6.20 Lou Lamoriello

Les Islanders de New York ont acquis une identité familière au cours de leurs trois saisons sous la gouverne du directeur général Lou Lamoriello que ceux qui ont connu du succès auparavant avec les Devils du New Jersey reconnaissent.

À égalité 2-2 contre le Lightning de Tampa Bay dans la série demi-finale, les Islanders ont encore du travail à faire pour rejoindre les Devils, qui ont remporté la Coupe Stanley en 1995, 2000 et 2003 et atteint la Finale en 2001 et 2012 avec Lamoriello en tant que DG. Mais la formule, un engagement défensif soutenu par une attaque équilibrée, est essentiellement la même.
« Lou est l'architecte des trois championnats au New Jersey, alors il y a évidemment des similarités en ce qui concerne leur façon de jouer », a mentionné John MacLean, qui a mis la main sur la Coupe Stanley à deux reprises avec les Devils, en tant que joueur en 1995 et en tant qu'entraîneur en 2003. « Lou est toujours le premier à dire qu'il met des choses en place, mais que le crédit revient aux joueurs. »
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Lamoriello, intronisé au Temple de la renommée du hockey en 2009 et finaliste au trophée Jim Gregory à titre de directeur général de l'année pour une deuxième saison de suite après l'avoir gagné la saison dernière, a hérité de la majorité de la formation des Islanders assemblée par le DG Garth Snow lorsqu'il a pris les rênes en 2018. Mais Lamoriello a mis en place une équipe composée d'un mélange de talent, de hargne et de caractère en ajoutant des joueurs comme Semyon Varlamov, Andy Greene, Jean-Gabriel Pageau, Matt Martin (réacquis), Leo Komarov, Kyle Palmieri et Travis Zajac.
Puis il a amené un entraîneur vainqueur de la Coupe Stanley pour leur montrer comment gagner.

Lundi marquera le troisième anniversaire de l'embauche de Barry Trotz, qui n'avait pas été en mesure de s'entendre sur les termes d'un nouveau contrat avec les Capitals de Washington après les avoir menés vers le premier titre de leur histoire en 2018.
« En premier lieu, [Lamoriello] est prêt à acquérir le meilleur entraîneur à tout prix », a dit Ken Daneyko, un défenseur qui a fait partie de chacune des équipes championnes des Devils. « N'a-t-il pas fait cela en embauchant Jacques Lemaire avec les Devils? Il voulait un gagnant. »
Tout comme Lemaire, qui a gagné la Coupe Stanley huit fois en tant que joueur et deux fois en tant que gestionnaire avec les Canadiens de Montréal avant de se joindre aux Devils en 1993 et d'être leur entraîneur pour la conquête de 1995, Trotz apportait avec lui une expérience qui imposait le respect et qui a immédiatement donné des résultats.
En 24 saisons avant l'arrivée de Lamoriello et de Trotz, les Islanders s'étaient qualifiés pour les séries éliminatoires huit fois et n'avaient remporté qu'une seule série. La formation new-yorkaise a participé au tournoi éliminatoire dans chacune des trois dernières saisons et a atteint le troisième tour lors des deux plus récentes campagnes, un exploit qu'elle n'avait pas réalisé depuis 1993.
Deux autres victoires contre le Lightning lui permettraient d'atteindre la Finale de la Coupe Stanley pour la première fois depuis 1984, quand les Oilers d'Edmonton ont mis fin à sa série de quatre championnats consécutifs.
« En ce moment, nous sommes aussi bons sinon meilleurs que nous l'avons été, quelle que soit l'époque, a suggéré Lamoriello avant le début de la demi-finale. En fait, nous sommes devenus meilleurs au fur et à mesure que les séries ont avancé.
« Je l'ai toujours dit, des joueurs peuvent vous aider à gagner des matchs, mais pour gagner un championnat, ça prend une équipe complète. »

