Hoffman

OTTAWA - Les Sénateurs d'Ottawa aiment leurs chances de surprendre les Penguins de Pittsburgh dans un match-suicide. Ils se rendent en Pennsylvanie en vue du septième match de la finale de l'Association de l'Est jeudi (20h HE; TVA Sports, CBC, NBCSN) avec l'idée bien arrêtée de ne pas essayer de se donner en spectacle.
« Nous voulons aller les anesthésier chez eux », a imagé le vétéran attaquant Clarke MacArthur, mercredi.
Les Sénateurs savent qu'ils doivent respecter le plan établi au quart de tour sinon leurs chances de réussite seront minces.
Ça implique qu'ils doivent éviter toute flamboyance contre les champions en titre de la Coupe Stanley.

Ils seront sans doute plus à l'aise de préconiser le style sans fla-fla à l'étranger. Ils n'auront en tout cas aucune pression.
« Les Penguins sont les favoris. La pression est sur eux. Pour nous, c'est un match comme les autres », a argué l'attaquant Mike Hoffman.
« Peu d'entre nous ont déjà joué un match no 7 dans la Ligue nationale, mais nous savons que tout peut arriver, qu'un bond favorable ici et là peut vous favoriser.
« Il s'agit d'y croire et nous y croyons », a résumé Hoffman.
L'entraîneur Guy Boucher voit à ce que ce soit le cas.
« Vous pouvez choisir à tous les jours ce que vous voulez être, a philosophé Boucher. Vous pouvez vous réveiller le matin en voulant être meilleur, demeurer la même personne ou encore devenir pire. Une des trois choses va forcément arriver. Vous pouvez choisir laquelle. »
Boucher ne s'attarde pas trop au passé même s'il se retrouve dans la même situation qu'il y a six ans quand il était à la barre du Lightning de Tampa Bay qui a atteint la limite des sept matchs en finale d'association contre les Bruins de Boston.
Les Bruins l'avaient emporté en route vers la conquête de la Coupe Stanley en sept matchs face aux Canucks de Vancouver.
« Il n'y a pas juste l'expérience de Tampa, a souligné Boucher. Je peux m'inspirer de plusieurs expériences de matchs numéros 7, qui ont été incroyables parce que je les ai gagnés, ou que j'ai perdus, que ce soit comme joueur ou comme entraîneur dans les rangs juniors ou dans la Ligue nationale.
« La réalité toutefois, c'est que jeudi nous serons le 25 mai 2017, avec notre équipe et nos joueurs, et que ce sera une nouvelle occasion pour moi dans la vie. C'est comme ça que je vois ça. »
Que les Sénateurs aient à disputer le match à l'étranger ne fait aucune différence pour Boucher. Il n'a toutefois pas manqué l'occasion de souligner que les Sénateurs ont mis fin à leurs deux précédentes séries à l'étranger.
« Rien ne change. Nous avons été très bons sur la route en saison régulière et nous avons fini nos deux séries sur la route. »
Le jeune pilote a néanmoins reconnu que ses troupiers pourront s'exécuter plus librement loin de leurs partisans.
« À la maison ou sur la route, nous devons résister à la tentation d'être ce que nous ne sommes pas ou de vouloir faire des choses extraordinaires.
« L'objectif est de faire abstraction de tout ce qu'il y a alentour du match. Ça ne doit pas avoir de conséquences sur notre façon de jouer. Personne ne doit vouloir jouer au héros. Nous devons rester calmes. Afficher du sang-froid dans ce temps-là vous permet de gérer la pression.
« Ce n'est uniquement qu'un match. Il faut enlever tout le bruit qu'il y a alentour pour que ce soit uniquement un match. Nous devons rester dans notre bulle parce que ça se complique dès que nous en sortons. »
Boucher ne veut pas entendre parler du fait que les Sénateurs n'ont pas remporté un match no 7 de leur histoire, soit en cinq occasions.
« C'est en plein ça que nous ne voulons pas avoir en tête, qui démolit la concentration ou qui fait que vous passez à être bien activé à avoir de l'anxiété. Ces choses-là sont pour les journalistes et les partisans. Je ne veux pas rentrer là-dedans. Dès qu'on le fait, le vase déborde. Ce n'est pas le moment d'en rajouter. C'est le temps de rester au niveau qui nous permettra d'exécuter avec du calme avec la rondelle. S'il y a trop d'émotion, ça nous fera perdre nos moyens. »
Sur le plan personnel, Boucher a assuré être très zen.
« Je ne suis pas nerveux pour des septièmes matchs. Ce sont les matchs en saison régulière les mercredis soirs contre une équipe de bas de classement qui me rendent nerveux. Je sais que la motivation est plus dure à trouver, peu importe ce que je dirai ou que je ferai. Ce sont pour des septièmes matchs que nous faisons ce métier.
« Je suis un gars ultra compétitif. C'en est même un peu fatiguant pour ma famille. Quand c'est trop tranquille, je dois battre quelqu'un à quelque chose. Mes enfants sont trop jeunes pour que je tire avantage de la situation. Même l'été quand je décante en plein bois, ça finit par me travailler. C'est pour ça que je vais pêcher. Je gagne contre un poisson. Je ne gagne pas tout le temps par contre. Je trouve que le poisson gagne trop souvent à mon goût », a-t-il conclu en riant.