Blues-Preds

ST. LOUIS - En séries éliminatoires de la Coupe Stanley, les entraîneurs cherchent à utiliser tous les outils possibles pour motiver leurs troupes. Et un des plus efficaces à ce titre, c'est quand une équipe est sous-estimée par le monde extérieur.
Mais que faire quand tu te sers de cet outil pour créer la surprise au premier tour, puis tu te retrouves ensuite à affronter une équipe qui a fait exactement la même chose ?

Tu te bats pour obtenir le statut de négligé parmi les négligés, voilà ce que tu fais.
Les Blues de St. Louis et les Predators de Nashville disputeront le premier match de leur série de deuxième tour dans l'Association de l'Ouest au Scottrade Center, mercredi (20h (HE) ; TVA Sports, CBC, NBCSN), et si on peut se fier à ce qu'on a entendu, l'entraîneur des Blues Mike Yeo et l'entraîneur des Predators Peter Laviolette continuent de revendiquer le statut de négligé, un statut qui leur a permis de surprendre et d'éliminer un adversaire puissant au premier tour.
Les Predators ont réussi un balayage en quatre matchs des Blackhawks de Chicago, la première tête de série dans l'Association de l'Ouest avec une récolte de 109 points au classement en saison régulière. Dans leur série quatre de sept, les Blues ont quant à eux disposé du Wild du Minnesota, équipe de deuxième place dans l'association avec 106 points, en cinq rencontres.
En ce moment, c'est Yeo qui a la tâche un peu plus facile à cet égard, compte tenu que la vaste majorité des soi-disant spécialistes prédisent que les Predators vont défaire les Blues et atteindre la Finale de l'Association de l'Ouest. Parmi les 26 experts de NHL Network, de NHL.com et de LNH.com qui ont
offert leurs prévisions
en vue du deuxième tour,
seulement deux ont favorisé les Blues
.
Yeo a semblé bien accepter le tout, mercredi.
« C'est difficile d'en faire abstraction, a-t-il dit. Nous lisons toutes les opinions et les prédictions, alors nous sommes bien au courant qu'il n'y a pas beaucoup de gens qui nous choisissent pour atteindre la ronde suivante. Je ne peux pas leur en tenir rigueur quand on regarde ce que Nashville a accompli au premier tour. Évidemment, la façon dont ils ont éliminé Chicago… Non seulement ont-ils éliminé Chicago, mais ils les ont clairement dominés.
« Ça ne nous empêche pas de croire en nos chances. Nous savons que nous avons tout un défi devant nous. Nous savons que nous affrontons une très bonne équipe. Comme ç'a été le cas dans notre première série. »
On a demandé à Yeo s'il se servait du statut de négligé comme outil de motivation, puis on lui a demandé si sa réponse signifiait qu'il s'en servait effectivement… ou non.
« Je ne sais pas, a dit Yeo. Un petit peu des deux, j'imagine. Nous y portons attention dans une certaine mesure, mais ça n'a pas d'impact sur nous. »
Laviolette, de son côté, ne semblait pas être au courant du fait que les Predators sont considérés comme les favoris dans cette série, même s'ils la commencent à l'étranger. Il a quand même laissé entendre qu'avoir une mentalité du type « nous contre le reste du monde » durant les séries peut avoir ses avantages.
« Il est clair que lors de la dernière ronde, nous étions isolés dans notre propre petit monde, a-t-il noté. Et les gars le savaient. »
Et sans doute dans le but de tenter de conserver ce statut de négligé, Laviolette a pris la peine de souligner à quel point les Blues jouent bien depuis que Yeo a pris la relève de Ken Hitchcock, le 1er février. En incluant le premier tour des séries, les Blues ont une fiche de 26-9-2 depuis ce temps.
« Depuis ce moment-là, le 1er février, ils sont la meilleure équipe dans la Ligue et pour cette raison, il faut les respecter, a déclaré Laviolette. Ils ont fait du bon travail pour remporter des matchs de hockey, pour rivaliser pendant les matchs et pour disputer du bon hockey défensivement. Nous allons donc affronter un adversaire coriace. »
Il y a une stratégie derrière toutes ces déclarations parce qu'au bout du compte, cela peut avoir un effet bénéfique, a estimé le gardien des Predators Pekka Rinne. Celui-ci croit qu'une équipe a la vie plus facile au moment d'entreprendre une série quand personne ne s'attend à ce qu'elle ait le dessus.
« La pression extérieure est beaucoup moins forte, a-t-il noté. Mais dès le début de la série contre Chicago, nous savions que nous pouvions rivaliser avec ces gars-là, que nous pouvions les battre, et c'est ce que nous avons fait. … Mais évidemment, ceci est une nouvelle série. »
Il s'agit effectivement d'une nouvelle série, mais il semble bien qu'au sein des deux équipes, on continue de tenter de reproduire un peu de la magie qui leur a permis d'avoir le dessus au cours de la série précédente. Pour le moment du moins, pendant que c'est encore possible de le faire.
Après le premier match, sans doute que ce sera un peu plus facile de faire la distinction entre les négligés et les favoris.