Doug Wilson Kevin Lowe 6.25

Doug Wilson commençait à avoir l'habitude de se faire devancer au fil d'arrivée du Temple de la renommée du hockey.

L'ancien défenseur des Black Hawks de Chicago et des Sharks de San Jose, aujourd'hui directeur général des Sharks, est admissible au Temple depuis 1996, mais il n'avait pas encore reçu le fameux appel. Donc, lorsqu'est venu le moment de l'annonce de la cuvée 2020 mercredi, il a décidé de passer la journée dans la piscine avec ses petits-enfants, supposant qu'il n'y aurait rien de bien différent.

Sauf que cette fois, ce fut différent.

Wilson a été pris au dépourvu quand il a décroché le téléphone et qu'il s'est fait dire par le président du Temple de la renommée Lanny McDonald qu'il avait été sélectionné.

« Ce fut un choc aussi plaisant qu'inattendu », a déclaré Wilson.

L'importance du moment a été saisie lorsque Wilson a tendu le téléphone à sa femme Kathy, qui est devenue très émotive quand McDonald lui a appris la nouvelle. McDonald a dit qu'il avait commencé lui-même à ressentir des émotions en entendant la réaction de Kathy.

« Dire que l'attente en valait la peine serait un euphémisme, a dit Wilson. Et je suis persuadé que Kevin [Lowe] serait d'accord. »

Lowe, ancien défenseur des Oilers d'Edmonton et des Rangers de New York, était quant à lui admissible au Temple depuis 2001.

Wilson et lui ont été deux des cinq joueurs élus mercredi, les autres étant l'attaquant Marian Hossa, qui a disputé 19 saisons dans la LNH, l'ancien capitaine des Flames de Calgary Jarome Iginla et la gardienne de l'équipe nationale canadienne Kim St-Pierre. L'ancien directeur général des Red Wings de Detroit et présentement DG des Oilers, Ken Holland, a été choisi dans la catégorie des bâtisseurs.

Si d'un côté Hossa et Iginla étaient des candidats de première année, Wilson et Lowe ont pour leur part attendu très longtemps. Après avoir été enfin sélectionnés, les deux s'entendent pour dire que leur situation devrait servir de message pour les joueurs admissibles qui attendent encore leur tour : ne jamais cesser d'espérer.

« Je ne suis même pas un membre du Temple dans ma propre maison, alors ça vaut tout l'or du monde pour moi de joindre ce groupe », a soutenu Wilson.

Lowe était tout aussi modeste.

« Je ne me suis jamais vu comme un membre du Temple, a dit Lowe. Pour moi, le Temple de la renommée c'est Bobby Orr, Jean Béliveau, Gordie Howe, Wayne Gretzky, Mark Messier…

« Quand j'ai vu que Lanny McDonald m'appelait, je me suis dit, "Il ne m'appelle certainement pas pour me dire que je n'ai pas été retenu".

« C'est surréel pour moi. »

Pour tous les deux en fait.

Wilson a inscrit 827 points (237 buts, 590 passes) en 1024 matchs avec les Black Hawks (le nom de l'équipe à l'époque) et les Sharks. Il a connu neuf saisons d'au moins 50 points et a mis la main sur le trophée Norris, remis au meilleur défenseur de la LNH, en 1981-82, alors qu'il avait amassé 85 points (39 buts, 46 aides) en 76 parties avec Chicago. Il a également récolté 80 points (19 buts, 61 passes) en 95 rencontres de séries éliminatoires de la Coupe Stanley.

L'homme de 62 ans a décrit sa sélection comme étant la cerise sur le sundae.

« Le hockey compte sur plusieurs personnes extraordinaires, a-t-il dit. J'ai joué dans les années 1970, 80 et 90, et je suis très chanceux d'avoir un frère ainé (l'ancien attaquant Murray Wilson) - le meilleur frère que vous pouvez avoir - qui a eu la chance de remporter quatre fois la Coupe Stanley avec [les Canadiens de] Montréal. Mon premier co-chambreur était Stan Mikita. J'ai joué avec Keith Magnuson, l'une des plus formidables personnes à n'avoir jamais marché sur cette terre. Et Bobby Orr.

« Et j'en passe. Donc, pour moi, ce sport m'a apporté plus que je lui en ai apporté. »

Lowe a remporté la Coupe Stanley à six reprises et a participé au Match des étoiles de la LNH à sept occasions. Il a inscrit 431 points (84 buts, 347 passes) en 1254 matchs et 58 points (10 buts) en 214 rencontres de séries éliminatoires avec les Oilers et les Rangers.

« Bien que je sache qu'il y a d'autres joueurs comme moi au Temple de la renommée, je comprenais qu'il fallait amasser plus de points, gagner plus de prix, a mentionné l'homme de 61 ans. Mon rêve a toujours été de gagner la Coupe Stanley - le Temple de la renommée n'a jamais été mon objectif. »

Selon lui, c'est un rêve sur lequel ceux qui ont été ignorés jusqu'ici ne devraient jamais abandonner.

« On dit que tout vient à point à qui sait attendre, a-t-il imagé. C'est plus que vrai. »