Maple Leafs elimination 1

TORONTO -Il s'agissait davantage d'un début que d'une fin pour les Maple Leafs de Toronto.
Oh, le Air Canada Centre s'est tu lorsque Marcus Johansson a marqué à 6:31 de la prolongation dimanche, ce qui procurait aux Capitals de Washington une victoire de 2-1 et leur permettait d'éliminer les Maple Leafs en six matchs dans leur série de première ronde de l'Association de l'Est.

Mais alors que les Maple Leafs tentaient de consoler le gardien Frederik Andersen, les partisans applaudissaient. Alors que les joueurs regardaient une reprise du but gagnant sur l'écran du tableau indicateur, les partisans scandaient « GO LEAFS GO! ».
« Nous en avions la chair de poule, même si notre saison a pris fin à ce moment-là, a admis l'attaquant des Maple Leafs James van Riemsdyk. Ils savent à quel point nous avons progressé et l'effort que nous avons déployé. Nous sommes fiers de jouer pour cette ville et pour ces partisans. Je crois que l'avenir est prometteur pour nous. »
Il y a un an, les Maple Leafs ont raté les séries éliminatoires de la Coupe Stanley pour la 10e fois en 11 saisons. Ils ont terminé au 30e rang de la LNH, bons derniers.
Et les voilà cette saison, décrochant la deuxième place de quatrième a donnant accès aux séries éliminatoires dans l'Association de l'Est, ce qui leur accordait le droit d'affronter l'équipe qui a remporté le trophée des Présidents remis à la meilleure équipe de la ligue en saison régulière pour une deuxième année de suite, une équipe que plusieurs voyaient tout rafler.
Il s'agissait d'une confrontation qui correspondait à la première place contre la huitième place selon l'ancien système des séries éliminatoires, un duel inégal sur papier, mais ce ne fut pas inégal sur la glace, loin de là.
Ce fut un classique.
Les Maple Leafs et les Capitals se sont livré six duels qui se sont soldés par l'écart d'un but. Cinq de ces duels ont recouru à la prolongation, égalant ainsi un record de la LNH pour une ronde des séries. Les Capitals ont marqué 18 buts, les Maple Leafs 16. Les Maple Leafs ont décoché 213 lancers, les Capitals 211.
« Nous avons encore bien du chemin à parcourir, a avoué l'attaquant des Maple Leafs Nazem Kadri. Nous progressons cependant. Nous sommes sur une pente ascendante. »
Toute cette douleur qui a été endurée et la victoire à la loterie a permis de mettre la main sur Auston Matthews, le premier choix au total du repêchage 2016, et ce dernier a répondu à toutes les attentes placées en lui et plus encore.
L'entraîneur Mike Babcock n'a pas protégé Matthews en le plaçant à l'aile à 19 ans. Il l'a utilisé comme joueur de centre et l'a laissé apprendre comment jouer avec et sans la rondelle. Matthews a établi des records pour une recrue des Maple Leafs pour les buts (40) et les points (69) en saison régulière, menant toutes les recrues de la LNH dans ces deux catégories, et terminant au deuxième rang de la ligue pour les buts. Il a ensuite inscrit quatre buts en séries éliminatoires, au premier rang parmi les recrues et au deuxième rang au total, en plus d'obtenir une mention d'aide.
« Historique, a lancé Kadri. C'est ce qu'il est capable d'accomplir. Il est un grand joueur. »
Et il n'est que l'un des nombreux joueurs prometteurs de l'équipe. Les Maple Leafs comptent dans leurs rangs deux autres recrues qui ont terminé parmi les quatre premiers pointeurs en saison régulière (Mitchell Marner et William Nylander) et trois autres parmi les 21 premiers (Connor Brown, Nikita Zaitsev et Zach Hyman). Ils ont fait appel à une autre recrue en séries éliminatoires (Kasperi Kapanen) et à trois autres joueurs qui n'avaient jamais participé aux séries auparavant (Connor Carrick, Martin Marincin et Morgan Rielly).
« Nous avons pu voir de nos yeux des joueurs des Leafs grandir au cours de ces séries éliminatoires, a affirmé l'entraîneur des Capitals Barry Trotz. Chaque expérience que vous obtenez en séries vous fait grandir quelque peu. Elle ajoute une couche de robustesse, une couche de compréhension, une couche de compétitivité, lorsque vous disputez une série comme celle-ci. »
Babcock a mentionné que jusqu'au moment où vous participez aux séries éliminatoires, vous ne savez pas à quel niveau peuvent évoluer les joueurs que vous avez sous la main. Il a indiqué avoir beaucoup appris à propos de son équipe.
Il a refusé de dire ce qu'il avait appris. Tout juste après leur défaite, ce n'était pas le moment.
L'un des plus grands défis auxquels Babcock a fait face depuis qu'il a pris les rênes des Maple Leafs il y a deux ans a été d'élever les standards, alors il ne souhaite pas que tout le monde soit trop satisfait après avoir perdu alors que Toronto était si près de créer une énorme surprise.
Mais il a déclaré être très fier de ses joueurs, avec raison.
« Il s'agit de hockey difficile et épuisant, a déclaré Matthews. Nous avons affronté la meilleure équipe de la ligue. Je crois que nous leur en avons vraiment donné pour leur argent. Je pense que nous pouvons garder la tête haute. Ce n'est évidemment pas la meilleure des sensations, mais je pense que nous devons absolument être fiers de chacun d'entre nous. »
Tous doivent en profiter, car ça ne sera pas aussi amusant l'an prochain. À partir de maintenant, les attentes vont grimper. La saison prochaine, on s'attendra à ce que les Maple Leafs terminent plus haut au classement et aillent plus loin en séries éliminatoires. Plus tôt que tard, on va s'attendre à ce qu'ils aspirent à la Coupe Stanley.
Cela sera bien plus difficile. Demandez-le aux Capitals. Alors que les Maple Leafs jouaient sans pression dans cette série, en ayant du plaisir avec rien à perdre et tout à gagner, les Capitals tentaient simplement d'atteindre la deuxième ronde. Ils sont des aspirants depuis des années, mais n'ont pas atteint la finale d'association depuis 1998. Tout résultat qui n'est pas une conquête de la Coupe Stanley sera considéré comme un échec.
Alors que les partisans rentraient chez eux dimanche, deux hommes déambulaient dans la section des loges inférieures. L'un d'eux portait un chandail de Matthews, l'autre un chandail de Marner. Carlton the Bear, la mascotte des Maple Leafs, les a croisés et a tendu la patte. Les deux hommes lui ont offert un « high-five ».
« L'an prochain! », a dit l'un.
« L'an prochain, mon frère! », a lancé l'autre.
Pour la première fois depuis bien longtemps à Toronto, ces quelques mots ont un réel sens.