Young Senators rely on veterans

OTTAWA – Travis Green sait exactement ce que ses jeunes joueurs vivront à leur première participation aux séries éliminatoires de la Coupe Stanley. L'entraîneur-chef des Sénateurs d'Ottawa a lui-même déjà été à leur place.

Green a joué 970 matchs dans la LNH avec les Islanders de New York, les Ducks d'Anaheim, les Coyotes de Phoenix, les Bruins de Boston et oui, les Maple Leafs de Toronto, l'adversaire des Sénateurs au premier tour. Mais tout a commencé avec les Islanders en 1992-93, quand Green, à l’époque une recrue de 22 ans, a vécu un long parcours en séries.

« En y pensant, nous avions dû nous battre et nous démener pour accéder aux séries », a raconté Green, jeudi. « Nous avons affronté (les Capitals de) Washington au premier tour, et je me rappelle avoir été nerveux. »

Les Islanders ont vaincu les Capitals en six parties en demi-finale de la section Patrick avant de surprendre les gagnants du trophée des Présidents, les Penguins de Pittsburgh, en sept matchs en finale de la section Patrick, mais ils ont ultimement perdu en cinq matchs face aux Canadiens de Montréal en finale de l'Association Prince-de-Galles. Selon Green, cet aussi long parcours a eu beaucoup à voir avec la présence d'un grand nombre de vétérans dans le vestiaire.

« Nous avions quelques gars plus âgés dans cette équipe-là qui ont offert un bon équilibre entre la légèreté et l'enseignement constructif », a dit Green, qui en est à sa première saison à titre d'entraîneur-chef des Sénateurs. « Je me rappelle Ray Ferraro, Steve Thomas, Pat Flatley… Il y avait encore une certaine aura autour des Islanders, car ils avaient eu beaucoup de succès par le passé. Cette équipe a connu beaucoup de succès en séries. Nous avions achevé Pittsburgh cette saison-là, c'était emballant. »

Ottawa compte ses propres Ferraro, Thomas et Flatley, des vétérans qui montrent l'exemple et qui offrent des conseils à un groupe largement inexpérimenté.

Le premier d'entre eux est Claude Giroux, qui vient de compléter sa troisième saison régulière avec les Sénateurs. Le Franco-Ontarien totalise 81 points (28 buts, 53 passes) en 95 matchs de séries éliminatoires (dont 85 avec les Flyers de Philadelphie), et avant la dernière saison morte, il était l'un des rares joueurs chez les Sénateurs avec une expérience considérable du hockey des séries.

OTT@WSH: Giroux réduit l'écart à un but en A.N.

Le directeur général Steve Staios s’est toutefois efforcé d’ajouter à sa formation plus de joueurs qui ont connu de longs parcours en séries éliminatoires. Les Sénateurs ont mis sous contrat trois gagnants de la Coupe Stanley sur le marché des joueurs autonomes : les attaquants David Perron (61 points en 104 matchs de séries), Nick Cousins (15 points en 63 matchs) et Michael Amadio (13 points en 21 matchs).

« Les gars ici comme Giroux et Perron – ce sont les joueurs clés qui ont souvent participé aux séries, a noté l'attaquant des Sénateurs Dylan Cozens. Ces gars sont des vétérans importants dans notre groupe qui vont beaucoup nous aider. J'ai déjà vu à quel point ces deux-là se font entendre depuis mon arrivée ici. Ils vont être très importants pour nous. »

Perron a terminé à égalité au 10e rang au chapitre des points lors des séries (16 en 26 parties) de 2019, quand il a remporté la Coupe Stanley avec les Blues de St. Louis. Maintenant âgé de 36 ans et à sa 18e saison dans la LNH, le Québécois sait qu'il devra apporter une contribution différente cette fois-ci.

« Tu véhicules certains messages que tu as entendus en tant que jeune joueur ou certaines expériences que tu as vécues, a expliqué Perron. Mais je crois que le plus important est de leur permettre de vivre leur propre expérience et de les aider à gérer cette expérience et la montagne russe d'émotions qu'ils ressentiront avant et après les matchs. »

Et puis il y a le défenseur de 34 ans Nick Jensen, acquis dans une transaction avec les Capitals le 1er juillet dernier, qui compte 27 matchs d'expérience en séries. Quand les Sénateurs entameront leur duel de premier tour avec les Maple Leafs, dimanche (19h HE; TVAS, CBC, SN, ESPN2), il épaulera Thomas Chabot, qui participera à son premier tournoi printanier, au sein de la deuxième paire défensive des Sénateurs, comme il l'a fait pendant toute la saison.

