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Le repêchage Upper Deck 2023 de la LNH aura lieu les 28 et 29 juin au Bridgestone Arena de Nashville. La première ronde se déroulera le 28 juin (19 h HE; ESPN, SN, TVAS) alors que les rondes 2 à 7 se tiendront le 29 juin (11 h HE; NHLN, SN, TVAS). D'ici là, LNH.com met la table pour le repêchage avec divers textes en lien avec les meilleurs espoirs. Aujourd'hui, un portrait en profondeur du joueur de centre Connor Bedard, des Pats de Regina dans la Ligue de hockey de l'Ouest.

Il était hors de question pour Connor Bedard de perdre son temps avant la prolongation, alors que son équipe se battait pour une place en séries éliminatoires dans le dernier mois de la saison.

Pratiquement tous les joueurs utilisent cette brève pause pour se reposer avant la période de cinq minutes de hockey à 3-contre-3.

Mais pas Bedard. Il avait d'autres intentions à un moment où les Pats de Regina avaient besoin d'une victoire contre les Rebels de Red Deer, le 4 mars, pour améliorer leurs chances de participer aux séries éliminatoires de la Ligue de hockey de l'Ouest (WHL) pour la première fois en cinq saisons.

« Connor s'est emparé du tableau des entraîneurs et il s'est mis à dessiner des jeux à effectuer dès la mise en jeu », a raconté l'ailier droit de Regina Borya Valis, le compagnon de trio de Bedard à ce moment-là. « Nous trouvions tous qu'il avait l'air de savoir ce qu'il faisait. Après le match, Connor nous a dit qu'il réfléchissait à ce jeu depuis une semaine et qu'il voulait l'essayer.

« Ç'a été un moment génial. Nous nous sommes dit que Connor pouvait être un joueur et un entraîneur. »

Et quel était le jeu?

« Je ne veux pas le révéler parce que je pourrais l'utiliser de nouveau », a répondu Bedard avec un sourire. « Mais nous avions prévu quelque chose de semblable à ce que j'avais fait quelques années auparavant au niveau midget, et je voulais l'essayer avec les gars à Regina. Nous en avions parlé durant la semaine et nous espérions l'utiliser lors d'une prolongation.

« Mais j'ai perdu la mise en jeu et nous n'avons pas pu exécuter le jeu. »

Il a peut-être perdu la mise en jeu, mais il a ultimement récolté la mention d'aide primaire, son quatrième point de la partie, sur le filet vainqueur. Après avoir attiré un défenseur sur lui dans le coin gauche, Bedard a remis du revers au cercle droit à Alexander Suzdalev, qui a mis fin au match après 55 secondes de jeu en surtemps. Regina l'a emporté 6-5 et a ultimement été l'une des huit équipes à se qualifier pour les séries éliminatoires de la WHL dans l'Association de l'Est. Les Pats ont terminé au sixième rang.

Voilà le genre de moments que les coéquipiers de Bedard et ses entraîneurs garderont en mémoire pendant de nombreuses années.

« Ça démontre parfaitement sa maturité à l'âge de 17 ans, car tu vois habituellement des joueurs de 19 ou 20 ans faire ces choses-là », a souligné l'entraîneur adjoint de Regina Brad Herauf au sujet de Bedard et du jeu qu'il a dessiné. « Quand tu diriges ces joueurs de haut niveau qui ont ce talent offensif, tu ne peux pas étouffer ce genre de choses. Tu dois les laisser être créatifs et exprimer ce qu'ils pensent. Quand il est question de son dévouement et de son intelligence sur la glace, il est bien plus mature que son âge.

« Pour Connor, ce n'était que l'étape suivante, et c'est ce qui est vraiment génial de l'avoir dirigé cette année. […] Il a atteint un point où c'était comme diriger un joueur professionnel. »

Un concert d'éloges pour un joueur qui n'a pas encore disputé une minute de hockey chez les professionnels, mais Bedard (5 pieds 10 pouces, 185 livres) n'est pas un adolescent ordinaire avec un ardent désir de connaître du succès dans le sport qu'il aime.

Le joueur de centre droitier semble avoir tous les atouts pour devenir un talent générationnel : une bonne influence familiale, un travailleur infatigable sur la patinoire, un tir comme on n'en a pas vu récemment et une intelligence qui le place loin devant les autres espoirs admissibles au repêchage 2023.

