini tant que ce n'est pas fini. »
Vendredi, Cassidy a brassé la soupe en apportant quelques changements à sa formation. L'attaquant de 22 ans Ryan Donato, auteur de cinq buts en 12 parties lorsqu'il a été rappelé à la fin de la saison régulière au terme de son parcours universitaire, a été envoyé dans la mêlée, tout comme le vétéran Brian Gionta (deux buts en 20 rencontres cette saison). Les deux membres de l'Équipe olympique américaine ont été blanchis.
Afin de faire tourner le vent dans la série, Cassidy aimerait que son équipe soit prête dès que la rondelle touche la surface glacée.
« On doit toujours écouler la première pénalité du match et on donne toujours un but sur la première chance de marquer. On doit vraiment être meilleur en début de rencontre dans toutes les sphères du jeu. »
Le réveil
Dans le vestiaire adverse, la situation est aux antipodes. Avant la rencontre de vendredi, 13 joueurs avaient participé au pointage. À vrai dire, les inquiétudes portaient sur la performance du premier trio de l'équipe, composé de Nikita Kucherov, Steven Stamkos et J.T. Miller. Après avoir enflammé la première ronde avec 10 points en cinq parties, dont cinq buts, Kucherov a été blanchi lors des trois premiers duels face aux Bruins. Stamkos et Miller n'avaient qu'un seul point.

Or, le trio semble être sorti de sa torpeur vendredi. Kucherov a marqué le deuxième filet des siens avec l'aide de Stamkos, puis ce dernier a inscrit le but égalisateur en milieu de troisième période avec un tir sur réception sur une passe de Miller. Parmi les 18 joueurs qui ont pris part à la série pour le Lightning, 15 ont amassé un point jusqu'à présent. Après la rencontre, Stamkos n'a pas manqué de féliciter ses coéquipiers pour avoir pris le relais pendant la courte léthargie de son trio.
« C'est certain que tu veux être productif dans de tels moments, mais il y a une raison qui explique pourquoi nous avons connu beaucoup de succès cette saison et jusqu'à présent en séries. C'est parce que nous avons de très bons joueurs dans notre équipe. Ce n'est pas l'affaire d'un seul homme, pas d'un seul trio. C'est la profondeur qui définit les bonnes équipes de hockey. »