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Patrice Brisebois tire un trait sur une carrière de 18 saisons

LNH.com @NHLdotcom

MONTREAL - Patrice Brisebois portait fièrement au doigt sa bague de champion de la coupe Stanley, jeudi, en faisant l'annonce qu'il accrochait ses patins pour de bon.

"Je l'ai mise aujourd'hui pour la première fois depuis 1993, a déclaré Brisebois, en serrant le poing pour montrer sa bague. Je me suis dit: 'moi, je suis un gagnant, et puis ça, personne ne peut me l'enlever'" a déclaré Brisebois, au terme d'une conférence de presse empreinte d'une grande émotivité au Centre Bell.

L'entraîneur du CH à l'époque, Jacques Demers, venait de prendre la parole afin de remercier Brisebois.

"Merci Patrice. Tu as changé ma vie", lui a rendu hommage Demers, la voix étreinte par l'émotion.

Brisebois a tiré un trait sur sa carrière de 18 saisons dans la LNH, en incluant les deux qu'il a passées au sein de l'Avalanche du Colorado (2005-06, 2006-07). Il a fait de vibrants adieux, éclatant en sanglots à plusieurs reprises.

"On s'accroche quand on aime notre métier. On ne voudrait pas que ça s'arrête, même si on sait que ça va finir un jour. J'ai espéré tout au long de l'été. Quand Bob Gainey (directeur général du CH) m'a contacté pour me dire qu'on ne m'offrirait pas de contrat, je me doutais que ce serait difficile de trouver une autre équipe. J'ai continué de m'entraîner afin de garder la forme. La tête voulait continuer, même si le corps me disait que ce serait mieux d'arrêter."

Après mûres réflexions, Brisebois s'est résolu d'annoncer sa retraite. Il a fait coïncider la date de son départ avec le moment où l'organisation l'a honoré à titre de lauréat du trophée Jean Béliveau pour la saison dernière. L'honneur est attribué au joueur du Tricolore qui se démarque par son engagement auprès de la communauté.

"J'ai jugé que c'était le moment de tourner la page", a-t-il mentionné, après avoir remercié tous ceux qui ont joué un rôle important dans sa carrière - du recruteur Claude Ruel jusqu'à Gainey, en passant par son épouse Michèle, ses filles Alex et Rose, Demers, et les partisans, même si certains ont été très durs à son endroit.

Il a remercié Gainey trois fois plutôt qu'une parce qu'il lui a permis de venir terminer sa carrière à Montréal. Il a confié que la sortie publique qu'il a faite en 2003 afin de rabrouer les partisans qui l'avaient pris en grippe avait relancé sa carrière.

Il a souligné que la conquête de la coupe Stanley ainsi que son retour à Montréal en 2007 figurent au haut de la liste de ses plus beaux moments.

"Je vais me rappeler toute ma vie de l'accueil que les gens m'ont réservé lors du match d'ouverture au Centre Bell", a-t-il avancé, en ajoutant que ce retour réussi lui permet de quitter l'âme en paix.

Brisebois s'est esclaffé quand on lui a demandé s'il retirait une satisfaction particulière, comme francophone, d'avoir passé 16 ans dans l'organisation du Canadien.

"Tout à fait. J'ai hâte de voir le prochain qui va faire ça, a-t-il lancé. J'ai toujours dit que ce n'était pas facile de jouer à Montréal, mais c'est le plus bel endroit si l'équipe a du succès."

Cinquième au chapitre des points chez les défenseurs dans l'histoire de l'équipe (371), quatrième dans la colonne des buts (87) et troisième au chapitre des matchs joués (896), il s'enorgueillit de l'héritage qu'il laisse sur le plan hockey.

"D'être en compagnie de défenseurs comme Larry Robinson, Serge Savard et Guy Lapointe, c'est déjà pas mal, a-t-il répondu. C'était des machines à gagner des coupes Stanley, ceux-là. Peut-être que ma fiche personnelle aurait été meilleure si l'équipe avait eu plus de succès."

Un des regrets du Montréalais, qui a franchi le plateau des 1000 matchs dans la LNH le 14 mars dernier, est de ne pas avoir pu aider le CH à savourer d'autres conquêtes de la coupe.

"Gagner la coupe à l'âge de 21 ans, c'est quelque chose d'exceptionnelle. On se dit qu'on va en gagner une autre, a-t-il avoué. Dans les rangs juniors, j'avais tout gagné (deux championnats du monde). Je m'imposais beaucoup de pression afin de guider l'équipe vers les plus hauts sommets. Mais on réalise qu'un joueur ne fait pas une équipe et qu'on a peut-être pas toujours les bons atouts pour rafler les grands honneurs. Au printemps de 2008, après notre victoire en sept matchs contre les Bruins de Boston, je croyais qu'on s'en allait vers la coupe. La ville était hockey, ça se sentait."

Il a dit souhaiter qu'on se rappelle de lui comme ayant été une "bonne personne", tant sur la glace qu'à l'extérieur.

"Je suis réellement fier de ce que j'ai accompli. J'espère avoir été un bon exemple pour les jeunes. Je me suis toujours donné à fond."

Brisebois ne manque pas de projets. Il va se consacrer pleinement à sa deuxième passion: la course automobile. A compter de cet automne, il va participer à l'émission de télé-réalité portant sur le hockey appelée "La série Montréal-Québec". Il va agir à titre d'adjoint à l'entraîneur Guy Carbonneau, pour l'équipe de Montréal.

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