« Il reçoit la même attention que [Connor McDavid] obtenait, et je trouve qu'il continue à répondre aux attentes », a déclaré le capitaine des Penguins de Pittsburgh Sidney Crosby. « Elles sont élevées, mais on le regarde jouer et on voit bien ce qu'il arrive à faire. J'ai eu la chance de patiner avec lui et il n'a aucune faiblesse. C'est génial de voir quelqu'un être aussi dominant que lui à son âge. »

Bedard est pressenti pour être le premier choix au total du repêchage 2023 depuis presque deux saisons et il devrait être sélectionné par les Blackhawks de Chicago avec le premier choix. Les Ducks d'Anaheim détiennent le deuxième choix, tandis que les Blue Jackets de Columbus parleront au troisième rang.

Il a gagné les prix du meilleur espoir et du meilleur pointeur de la Ligue canadienne de hockey (LCH), ainsi que le trophée David-Branch, remis au joueur de l'année dans la LCH, après avoir été le meneur de la WHL au chapitre des buts (71), des points (143), des tirs (360), de la moyenne de point par match (2,51) et de la moyenne de but par rencontre (1,24) en 57 parties de saison régulière. Il a terminé à égalité au sommet de la WHL au chapitre des mentions d'aide (72) et des buts vainqueurs (11). Aucun joueur n'avait remporté ces trois prix lors de la même saison depuis l'introduction du trophée du meilleur pointeur en 1994.

« J'ai évidemment une passion pour le hockey, a mentionné Bedard. Les attentes ne pèsent pas sur moi. J'ai des attentes envers moi-même et je place la barre haut, mais je ne pense pas que le bruit extérieur ait un trop gros effet sur moi lorsque je joue ou que je pense au hockey. »

Mais comment un enfant qui a déjà détesté patiner est-il devenu l'espoir le plus convoité depuis McDavid, repêché au premier rang par les Oilers d'Edmonton en 2015? Son enfance est un bon endroit où commencer afin de répondre à la question.

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Le meilleur Bedard?

Melanie Bedard, la mère de Connor, se souvient de l'enfance de son fils et de sa fille, Madisen, à North Vancouver.

« Quand j'étais enceinte de Connor, nous avons déménagé dans la maison que nous occupons actuellement. […] C'était une belle rue avec beaucoup d'enfants du même âge et avec deux ou trois familles qui avaient un fils et une fille également, a-t-elle raconté. Quand ils étaient très jeunes, tout le monde était dehors sur un vélo. Connor adorait jouer dehors. »

À ce moment-là, Madisen était déjà une gymnaste de compétition et elle était probablement la meilleure athlète des deux enfants. C'est elle qui poussait Connor à devenir meilleur.

« Nous installions une barre de traction dans la cuisine de temps en temps, et parfois, mes parents la sortaient et nous rivalisions l'un contre l'autre. […] C'était une activité familiale amusante, s'est remémorée Madisen. J'en faisais plus que lui à l'époque. Je pense qu'il m'a rattrapée depuis. »

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Madisen a été la première personne à accompagner Connor sur la glace pour ses premiers coups de patin. L'expérience n'a pas été exactement mémorable.

« Je pense que j'avais 4 ou 5 ans. […] J'ai quitté la patinoire en pleurant parce que je n'avais pas aimé ça », a dit Connor.

« Nous avions pris des leçons de patin dans un centre récréatif local parce que nos parents voulaient que nous essayions différentes choses et que nous apprenions les bases du patinage, a renchéri Madisen. Il a détesté ça, mais moi, j'ai adoré. J'allais partout sur la glace, et lui, quand on lui a donné un bâton et une rondelle, il est devenu amoureux du hockey. »

Quelque chose dans la manipulation de la rondelle avec le bâton a conquis Connor.

Ça lui a donné la chance d'exprimer sa créativité sur un canevas qu'on appelle la glace.

« Il a mis la main sur un bâton de hockey, et on connait la suite de l'histoire », a conclu Melanie.

