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MONTRÉAL- D'équipe déroutante en saison régulière, les Canadiens de Montréal sont passés à une équipe qui tient la route en séries éliminatoires.

Retour dans un passé pas très éloigné, le 12 avril. Les Canadiens viennent de subir trois défaites et ils sont aux prises avec des problèmes de constance chroniques. En visioconférence avec les journalistes après le passage de l'heure limite des transactions, le directeur général du CH Marc Bergevin n'hésite pas à qualifier sa troupe de « déroutante ».
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Deux jours plus tard, les joueurs en rajoutent une couche en s'inclinant bêtement 4-1 contre les Flames de Calgary.
On était alors très loin de l'équipe qui allait partir sur une lancée de sept victoires en séries éliminatoires, six semaines plus tard. Quelle mouche l'a piquée? Mystère et boule de gomme…
« Je n'ai vraiment pas de réponse », a répondu Bergevin dans un haussement d'épaules, samedi, avant le départ du Tricolore vers Las Vegas pour le début de la demi-finale de la Coupe Stanley contre les Golden Knights, lundi (21h HE; TVAS, CBC, SN, NBCSN).
« Comme le dit l'expression, on juge l'arbre à ses fruits (the proof is in the pudding). L'équipe joue actuellement avec beaucoup de confiance. Elle croit en ses moyens, avec un bon mélange de jeunes et de vétérans qui ont du plaisir à jouer ensemble. Ça se voit sur la patinoire et à l'extérieur. Les joueurs sont très emballés pour la suite des choses. »
Les Canadiens sont méconnaissables depuis qu'ils ont eu le dos acculé au mur dans la série de première ronde contre les Maple Leafs de Toronto. En recul 1-3 à la suite du revers de 4-0 encaissé le 25 mai, on ne donnait pas cher de leur peau.
« Personnellement, je suis resté calme », a mentionné Bergevin, avec une vue de recul. « Plusieurs vétérans leaders se sont levés pour prendre la parole - les Corey Perry, Eric Staal, Jake Allen, Joel Edmundson et Shea Weber. On a aussi besoin de la chance, il ne faut pas se le cacher. Tout va bien et de la façon dont l'équipe 'performe', il y a de quoi être fier. »
Bergevin a relevé avoir dit avant la saison en janvier avoir monté une équipe bâtie sur mesure pour les séries éliminatoires.
« Comme j'ai mentionné aux gars avant le premier match de la saison contre les Maple Leafs, il y a une raison pour laquelle nous sommes allés chercher des joueurs qui ont gagné la Coupe Stanley (les Tyler Toffoli, Perry, Allen et Edmundson).
« Perry a joué en Finale avec les Stars de Dallas, l'an dernier. On a ajouté Staal en avril, qui a gagné la Coupe en 2006. Le message aux joueurs est : 'Ce n'est pas parce que vous êtes rendus en demi-finale une année ou que vous atteignez la Finale que vous le ferez souvent. C'est un privilège. Il faut saisir l'occasion qui se présente parce qu'elle ne passe pas tout le temps'. »
Des négligés à leur aise
Il reste que c'est un autre duel David contre Goliath qui s'annonce, entre l'équipe qui a été la dernière à se qualifier aux séries éliminatoires et les Golden Knights, qui ont fini au deuxième rang dans la LNH, à égalité avec l'Avalanche du Colorado qu'ils viennent d'écarter de leur chemin en six matchs au deuxième tour des séries.
« Les Golden Knights sont une des meilleures équipes, sinon la meilleure de la LNH, a estimé Bergevin. Nous savons très bien que nous sommes les négligés, mais on s'en fiche. Nous nous rendons là-bas pour relever le défi. »
Plus tard, le directeur général a glissé au passage que le rôle de négligés leur sied à merveille. Il a de plus repoussé du revers de la main les présomptions selon lesquelles la section Nord Scotia a été moins compétitive que les autres cette saison.
« Je ne sais pas d'où ça vient », a-t-il commencé par dire. « Je ne peux pas parler pour les autres sections, mais je peux vous dire qu'il n'y a pas eu de matchs faciles dans notre section. Le calibre de jeu a été à son mieux. Plusieurs équipes avaient des super-vedettes dans leurs rangs. »
Bergevin a de nouveau relevé la séquence très éprouvante à laquelle le CH a été confronté, au retour en mars d'une interruption d'une semaine en raison de la COVID-19.
« Nous avons dû jouer quelque chose comme 25 matchs en 44 jours pour finir la saison. Ç'a fait mal physiquement et mentalement. La section canadienne a été celle où il y a eu le plus de déplacements entre l'est et l'ouest. Il y a également eu les blessures. Nous avons dû passer au travers de tout ça. »
De l'adversité ont jailli une force de caractère inébranlable et un esprit de corps à toute épreuve.
« Dans les derniers mois, l'équipe s'est soudée et elle a du plaisir à être ensemble. L'enthousiasme qui règne dans le groupe, entre les jeunes et les vétérans est quelque chose de spécial », a-t-il insisté.
Bergevin a tout de même tenu à replacer le parcours des Canadiens dans une juste perspective, en rappelant qu'il n'y a que la moitié de la route de faite.
« Il y a beaucoup d'enthousiasme en ville, mais il faut comprendre que nous ne sommes rendus qu'à mi-chemin de la destination. »
Suffit de continuer de tenir la route...