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HAZELWOOD, Missouri - L'entraîneur des Blues de St.Louis Ken Hitchcock admet qu'il a appris avec le temps à passer de « furieux à curieux ».
Il était furieux mardi à la suite de la défaite de 4-0 des siens contre les Sharks de San Jose dans le deuxième match de la finale de l'Association de l'Ouest. Mercredi matin, il était curieux. Que s'est-il produit entretemps? Pourquoi?

Plus important encore, de quelles façons les Blues peuvent-ils régler leurs problèmes en vue du match no 3 de la série au SAP Center de San Jose jeudi (21h HE; TVA Sports, CBC, NBCSN)?

La série est à égalité 1-1.

Hitchcock s'est réveillé et il a pris connaissance de messages textes de trois ses collègues au sein du personnel d'entraîneurs lui faisant part d'observations et de suggestions. Il s'est par la suite rendu au complexe d'entraînement des Blues, où il a visionné des séquences vidéo en compagnie des joueurs. Il n'a pas rencontré aucun d'entre eux individuellement, mais il n'a pas mâché ses mots. Disons simplement qu'il est passé de curieux à sérieux...
« Si vous vous inquiétez de vos relations futures, c'est que vous n'êtes pas à la bonne place, a lancé Hitchcock. Le 'coaching' direct, yeux dans les yeux, ça fonctionne. Ça aide les joueurs à mieux saisir ce qui s'est produit afin qu'ils analysent la situation en retirant l'émotivité de l'équation et qu'ils se mettent en mode tactique. »

Tout d'abord, on doit comprendre quel type d'équipe les Blues sont censés être: une équipe pesante, combative et structurée. Ils cherchent à épuiser leurs adversaires en le refoulant dans leur territoire et en y gardant la rondelle là le plus longtemps possible.
Même s'ils ont dans leurs rangs des joueurs talentueux de la trempe de l'as marqueur Vladimir Tarasenko, ils misent avant tout sur la profondeur et l'effort collectif, beaucoup plus que sur les aptitudes individuelles.
Hitchcock dit souvent que l'équipe a trois deuxième trios plutôt que de les identifier comme les premier, deuxième et troisième trios.
« Notre style de jeu c'est l'effort, a tranché l'attaquant des Blues Kyle Brodziak. Ce n'est pas un secret que nous jouons physique et que nous essayons de diriger la rondelle le plus souvent possible vers le filet afin de provoquer des occasions devant. C'est simple comme bonjour. Vous êtes continuellement en mouvement et vous décochez des lancers. Vous jouez dur dans des endroits précis. C'est le style de hockey Ken Hitchcock. »
Un style qui peut donner beaucoup de fil à retordre aux rivaux, mais un style qui n'est pas simple à déployer.
Deux raisons à cela: 1) c'est un style exigeant physiquement et 2) et il requiert un synchronisme presque parfait des cinq joueurs sur la glace. Si un des deux aspects fait défaut, la machine brise et les dommages peuvent paraître pires qu'il n'y paraît.

Maintenant, il faut comprendre ce qui s'est passé au cours des deux premiers matchs de la série en revoyant au minimum les stratégies de base: les Blues ont été dominés pendant la majeure partie du match no 1, mais ils l'ont emporté 2-1 principalement en raison du brio du gardien Brian Elliott. La situation a été pire dans le match no 2, les Blues passant beaucoup trop de temps à défendre dans leur zone, jouant sur les talons, laissant les Sharks manoeuvrer à leur guise.

Les Blues ont paru plus lents que les Sharks, mais pas nécessairement parce qu'ils sont moins rapides que les Sharks.
« Quand vous vous fiez à votre structure et à votre discipline de jeu, si vous paraissez lent c'est parce que vous manquez de synchronisme sur la glace, parce que les joueurs ne sont pas au diapason. Il arrive que les adversaires aient à voir avec le problème, mais plus souvent qu'autrement c'est nous le problème. »
« Nous paraissons nettement plus rapides quand nous jouons bien en raison de notre capacité à travailler à l'unisson, en groupes de cinq joueurs. Quand le synchronisme commence à faire défaut, nous paraissons très lents. Nous n'avons pas de joueurs qui peuvent transporter la rondelle d'un bout à l'autre de la patinoire. Nous avons notre façon de faire progresser la rondelle collectivement et, en y allant tous ensemble, ça nous fait paraître vite. »

Les Blues sont venus à bout d'équipes rapides au cours des deux premières rondes des séries - les Blackhawks de Chicago et les Stars de Dallas. Ils l'ont emporté parce qu'ils joué de la bonne façon.
Contre les Sharks, qui peuvent tenir tête aux Blues sur le plan de robutesse, la cohésion n'est pas au rendez-vous.
« La façon que nous devons jouer pour l'emporter est exigeante, a répété Hitchcock. C'est une recette gagnante, mais très exigeante. Quand vous avez du succès, il arrive parfois que vous vouliez relâcher quelque peu. Quand c'est le cas, ce n'est pas long que les problèmes se pointent. À ce stade de la saison, il ne faut habituellement qu'une période de jeu avant que ça commence à mal aller. »
Hitchcock a indiqué qu'il pourrait apporter des changements à la formation en vue de la troisième rencontre. Ça peut être la solution, même si les chances sont que ça ne le soit pas. Les Blues doivent retrouver leur cohésion, jouer en unités de cinq, quitter leur territoire plus rapidement, mieux se soutenir les uns et les autres et être plus intense en zone ennemie. S'ils font tout ça, ils vont paraître plus rapides et ils auront une chance de gagner.
S'ils ne le font pas, eh bien Hitchcock n'aura pas besoin d'être curieux, juste furieux.