Le supplice de Svechnikov est terminé

RALEIGH, Caroline du Nord – Cette année, Andrei Svechnikov n’aura pas à regarder les séries éliminatoires du vestiaire ou de la galerie de presse. 

Opéré à un genou le printemps dernier, l’attaquant vedette n’a pas participé au parcours des Hurricanes de la Caroline vers la finale de l’Est. Cette fois, il est en santé alors que les siens s’apprêtent à affronter les Islanders de New York au premier tour, à compter de samedi (17 h HE; MAX, TruTV, TBS, SNP, SNW, SNE, SN360, TVAS).

Même si c’est du passé, les souvenirs du printemps 2023 ont un goût d’amertume pour Svechnikov. 

Il se remémore la frustration, le désespoir, l’impuissance de voir ses coéquipiers – et amis – jouer et se donner sans lui. Il tentait, malgré tout, de les soutenir, que ce soit en festoyant avec eux après une victoire ou en leur remontant le moral après une défaite. De la torture. 

« À tous les matchs, je les regardais et je me disais à quel point je voulais être à leur place. Je voulais faire quelque chose pour l’équipe… qu’on me donne une présence sur la patinoire, au moins, a-t-il raconté. Chaque match était difficile. J’espère ne plus jamais avoir à revivre ça. »

Mais la présence de plus n’était pas une option. Svechnikov avait déchiré le ligament croisé intérieur de l’un de ses genoux le 11 mars, avec 18 matchs à faire à la saison. Il a demandé aux thérapeutes s’il pouvait jouer malgré la douleur, mais il a dû se rendre à l’évidence.

« Je devais me faire opérer; je suis encore jeune, a-t-il souligné, Si j’avais 35 ou 36 ans, j’aurais peut-être pu éviter l’opération, mais à 23 ans, je devais la faire. »

Les Hurricanes ont finalement vu leur parcours être freiné par les Panthers de la Floride, qui les ont balayés en finale de l’Est. Les coéquipiers de Svechnikov n’ont marqué que six buts. 

L’attaquant vedette venait de conclure la saison avec 55 points (23 buts, 32 aides) en 64 rencontres. En 2021-22, il avait atteint le plateau des 30 buts pour la première fois de sa carrière. Puis lors de la présente campagne, qu’il a amorcée le 27 octobre, il a marqué 19 buts en 59 matchs. Huit d’entre eux ont été des buts gagnants.

Ne pensez-vous pas qu’un marqueur costaud (6 pieds 2 pouces, 195 livres), qui excelle dans les moments importants, aurait été utile face aux Panthers l’an dernier?

Don Waddell, du moins, en sait quelque chose. C’est d’ailleurs l’absence de Svechnikov l’an dernier qui a poussé le DG des Hurricanes à agir avant la dernière date limite des transactions, avec les acquisitions de Jake Guentzel des Penguins de Pittsburgh et Evgeny Kuznetsov des Capitals de Washington. Mieux vaut prévenir que guérir.

« [Svechnikov] a été une grande perte la saison dernière. Nous avions gardé le statu quo à la date limite des transactions et, une semaine plus tard, nous le perdions, a indiqué Waddell vendredi. Il est notre meilleur attaquant de puissance. Il contrôle le disque en zone adverse, applique l’échec avant et marque de gros buts. »

L’entraîneur-chef des Hurricanes, Rod Brind’Amour, bénéficiera cette année d’une formation quasi complète, qui s’est visiblement améliorée avec les ajouts de Guentzel et Kuznetsov. 

Guentzel est au centre de l’attention depuis son arrivée en Caroline avec sa récolte de 25 points (huit buts, 17 aides) en 17 rencontres. Si l’ancien des Penguins est à l’aile du premier trio, Svechnikov prend place sur la troisième unité. Un rôle quelque peu allégé pour le deuxième choix au total du repêchage de 2018.

« On espère que ça améliorera l’équipe. Évidemment, avoir un tel joueur [sur le troisième trio] devrait rendre notre équipe plus difficile à affronter, a lancé Brind’Amour. Nous avons bougé des gars dans la formation tout au long de l’année et nous risquons de le faire de nouveau pendant les séries. Ce ne sera pas la fin du monde, car ils l’ont tous vécu plus tôt cette saison. »

Au-delà de sa place dans la formation, Svechnikov est simplement heureux de participer au tournoi printanier. 

« Les séries, c’est spécial. Nous sommes emballés, j’ai hâte, a-t-il affirmé. Juste à y penser, j’ai la chair de poule. En espérant que je sois capable de faire une sieste demain, puis de m’amuser par la suite. »