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Ç'a toujours été la philosophie de Lamoriello.
Comme les Devils, le changement de cap des Islanders a commencé par la défensive. New York avait la pire moyenne de buts accordés par match (3,57) sous les ordres de Doug Weight en 2017-18. Dès la première saison avec Lamoriello et Trotz en place, les Islanders ont terminé au premier rang de la LNH à ce chapitre avec une moyenne de 2,33 par rencontre. Ils ont pris le deuxième rang cette saison (2,23) derrière les Golden Knights de Vegas (2,18).
Zajac, qui a passé 15 saisons avec les Devils, a pu voir la différence lorsque Palmieri et lui ont été échangés aux Islanders le 7 avril.
« Tout est basé sur la structure, a dit Zajac. Tout le monde est engagé, du gardien [au reste de l'équipe]. Il croit que c'est de cette façon que tu gagnes, et c'est de cette façon qu'il a connu du succès. On peut le constater depuis qu'il est ici. »
Cette structure inclut également la manière dont la formation est composée. Un gardien solide, une défensive avec beaucoup de profondeur et quatre trios qui peuvent contribuer de différentes façons. Une autre similitude avec les Devils de Lamoriello.
Le New Jersey comptait sur de futurs membres du Temple de la renommée en Martin Brodeur devant le filet et Scott Stevens et Scott Niedermayer à l'arrière, mais la configuration était la même. Les Islanders comptent sur une impressionnante première paire de défenseurs avec Adam Pelech et Ryan Pulock, qui est appuyée par deux autres solides duos (Nick Leddy et Scott Mayfield, Greene et Noah Dobson).
« La raison pour laquelle ça vous rappelle (les Devils), c'est en raison de la profondeur. Et la profondeur, ça commence avec la défensive », a affirmé Scott Gomez, gagnant de la Coupe Stanley avec les Devils en 2000 et en 2003 et entraîneur adjoint avec les Islanders de 2017 à 2019. « Je ne dis pas que Pelech doit être comparé à Niedermayer, mais je pense que les gens commencent à réaliser à quel point ce jeune est bon. »
La profondeur et le talent sous-estimé parmi les attaquants des Islanders sont également semblables. Le centre Mathew Barzal, qui a marqué six buts à ses huit derniers matchs, est en train de devenir un véritable joueur étoile, mais New York peut aussi compter sur des attaquants talentueux comme Pageau, Palmieri, Jordan Eberle, Anthony Beauvillier, Brock Nelson et Josh Bailey, qui n'obtiennent pas beaucoup de reconnaissance.
Le quatrième trio, composé de Martin, Casey Cizikas et Cal Clutterbuck et connu sous le nom de « Identity Line », rappelle la « Crash Line » de Mike Peluso, Bobby Holik et Randy McKay des Devils en raison de sa robustesse, son énergie et sa capacité à s'impliquer offensivement. Martin a inscrit le but gagnant lors du match no 4, samedi.

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« Voilà pourquoi tout le monde donne le crédit à ce trio, et [ces joueurs] se doivent de recevoir le crédit parce qu'ils jouent du hockey plus que constant, a soutenu MacLean. Tu sais ce qu'ils t'apportent. Ce trio n'essaiera jamais de t'induire en erreur. »
Comme MacLean, Gomez et Patrick Elias, des anciens Devils, les attaquants des Islanders achètent le concept, lequel implique parfois de sacrifier quelques statistiques offensives. Tout cela ne veut cependant pas dire que les Islanders ne marquent pas de buts. Ils prennent le deuxième rang en séries avec une moyenne de 3,19 buts par match.
Daneyko compare Barzal à Niedermayer, même s'ils jouent à des positions différentes, car les deux ont appris à adopter un style polyvalent qui s'appuie sur leur coup de patin et leurs habiletés offensives tout en respectant la structure de l'équipe.
« Des gars comme Trotz, Lemaire et Lou sont capables de faire en sorte que ces joueurs comprennent, a dit Daneyko. Quand tu es un gagnant, il semble que tu appuies sur les bons boutons. Ils ont encore du chemin à faire, mais [les Islanders] font partie des quatre dernières équipes et ils ont autant de chances que les autres de l'emporter. »