Un talent extraordinaire

Bedard avait 14 ans quand la fédération de hockey de la Colombie-Britannique a fait une entorse au règlement pour qu'il puisse jouer avec des joueurs trois ans plus vieux que lui au sein de l'équipe des moins de 18 ans de l'académie West Van. Il a par la suite obtenu le statut de joueur exceptionnel pour évoluer dans la WHL à l'âge de 15 ans.

Il est devenu le septième joueur à obtenir ce statut et le premier natif de l'Ouest canadien.

« Mes parents n'en ont pas parlé beaucoup. […] J'imagine qu'ils voulaient que les choses soient normales le plus possible pour nous à la maison, a dit Madisen. J'étais tellement concentrée sur la gymnastique. J'ai toujours su que Connor était talentueux au hockey, mais c'est difficile de comparer ça à la gymnastique. C'est différent. Je l'ai compris quand j'ai vu que son équipe connaissait du succès et qu'il avait un impact à un jeune âge.

« Quand j'ai arrêté la gymnastique, j'avais un peu plus de temps, donc j'ai commencé à aller à ses matchs, et c'est à peu près au moment où il a obtenu le statut d'exceptionnel. C'est à ce moment-là que j'ai commencé à remarquer des choses. Il n'était pas seulement bon dans sa province ou dans sa ville, c'était bien différent. »

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Les joueurs sont habituellement repêchés dans la WHL à l'âge de 15 ans, mais ils peuvent jouer un maximum de cinq rencontres dans la Ligue à cet âge, à moins que la saison de leur équipe midget ait pris fin. Bedard a été le meneur de la ligue canadienne de hockey scolaire avec 84 points (43 buts, 41 aides) en 36 parties lors de la saison 2019-20.

Regina a repêché Bedard avec le premier choix du repêchage 2020 de la WHL le 22 avril.

« Quand j'étais petit, je rêvais de jouer dans la WHL, et Regina est la plus vieille concession de la Ligue, a mentionné Bedard. J'étais en contact avec l'entraîneur John Paddock. J'étais emballé d'aller à Regina, et ma famille l'était tout autant. »

Le soutien d'une sœur

Les débuts de Connor à Regina ont été mis en suspens lors de la saison 2020-21, quand le début de la campagne de la WHL a été retardé bien après le jour de l'An en raison de la pandémie de la COVID-19.

Heureusement, il a eu la chance de jouer en Suède durant la pause. Puisque Melanie et Tom étaient occupés à la maison, Madisen s'est offerte pour se rendre outre-mer avec son frère et habiter avec lui.

« J'étais tellement nerveuse. Nous étions au beau milieu d'une pandémie, et ils s'en allaient en Europe », a mentionné Melanie.

Madisen, qui en est aujourd'hui à sa troisième année d'études en kinésiologie à l'Université Simon Fraser à Burnaby, en Colombie-Britannique, amorçait à ce moment-là sa première année d'université à Calgary, et en raison de la pandémie, ses cours étaient disponibles en ligne.

« J'avais l'intention de déménager à Calgary de toute façon, donc ça m'a donné l'expérience d'habiter loin de la maison, a affirmé Madisen. Ç'a donné à Connor la chance d'apprendre à être organisé. Je l'aidais avec tous les repas, mais ses entraînements en Suède commençaient autour de six heures du matin. Il prenait son vélo ou marchait pour se rendre à l'aréna.

« Ç'a été une expérience géniale qui restera toujours assez unique. En raison du décalage horaire de neuf heures, mes cours en ligne ne commençaient pas avant 22 heures (en Suède), et j'étais debout jusqu'à une heure du matin. J'ai dû m'adapter, mais tu finis par t'habituer. »

Madisen a convenu avec Connor qu'elle allait préparer les soupers, mais qu'il devait s'occuper de ses déjeuners puisqu'elle devait dormir quelque part dans la journée.

« Poulet, riz, pâtes… Ces repas-là revenaient souvent, et c'était la même chose avec ma mère », a-t-elle affirmé.

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Connor et Madisen ont passé deux mois à Jönköping, en Suède, avant de revenir dans l'Ouest canadien. Bedard a pu s'entraîner quotidiennement et il a disputé cinq matchs, dont quatre avec l'équipe des moins de 20 ans de HV71, amassant quatre points (deux buts, deux mentions d'aide).

