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PITTSBURGH-- Peter Laviolette était un entraîneur sans emploi qui passait du temps avec sa jeune famille quand il a reçu un appel marquant de la part d'un directeur général de la LNH en 2003.
« C'est une drôle d'histoire, a-t-il dit dimanche. Je pense que c'était tout près de l'Action de Grâce et ma fille avait peut-être trois ou quatre ans à l'époque. Elle jouait avec son Monsieur Patate.
« J'étais assis en train de jouer avec elle et je ne pensais même pas au hockey. Je me souviens que ma femme est arrivée avec le téléphone et qu'elle m'a dit que c'était Jim Rutherford. »

Rutherford et Laviolette seront des adversaires lors de la Finale de la Coupe Stanley, qui s'amorce lundi au PPG Paint Arena (20h HE; NBC, CBC, TVA Sports, SN). Laviolette dirige les Predators de Nashville tandis que Rutherford est le directeur général des Penguins de Pittsburgh.
Mais il y a 11 ans, ils ont atteint le sommet de la montagne de la LNH en remportant la Coupe Stanley avec les Hurricanes de la Caroline. Leur partenariat réussi s'est amorcé avec cet appel en 2003 alors que Rutherford, alors le directeur général des Hurricanes, songeait à effectuer un changement d'entraîneur. Il avait été impressionné par Laviolette au cours de ses deux saisons à la barre des Islanders de New York - deux participations aux séries - et l'a éventuellement embauché pour remplacer Paul Maurice en décembre 2003.
Rutherford a d'abord eu à convaincre Laviolette qu'il ne s'agissait pas d'une blague. Les deux hommes ont raconté l'anecdote séparément à l'occasion de la journée des médias organisée dans le cadre de la Finale de la Coupe Stanley, dimanche.
« Je ne le connaissais pas très bien, mais je l'avais regardé quand il dirigeait les Islanders et ceux-ci jouaient du hockey inspiré, a dit Rutherford. Ils ont participé aux séries. Mais c'était sa manière d'aborder les matchs. Il préparait ses joueurs en tout temps. C'est ce qui m'a séduit à l'époque.
« C'est en fait une drôle d'histoire. J'étais à Long Island quand je pensais à faire un changement. Je l'ai appelé et je me suis présenté.
« Il a dit : ''Non, qui me joue un tour?'' Je lui ai dit : ''Non c'est Jim Rutherford.'' Il a répondu : ''Allez, je sais que ce n'est pas Jim Rutherford.''
« Je lui ai dit que j'étais au Marriott de Long Island et que je voulais discuter avec lui. J'ai dit : ''Si quelqu'un te joue un tour, il n'y aura personne. Mais je serai là. '' C'est comme ça que ç'a commencé. »
Laviolette a confirmé qu'il croyait que c'était une mauvaise blague.
« Je ne le croyais pas. J'étais assis en train de jouer avec Monsieur Patate.
« Je m'y suis rendu et j'ai discuté avec Jim. Les choses se sont bien passées et nous avons parlé de nouveau au téléphone et j'ai été embauché en Caroline.
« C'était spécial ce que nous avons bâti en Caroline et c'était une belle expérience pour lui et pour moi aussi. C'est quelque chose que je n'oublierai jamais. »
Les Hurricanes ont défait les Oilers d'Edmonton en Finale en 2006 et Laviolette a terminé au deuxième rang au scrutin pour l'obtention du trophée Jack Adams, remis au meilleur entraîneur de la LNH.
L'association Rutherford-Laviolette a duré jusqu'au 3 décembre 2008 quand Laviolette a été congédié et remplacé par Maurice.
Laviolette allait atteindre la Finale de la Coupe Stanley avec les Flyers de Philadelphie en 2010, et en atteignant de nouveau la finale avec les Predators, il a rejoint Dick Irvin, Scotty Bowman et Mike Keenan en tant que seuls entraîneurs à avoir atteint la finale avec trois équipes différentes.
N'eut été d'un léger manque de synchronisme, Laviolette et Rutherford auraient pu être réunis à Pittsburgh. Rutherford a indiqué au Toronto Sun cette semaine qu'il aurait embauché Laviolette à Pittsburgh si ce dernier avait été disponible quand Rutherford a été nommé d.g. des Penguins le 6 juin 2014.
Laviolette avait été embauché par les Predators en mai, peu avant que Rutherford ne se retrouve à Pittsburgh. En faisant ses recherches sur Laviolette, le directeur général des Predators David Poile a indiqué qu'il avait appelé Rutherford avant d'embaucher son entraîneur.
Laviolette a adopté une approche philosophique lorsque questionné à ce sujet.
« Les chemins du hockey vous transporte un peu partout - le vent souffle dans différentes directions - et il s'est retrouvé à Pittsburgh et moi à Nashville et nous nous affrontons maintenant, a-t-il dit. Ça ne devrait surprendre personne de voir que Jim est ici.
« Il est incroyable. C'est sa quatrième présence en finale en tant que directeur général. C'est impressionnant. »