Les Canadiens sont une jeune équipe, mais surtout une équipe inexpérimentée. Carey Price peut gérer la pression. Il fait tout ce qu'il peut devant le but. Le défenseur Shea Weber peut gérer la pression, même si c'est plus ardu pour lui dernièrement. Je soupçonne une blessure dans son cas. Il ne le dira pas.
Ça ne regarde pas bien pour la fin de la saison, mais la clé de l'énigme ce sont les joueurs qui l'ont entre les mains. La solution se trouve entre les quatre murs du vestiaire. Tout au long de la saison, le groupe d'entraîneurs crée un environnement favorable et une routine pour les joueurs. À 10 matchs de la fin, ils ne peuvent pas changer grand-chose. La réponse doit venir des joueurs.
C'est loin d'être terminé. Les Canadiens doivent rester collés à leurs deux rivaux, les Blue Jackets de Columbus et les Hurricanes de la Caroline, et absolument les vaincre quand ils les affronteront une fois chacun. C'est là que ça devrait se jouer.
Du hockey universitaire à son meilleur
J'ai assisté en fin de semaine au Championnat canadien de hockey universitaire à Lethbridge, en Alberta. J'ai été très fier de voir l'équipe de mon fils Matthew, les Reds de l'Université du Nouveau-Brunswick, remporter les grands honneurs de la compétition.
Mon horaire allégé cette saison m'a permis de découvrir le hockey universitaire. Je savais que le calibre de jeu était fort respectable, mais je dois admettre que j'ai été agréablement surpris de la qualité des équipes dans les Maritimes.
À bien y penser, je n'aurais pas dû être surpris. Dans l'équipe de Matthew, deux des meilleurs éléments sont les attaquants Christopher Clapperton et Tyler Boland, qui ont gagné la Coupe du Président avec l'Océanic de Rimouski en 2015 contre les Remparts de Québec que je dirigeais.
Un de mes meilleurs défenseurs de l'équipe est Matt Murphy, qui était avec les Remparts en 2015. Dans toutes les ligues canadiennes universitaires, on retrouve des joueurs qui ont été dominants au cours de leur stage junior.
Pendant les sept années que j'ai passées à la tête d'équipes de la LHJMQ, un recruteur de la LNH m'a déjà dit que la LHJMQ devrait repousser l'âge des joueurs jusqu'à 22 ans. Sa suggestion avait grandement piqué ma curiosité. Il m'avait mentionné qu'au Québec on évalue les jeunes à l'âge de 17 et de 18 ans, avant de les catégoriser et de les oublier presque.
Il faisait remarquer que pendant ce temps on sillonne les universités américaines à la recherche de joueurs au début de la vingtaine qui se sont développés sur le tard. On s'arrache les meilleurs en leur offrant des contrats après leurs études.
Dans la LHJMQ, si les jeunes ne graduent pas rapidement chez les professionnels, ils sombrent dans l'oubli.
Pourtant, comme le soulignait mon interlocuteur, nos joueurs n'ont rien à envier à la majorité des joueurs du même âge qui évoluent au hockey universitaire américain. Ils mériteraient plus d'attention.
En fin de semaine, j'ai vu à l'œuvre la crème des équipes au pays. Un joueur comme le capitaine des Golden Bears de l'Alberta Luke Philp, joueur par excellence au Canada, méritera assurément sa chance chez les pros, mais plusieurs autres mériteraient leur chance.
On m'a contacté souvent cette saison et encore plus au cours des dernières semaines pour me demander mon opinion sur certains joueurs. C'est avec plaisir que je réponds avec franchise aux intéressés. Mais il me semble que, comme pour les universités américaines, les équipes professionnelles devraient investir du temps et de l'argent dans le recrutement au Canada. Elles pourraient être surprises du retour sur l'investissement.
\Propos recueillis par Robert Laflamme, journaliste principal LNH.com*