Noah Juulsen

BOISBRIAND, Québec - Le défenseur Noah Juulsen est arrivé au camp de sélection de l'équipe nationale junior du Canada 2016 alors qu'il connaissait sa meilleure saison offensive en carrière dans les rangs juniors.
En 25 parties avec les Silvertips d'Everett dans la Ligue de hockey de l'Ouest (WHL), Juulsen a déjà égalé son sommet en carrière avec neuf buts et a amassé un total de 20 points, ce qui lui donne une moyenne de 0,8 point par rencontre, un autre sommet en carrière.

En observant ces statistiques, il ne fait aucun doute que le jeu offensif de Juulsen arrive à maturité. Cependant, en discutant avec lui, « offensif » est un mot que vous entendrez rarement.
Le mot que préfère plutôt employer Juulsen est « simple », qu'il a utilisé quatre fois en deux minutes lorsqu'il lui a été demandé de décrire sa manière de jouer et son approche pour ce camp, alors qu'il espère participer au Championnat mondial junior de la FIHG pour la première fois de sa carrière.
« J'aborde le match en gardant les choses simples et en jouant comme j'en suis capable, a expliqué Juulsen. Je ne tente rien que je ne ferais pas dans un match normal. Je garde donc les choses simples et je fais ce que j'ai à faire sur la patinoire. »
Cela doit sonner comme de la musique aux oreilles du directeur général des Canadiens de Montréal Marc Bergevin, qui a sélectionné Juulsen au 26e rang au total du repêchage 2015 de la LNH, et qui se trouvait dans les gradins mardi alors que Juulsen et le Canada ont affronté une équipe d'étoiles des universités canadiennes.
Un défenseur en provenance de la WHL qui préfère les jeux simples aux jeux spectaculaires et qui est néanmoins capable de générer de l'attaque tout en étant fiable dans sa zone… cette description doit rappeler quelque chose à Bergevin, qui a fait l'acquisition d'un joueur qui y correspond, Shea Weber, des Predators de Nashville le 29 juin en retour du défenseur P.K. Subban, aux antipodes de ce portrait.
Il est de toute évidence trop tôt pour effectuer des comparaisons avec Weber, mais Juulsen semble être sorti du même moule. À 6 pieds 3 pouces et 190 livres, Juulsen est loin d'être aussi imposant que Weber et ses 6 pieds 4 pouces et 232 livres, mais leur état d'esprit et leur approche sont très similaires à ce stade-ci de leur carrière.
« Il n'est pas un joueur spectaculaire, il va porter une attention particulière aux petits détails », a avancé Ryan Jankowski, le directeur du personnel des joueurs de Hockey Canada. « Il va faire ces choses qui vont vous aider à remporter des matchs. »
Juulsen, âgé de 19 ans, a été poussé par l'entraîneur d'Everett Kevin Constantine à travailler davantage sur son jeu offensif pour aller avec son jeu défensif fiable, et le défenseur semble être ouvert à cette suggestion. Cependant, il est clair lorsqu'on écoute Juulsen parler qu'il sait que son succès va éventuellement découler de son travail dans sa propre zone.
« Quand je suis arrivé à 16 ans, je n'ai pas vraiment eu la chance de jouer sur le jeu de puissance et ce genre de choses, a souligné Juulsen. J'ai toutefois pu obtenir plus d'occasions du genre à 17 ans, et c'est encore le cas à 18 et à 19 ans. Au fil des ans [mes entraîneurs], m'ont encouragé à jouer de manière plus offensive.
« En grandissant, j'ai toujours été un défenseur à caractère plus défensif, mais il s'agit d'un ajustement que je suis prêt à apporter. Je pense que ce serait bien d'ajouter cette dimension à mon jeu. Ils me donnent le feu vert quand je le veux. Alors lorsque je veux soutenir l'attaque, je le fais. »
Juulsen semble assuré de son poste du côté droit du premier duo de défenseurs du Canada aux côtés de l'espoir des Sénateurs d'Ottawa Thomas Chabot des Sea Dogs de Saint John dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec. Juulsen a pris part à un des trois matchs préparatoires du Canada, ce qui est généralement un signe que Hockey Canada n'a pas le sentiment de devoir l'évaluer davantage.
« Il a été solide », a noté l'entraîneur du Canada Dominique Ducharme après le match de mardi. « Il est un défenseur physique, un joueur qui peut affronter les meilleurs joueurs adverses. J'ai aimé la manière dont il a travaillé. »
Juulsen ne tenait cependant rien pour acquis mardi lorsqu'il lui a été demandé si ses parents allaient venir le voir jouer au cours du tournoi, alors qu'il a pris soin de préciser que ces derniers seraient présents à Toronto pour le premier match du Canada le 26 décembre, seulement s'il perçait l'alignement.
Ce genre d'attitude humble doit sûrement laisser une bonne impression à Bergevin, et les Canadiens semblent vouloir un œil attentif sur leur espoir prometteur. Depuis le début de la saison, Juulsen a indiqué avoir déjà rencontré le directeur du développement des joueurs des Canadiens Martin Lapointe et l'entraîneur du développement Rob Ramage à deux reprises à Everett, juste au nord de Seattle, dans l'État de Washington, et que les deux hommes avaient l'intention de retourner le voir à quelques reprises après le Nouvel An.
« C'est agréable, a-t-il admis. Ils viennent pour la fin de semaine et nous allons manger une bouchée avant de discuter pendant l'après-midi. »
Juulsen a disputé deux matchs préparatoires au Centre Bell avec les Canadiens au cours des deux dernières saisons, et son visage s'illumine lorsqu'il parle de son expérience devant ces partisans.
« C'est assez irréel », a-t-il commenté.
Alors imaginez à quel point il serait irréel pour Juulsen de disputer la finale du Championnat mondial junior sur cette même patinoire le 5 janvier avec le Canada, et de célébrer la victoire devant les mêmes partisans devant lesquels il espère évoluer dans un avenir rapproché.
Il s'agira d'une situation à laquelle Juulsen, et Bergevin, aimeraient assurément s'habituer.