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On m'avait bien prévenu avant le début des séries éliminatoires : il n'y aurait aucune couverture sur la route pour nous cette année, pas même au Canada, en raison de « vous-savez-quoi ».

Je comprenais parfaitement et je m'étais fait à l'idée de travailler devant la télé du salon pour une deuxième année de suite.
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Ça fait que me voilà rendu à Las Vegas… Sur l'échelle de la surprise de 1 à 10, vous comprendrez que je coche 11!
Mon niveau d'étonnement n'a d'égal que l'improbable parcours des Canadiens de Montréal, qui me permet d'ailleurs de trimballer mes valises jusqu'aux États-Unis.
Vous l'aviez sans doute remarqué, l'assouplissement des règles au Canada m'avait permis d'assister aux matchs à Toronto et à Winnipeg. J'étais convaincu que ça s'arrêterait là.
La LNH fait une belle fleur au site francophone, en nous permettant de suivre les Canadiens partout et jusqu'à la fin. C'est grâce à vous qui êtes de plus en plus nombreux à nous lire. On vous en remercie, et continuez de passer le mot à vos amis!
Je suis donc parti avec mon baluchon en ne sachant pas quand je reviendrais. Ça pourrait être dans un mois, si le Tricolore se rendait jusqu'au bout.
Je suis maintenant dans la bulle de la LNH. Je dois respecter les mêmes mesures sanitaires rigoureuses que les joueurs et le personnel d'encadrement des équipes. Je n'aurai pas à me soumettre à une quarantaine à mon retour à Montréal pour les troisième et quatrième matchs de la demi-finale, mais je logerai à l'hôtel plutôt qu'à la maison. Ce sera le cas jusqu'à l'élimination des Canadiens.
À Las Vegas, je ne serai autorisé qu'à faire des allers-retours entre l'hôtel et l'aréna. Même pas de sorties de course à pied permises dans les rues. On nous a fait savoir que le gymnase de l'hôtel sera accessible entre 6h et 7h les matins. Je subirai des tests de dépistage de « vous-savez-quoi » tous les jours.
C'est une aventure tout autant unique qu'inusitée que j'entreprends avec énormément de bonheur. C'est du jamais vu pour moi en plus de 30 ans de métier. Je jugeais intéressant de vous la raconter dans un blogue, que j'espère quotidien. On ne parlera pas (trop) de hockey ici, mais des à-côtés.
Le plus frappant dimanche a été mon arrivée aux États-Unis, à l'aéroport O'Hare de Chicago, pour un changement de vol.
O'Hare est un des aéroports les plus fréquentés au monde. Je ne m'attendais tout de même pas à me retrouver dans une marée humaine, comme je n'en avais pas fait partie depuis 15 mois. De longs corridors à perte de vue. Le port du masque est respecté, mais il y a du monde au pied carré. Le retour à la normale n'est plus loin, je l'ai vu.
C'était tout un contraste avec l'affluence à l'aéroport Pierre-Elliott Trudeau de Montréal, quelques heures plus tôt. Le calme on ne peut plus plat. Si je n'avais pas gagné le forfait de la « fouille complète », je n'aurais mis que quelques minutes à franchir toutes les étapes menant à la porte d'embarquement.
Comme m'a souligné un agent en voyant mon incrédulité face à une deuxième fouille de mes bagages en 30 mètres, c'est un privilège qu'on me fait de voyager aux États-Unis. Il a raison le monsieur. Je suis très privilégié, je le sais. J'ai hâte de vous raconter la suite.