Il a fait ses débuts dans la WHL le 12 mars 2021, inscrivant deux buts et affichant un rendement de 10-en-14 au cercle des mises en jeu dans une défaite de 6-3 contre les Raiders de Prince Albert.

Un jeune leader

Bedard a toujours montré l'exemple, et Herauf l'a constaté de visu dans la bulle de la WHL en 2020-21, quand Regina jouait dans la bulle de la section Est dans la ville natale du jeune prodige.

« Nous connaissions le pouvoir et l'influence qu'il allait avoir, et je lui disais que ses actions auraient un impact, a raconté Herauf. La première fois que j'ai réalisé que ses actions avaient beaucoup d'influence sur notre groupe, il avait 15 ans. Après chaque match et entraînement, Connor se couchait au sol et levait ses jambes contre le mur.

« Je n'avais pas vu quelqu'un faire ça, surtout pas un jeune de 15 ans, depuis mes années comme joueur et j'ai 40 ans aujourd'hui. C'est quelque chose que les plus vieux faisaient; se coucher au sol et lever leurs jambes pour aider la circulation. Le lendemain, sept ou huit autres joueurs de notre équipe ont fait la même chose. En quatre jours, toute l'équipe le faisait, même les joueurs de 20 ans. […] Tout le monde était dans le corridor avec les jambes contre le mur. Connor n'avait forcé personne à le faire. »

Bedard a agi comme adjoint au capitaine à Regina en 2021-22, puis comme capitaine cette saison.

« Il est le premier joueur sur la glace et le dernier à en sortir, a dit Herauf. Il est le premier dans le gymnase et le dernier à le quitter. Il est le joueur qui a tout le temps une alimentation parfaite. Il prend sa préparation très au sérieux. […] Et il a 17 ans. Connor réfléchit à tout. […] C'est incroyable. »

Paddock et Herauf s'entendent pour dire que Bedard est le meilleur joueur qu'ils ont vu dans la LCH.

« Il est respecté par les jeunes et les plus vieux, et ce n'est pas en raison de ses mots, mais plutôt de ses actions, car il travaille continuellement sur son jeu, a ajouté Herauf. S'il garde ce rythme et qu'il continue à mettre autant de temps dans son développement, il faudra aux autres jeunes quatre ou cinq ans pour le rattraper parce qu'il travaille de cette façon depuis l'âge de 13 ans.

« J'ai vu Mathew Barzal (Islanders de New York) lors d'une série dans les rangs juniors, j'ai côtoyé Brayden Point (Lightning de Tampa Bay) et Sam Steel (Wild du Minnesota), et ils étaient tous des joueurs de 120 points, mais ils le faisaient à 19 ans. Connor y arrive à 17 ans, et selon moi, c'est la raison pour laquelle ce n'est même pas proche. Il est le meilleur joueur que j'ai jamais vu. »

Paddock a passé plus de cinq décennies dans le hockey, évoluant à plusieurs endroits comme joueur, entraîneur et directeur général dans la WHL, la Ligue américaine de hockey et la LNH. Il est deuxième dans l'histoire de Regina avec 209 gains comme entraîneur en neuf saisons.

« Il est un joueur que tu vois passer une seule fois dans ta vie », a lancé l'entraîneur de 68 ans. « Et je n'ai certainement jamais vu un joueur comme Connor dans les rangs juniors durant mes années derrière le banc dans la WHL.

« J'ai dirigé Teemu Selanne à son année recrue dans la LNH (Jets de Winnipeg, 1992-93) et il a inscrit 76 buts. Daniel Alfredsson (de 2005 à 2008) et Zdeno Chara (2005-06) lorsque j'étais avec les Sénateurs d'Ottawa. […] Ils étaient tellement concentrés sur la tâche à accomplir tout le temps. Connor possède certains des traits que ces joueurs avaient eux aussi, et ils sont au Temple de la renommée. De voir quelqu'un comme lui à ce niveau… Je ne serai peut-être pas en vie dans 20 ans lorsque sa carrière sera terminée, mais ce sera quelque chose de grand. »

Le coeur à la bonne place

Bedard a réalisé l'importance du travail en suivant les traces de ses parents, de sa sœur et de ses grands-parents.