Pour Chabot, 28 ans, qui a souvent changé de partenaire à la défensive pendant ses neuf saisons à Ottawa, le fait d'avoir finalement trouvé de la stabilité à la ligne bleue avec un coéquipier comme Jensen a complètement changé la donne.

« Honnêtement, il mérite la plupart du crédit, a affirmé Chabot. Il est un joueur tellement intelligent, un très bon défenseur. Il n'est pas le plus costaud, mais il approche ses batailles avec beaucoup d'intelligence, et il parle beaucoup sur la glace, ce qui rend les choses beaucoup plus faciles… Je pense que nous nous nourrissons bien de la présence de l'autre. La chimie a été instantanée. Nous avons commencé à patiner ensemble avant le camp d'entraînement, et puis tout au long du camp, et nous nous sommes bien sentis. Je crois que le plus important est que nous ayons établi un très bon rapport à l'extérieur de la patinoire. Nous nous parlons très souvent. C'est très agréable de savoir que chaque fois que tu sautes sur la patinoire, tu es accompagné par un gars avec qui tu es sur la même longueur d'onde, un gars avec qui tu tentes de réaliser le même objectif chaque soir. »

La liste de joueurs des Sénateurs qui ont passé leur carrière entière dans la LNH sans participer aux séries éliminatoires de la Coupe Stanley est longue. Chabot et Brady Tkachuk (512 matchs de saison régulière chacun), Drake Batherson (391), Tim Stützle (367), Cozens (362), Artem Zub (306), Fabian Zetterlund (247), Jake Sanderson (236), Shane Pinto (210) et Ridly Greig (170) vivront chacun une nouvelle expérience à compter de cette fin de semaine à Toronto.

Interrogé sur la préparation de ses jeunes joueurs pour gérer la pression sur la plus grande scène, Green a répliqué : « C'est difficile à dire, franchement, mais je crois que notre groupe est prêt. Nous serons certainement désavantagés en ce qui concerne l'expérience, mais ce n'est pas tout ce qui compte.

« Nous avons parlé de l'importance de bâtir sur notre jeu tout au long de la saison, et ils l'ont fait. Et maintenant, ils se sont placés dans une position pour se battre pour la Coupe Stanley, et c'est emballant. J'ai une grande confiance en notre groupe. Nous affronterons évidemment une très bonne équipe de hockey, une équipe célèbre qui tente de remporter la Coupe Stanley et qui est construite pour gagner maintenant. Mais je suis fébrile. Je suis ravi pour les joueurs, comme entraîneur. J'ai énormément confiance en notre groupe. »

La dernière participation des Sénateurs aux séries remonte à 2017, un parcours qui s'est terminé à un seul but d'un passage à la finale de la Coupe Stanley, avec une défaite crève-cœur en deuxième prolongation lors du match no 7 de la finale de l'Association de l'Est face aux Penguins. Maintenant, à la conclusion d'une longue reconstruction, les Sénateurs sont finalement passés à la prochaine étape. Et quand Ottawa a obtenu sa place en séries il y a une semaine et demie, cet accomplissement a, pour un instant, été suffisamment gratifiant pour les joueurs qui ont enduré ce qui semblait la déception d'une carrière entière. Mais le soulagement et la joie sont derrière eux, le simple accomplissement d'atteindre les séries ne suffit plus.

« Je parlais avec un des gars et je lui disais que mentalement, je ne suis pas prêt à voir la saison se terminer, pas même dans une ou deux semaines, a déclaré Sanderson. J'ai l'impression que nous pourrions jouer pendant les deux prochains mois. C'est mon état d'esprit en ce moment. Tu ne sais jamais ce que l'avenir réservera, mais mentalement, ce groupe est prêt. »

S'il y a un joueur que les partisans des Sénateurs étaient impatients de voir en séries, c'est le capitaine Brady Tkachuk. Avec les conseils d'un groupe élargi de vétérans cette saison et avec l'expérience précieuse de briller sous les projecteurs avec les États-Unis à la Confrontation des 4 nations, l'attaquant de 25 ans est un joueur plus complet que jamais à l'approche de son premier tournoi printanier. À 6 pieds 4 pouces et 225 livres, avec une passion ardente pour punir ses adversaires et une volonté de fer, il est bâti pour les séries. Et voilà enfin sa chance de le prouver.

« Je l'ai dit au moment où nous nous sommes qualifiés : il faudra le meilleur effort de tout le monde, a dit Tkachuk. Et je ne parle pas seulement des gars dans ce vestiaire, dans cet aréna, ou dans les opérations hockey – il faudra l'effort de cette ville entière. Il faudra se nourrir de la passion et du soutien de tout le monde. »