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Le président du Canadien prévoit que la baisse du dollar fera mal à la LNH

LNH.com @NHLdotcom

MONTREAL - La baisse du dollar canadien va faire très mal aux équipes canadiennes si la Ligue nationale de hockey ne prend pas les mesures pour pallier la situation, a prédit le président du Canadien Pierre Boivin, qui était invité mercredi par la Chambre de commerce du Montréal Métropolitain à parler du centenaire de sa prestigieuse équipe.

Cette baisse du dollar risque aussi d'affecter l'ensemble de la ligue et de faire diminuer le plafond salarial, a-t-il ajouté.

"On n'en parle pas beaucoup, a commenté M. Boivin, mais c'est une réalité des équipes canadiennes. On avait un dollar canadien à un dollar et quart et il est rendu à 80-85 sous. Avant l'arrêt de travail (en 2004-05), on avait une masse salariale de 47 millions $ US. Elle est aujourd'hui de 55 millions $ US. Il ne faudrait pas qu'on revienne à un dollar à 78 cents, car on serait au même point qu'on était avant l'arrêt de travail avec une exception: c'est qu'aujourd'hui on partage des revenus.

"Le Canadien de Montréal a envoyé 18 millions $ aux autres équipes de la ligue selon le système du partage des revenus. Donc si on ajoute ces contributions aux 55 millions $ versés en salaires, ça fait un total de 73 millions $ de dépenses. Si on calcule d'après un dollar à 80 cents, on n'est pas plus avancé qu'on l'était avant le lock-out."

Pour être compétitif, estime M. Boivin, "ça nous prend un dollar et quart".

Selon lui, les six équipes canadiennes sur 30 en tout "génèrent à peu près de 35 à 40 pour cent des revenus de la ligue". Ces équipes vont très bien et jouent à peu près toutes à guichets fermés, précise-t-il, "mais avec un dollar à 80 cents c'est une autre histoire, complètement."

C'est pourquoi il croit que "dans la future convention collective, il va falloir imaginer des mécanismes pour pallier ces écarts de change".

M. Boivin n'a pas été jusqu'à dire qu'il faudrait mettre fin au principe du partage des revenus, une affaire qui est du ressort de la ligue.

"Mais je pense qu'il va falloir regarder comment les équipes canadiennes peuvent continuer à demeurer compétitives pour ne pas retourner dans le pétrin qu'on était avant. Les équipes canadiennes perdaient des dizaines de millions chacune, n'étaient pas capables de rivaliser et avaient perdu la confiance de leurs partisans parce qu'on n'était pas capable de mettre une équipe compétitive sur la glace, faute de moyens. Il ne faut pas retourner là."

Le prochain contrat de travail est prévu dans deux ans. Les joueurs ont le droit de le rouvrir d'ici le printemps prochain, mais M. Boivin ne croit pas que l'Association des joueurs l'utilisera. "Je pense que le système est bon pour eux en ce moment", dit-il.

Il croit par ailleurs possible que la baisse du dollar canadien entraîne une baisse du plafond salarial, actuellement fixé à 57,6 millions $ US, vu que celui-ci est calculé en fonction des revenus.

"C'est possible, dit-il, parce que les équipes canadiennes représentent un fort montant des revenus de la ligue et que ceux-ci seront toujours comptabilisés en argent américain."

Réaliste, M. Boivin prévoit que ces revenus pourraient diminuer cette année et, au mieux, ne connaîtront pas une forte croissance, "à moins que le dollar canadien redevienne fort".

"On n'a pas encore vu d'impact direct de la crise économique, a-t-il ajouté, mais je pense qu'on est tous conscients qu'on est dans une période économique très, très, très difficile."

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