« Ils représentent tout pour moi, a dit Bedard. Je dois leur donner plus de mérite qu'à moi-même pour ce que je suis aujourd'hui et les occasions qui se présentent à moi. Ils travaillent tellement fort dans tout ce qu'ils font, et j'ai grandement appris d'eux. »

Tom Bedard, âgé de 57 ans, a travaillé dans l'industrie forestière durant toute sa vie adulte. Il a fait ses premiers pas dans cette industrie au sein de la compagnie d'exploitation forestière de son père durant les fins de semaine lorsqu'il était à l'école secondaire et durant l'été. Il a ensuite commencé à travailler à temps plein à l'âge de 17 ans quand il a terminé ses études secondaires.

« Il est probablement la personne la plus travaillante que je connaisse, a mentionné Connor. Si vous regardiez ce qu'il fait comparativement à ce que je fais… Il n'y a pas de comparaison possible. Il se lève à trois heures du matin et conduit pendant quatre heures pour aller faire un travail très exigeant physiquement. C'est impressionnant de voir tout ce qu'il fait chaque jour pour soutenir la famille.

« Ma mère gère le stress qui vient avec tout le reste et elle est la rassembleuse de la famille. Madi est probablement ma plus grande inspiration avec tout ce qu'elle accomplit et sa manière de se comporter. »

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Le comportement de Bedard hors de la patinoire et son humilité sont le reflet de l'influence de sa famille.

« Je pense que je suis bon avec les gens, a affirmé Bedard. Ma mère est comme ça elle aussi. Elle est bonne pour parler aux autres, et je pense que moi aussi, avec les gens et des amis. J'aime aider les autres. »

Un joueur générationnel

Bedard a été le meilleur joueur au Championnat mondial junior 2023 de la FIHG (CMJ). Il a été le meneur du tournoi avec 23 points (neuf buts, 14 passes) et il a été nommé meilleur attaquant et joueur le plus utile à son équipe dans la deuxième conquête consécutive de la médaille d'or du Canada.

« Je ne dis pas ça à la légère », a dit le directeur du recrutement de TSN et analyste de la LNH Craig Button. « Je suis le Championnat mondial junior depuis longtemps. Le dernier joueur à avoir joué à ce niveau à son âge (17 ans) remonte à 1978, et son nom était Wayne Gretzky. Il était le meilleur joueur du tournoi. Le meilleur joueur de ce tournoi portait le numéro 16 (Bedard) avec le Canada, et personne n'était proche. »

Bedard a établi un record de points pour un joueur du Canada au CMJ, battant le record de 18 points établi par Dale McCourt (1977) et Brayden Schenn (2011). Ses 14 passes représentent un record du Canada lors d'un seul tournoi, soit deux de plus que Jason Allison au CMJ 1995.

Il a récolté le quatrième plus haut total de points lors d'un Mondial junior, derrière l'attaquant de la Suède Peter Forsberg (31, 1993), l'attaquant de la Suède Markus Naslund (24, 1993) et l'attaquant de la Finlande Raimo Helminen (24, 1984). Il s'agit également du total de points le plus élevé par un joueur de 17 ans au CMJ. Il a battu les 18 points de l'attaquant de la Tchécoslovaquie Jaromir Jagr en 1990.

Son tir exceptionnel a attiré l'attention durant tout le tournoi.

« Il a certainement des habiletés naturelles, mais j'ai compris que chaque jour durant l'été, il décoche entre 500 et 1000 tirs depuis l'âge de 9 ans, a raconté Paddock. C'est l'exemple qui prouve que l'entraînement te rend parfait, ou presque. »

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Le 19 juin, Bedard a reçu le prix inaugural du joueur masculin de l'année de la Fédération internationale de hockey sur glace (FIHG), après avoir gagné trois médailles d'or (Championnat du monde des moins de 18 ans 2021, CMJ 2022, CMJ 2023) en moins de trois ans.

Peter Sullivan, qui se spécialise dans l'évaluation d'espoirs de la WHL, a analysé des espoirs de la LNH au cours des 26 dernières années pour le compte du Bureau central de dépistage de la LNH. Il est encore soufflé par la performance de Bedard au CMJ 2023.

