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SAN JOSE - Tomas Hertl commence peut-être à regretter de ne pas avoir touché à la Coupe Stanley quand il était âgé de 12 ans.
Déjà à cet âge, l'adolescent tchèque était bien au fait de la tradition dans la LNH selon laquelle on ne pas mettre la main sur le précieux trophée avant de l'avoir gagné parce que ça peut porter malchance.

Hertl et quelques-uns de ses amis participaient à la journée de célébrations avec la coupe de l'attaquant tchèque Josef Vasicek à Prague, quelques semaines après la conquête des Hurricanes de la Caroline en 2006.
« Nous avions entendu dire qu'il ne fallait pas toucher à la coupe », a relaté le jeune attaquant des Sharks de San Jose, avant le début de la Finale de la Coupe Stanley contre les Penguins de Pittsburgh. « Quelques-uns de mes amis l'ont fait, mais moi je me suis abstenu. Je suis resté éloigné. Je ne voulais pas y toucher. J'espère que ça va fonctionner pour les prochaines semaines. »
Justement, ça pourrait mieux aller pour Hertl et les Sharks. Après avoir connu un bon début de série, Hertl a subi une blessure au bas du corps. Il a raté le troisième match et l'entraîneur des Sharks Peter DeBoer a confirmé, lundi matin, qu'il demeurera sur les lignes de côté pour le quatrième duel au SAP Center, lundi (20h HE; TVA Sports, CBC, NBCSN). Les Sharks auraient sûrement voulu le ravoir dans la formation après avoir coupé de moitié l'avance des Penguins dans la série quatre de sept, samedi, grâce à un gain de 3-2 en prolongation.
Hertl s'est blessé au cours de la deuxième rencontre à Pittsburgh, mercredi. On ne sait pas à quel moment exactement c'est arrivé. Au début de la prolongation, il a fait une chute sur la glace en compagnie du défenseur Ian Cole des Penguins.
Aux oiseaux
Avant la Finale, l'attaquant âgé de 22 ans était aux oiseaux et il savourait pleinement la chance qu'il avait de tenter de remporter la coupe. Il disait que c'était pour lui un moment plus emballant que l'a été son entrée fracassante dans la LNH, en 2013. À son troisième match, le 8 octobre, il avait connu une performance de quatre buts contre les Rangers de New York.
« Je ne l'oublierai jamais, c'était mémorable. Si j'avais toutefois à choisir entre connaître un autre match de quatre buts ou prendre part à la Finale de la Coupe Stanley, ce serait la Finale parce que c'est beaucoup plus le 'fun', avait-il lancé. Nous sommes tous unis vers la réalisation d'un même objectif. »
Hertl avait marqué l'exploit il y a trois ans en signant un bijou de quatrième en échappée à l'aide d'une feinte à couper le souffle. Il avait logé la rondelle dans le haut du but, après avoir placé le bâton entre ses jambes. Des puristes n'avaient guère apprécié le geste, le qualifiant d'irrespectueux. Hertl n'est animé d'aucun regret.
« J'étais emballé d'avoir réussi. C'est une feinte que je pratique à tous les jours depuis que je joue dans les rangs juniors et que je maîtrise parfaitement. »
Même que si l'occasion se présentait en Finale de la Coupe Stanley, il avait dit qu'il pourrait être tenté de l'essayer.
« Je ne sais pas parce que si je rate, je risque d'en entendre parler par mes coéquipiers et les entraîneurs, avait-il lancé en riant. Je ne le prévois pas, mais on ne sait jamais. Si je pars en échappée et que l'envie me passe par la tête, je pourrais essayer. »
L'attitude enjouée de Hertl, qui a toujours le sourire accroché aux lèvres, rappelle celle de son compatriote et idole de jeunesse Jaromir Jagr à ses débuts dans la LNH dans les années 1990.
« Je ris tout le temps, un rien m'amuse, avait-il confié. J'aime rigoler avec mes amis et mes coéquipiers. Je suis bon public pour eux. Parfois, les gens trouvent que je suis trop heureux et ça finit par leur tomber sur les nerfs. Je ne peux pas m'arrêter. »
Il lui reste maintenant à souhaiter que la chance qu'il a voulu s'attirer il y a 10 ans se pointe le bout du nez…