« Par le passé, les joueurs qui sont ressortis du lot pour moi sont Crosby, McDavid et Nathan MacKinnon, mais Bedard a accompli quelque chose que ces joueurs-là n'ont pas été capables de faire au même âge au Mondial junior, a expliqué Sullivan. Ce qu'il a accompli au Mondial junior est plus qu'exceptionnel, mais maintenant, tout le monde est impatient de voir comment ça se transposera dans la LNH. La réalité est qu'il fait cela depuis l'âge de 9 ans.

« Je sais que c'est la même chose pour ces autres joueurs, mais selon moi, Bedard a atteint un autre niveau au même âge, et c'est la différence entre Bedard et le reste des joueurs que j'ai vus par le passé. »

Bedard sera-t-il en mesure de contribuer de façon importante dans la LNH lors de la saison 2023-24?

« Il y a toujours une période d'adaptation, mais compte tenu du fait qu'il n'y a aucun calibre dans lequel il n'a pas dominé, pourquoi pas? », a demandé Button. « Nous parlons des meilleurs joueurs au monde et de la meilleure ligue au monde. Mais est-ce que je pense qu'il pourrait y arriver?

« Voici ce que je dirai : je ne vais pas parier contre Connor Bedard. »

Ceux qui le connaissent bien disent la même chose.

« Je veux qu'il fasse du mieux qu'il peut, mais il doit garder les choses en perspective et profiter de plusieurs choses différentes, a mentionné Tom Bedard. C'est de cette façon que nous voyons les choses. Il se motive lui-même et il possède une bonne éthique de travail, et c'est ce que tu dois avoir. Tu dois vouloir accomplir ton travail sans que quelqu'un te pousse à le faire. Que ce soit en portant une lampe frontale pour t'entraîner dans la pluie le soir à l'extérieur ou peu importe, tu dois avoir une certaine passion pour ce que tu fais pour devenir bon. »

Ça décrit parfaitement Bedard.

John Williams fait partie du Bureau central depuis 2014, mais il travaille dans le domaine du dépistage depuis 34 ans, alors qu'il a commencé en travaillant avec les Greyhounds de Sault Ste. Marie, dans la Ligue de hockey de l'Ontario, pendant 10 ans. Quand il regarde Bedard, Williams ne peut s'empêcher de ressentir la même chose que lorsqu'il évaluait l'attaquant Eric Lindros en 1988-89.

« Je me rappelle que nous étions allés voir jouer Lindros à l'âge de 15 ans dans le junior A, une très bonne ligue à l'époque, a raconté Williams. Physiquement, il était dominant et il avait le talent en plus. Il jouait contre des joueurs cinq ans plus vieux que lui et il les dominait complètement en marquant des buts ou en fabriquant des jeux. Ce qu'il faisait à son âge était incroyable. Il était une force de la nature.

« C'était la même chose avec McDavid, mais dans son cas, c'était son coup de patin. En ce moment, Bedard est dans la conversation avec ces deux-là grâce à ce qu'il apporte à son équipe. Il est très impressionnant. »

Bedard sera probablement le deuxième joueur issu de Regina à trouver preneur au premier rang du repêchage (Doug Wickenheiser, Canadiens de Montréal, 1980). Le dernier joueur né en Colombie-Britannique à avoir été sélectionné au premier échelon est l'attaquant Ryan Nugent-Hopkins, issu de Red Deer, par les Oilers en 2011.

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Ceux qui connaissent Bedard savent que le plus beau compliment qu'il peut recevoir vient de son modèle dans la vie.

« De plus en plus, après chaque exploit qu'il accomplit, ce qui m'impressionne le plus est son éthique de travail, sa détermination et sa capacité à composer avec la pression. […] Et rien ne l'affecte, a déclaré sa soeur Madisen. Il est tellement motivé à atteindre ses objectifs que le bruit extérieur ne l'atteint pas. En tout cas, pas à ce que je sache. J'ai toujours eu des objectifs et un amour pour le sport, mais quand je vois sa détermination et tous les efforts qu'il fournit, je suis un peu épatée.

« Il a des attentes tellement élevées envers lui-même que lorsqu'il atteint un objectif, il n'est pas satisfait et pense déjà à la prochaine étape. »

« C'est un peu fou d'être témoin de cette évolution constante et de cette détermination. »

Et bientôt, Bedard aura la chance de démontrer son talent extraordinaire dans la meilleure ligue au monde.