Stamkos-update 5-4

NEW YORK - Au lendemain du premier match de la série de deuxième tour du Lightning de Tampa Bay, Steven Stamkos a retrouvé ses coéquipiers à l'entraînement. Il s'est échiné sur la glace en entretenant l'espoir à voix haute d'effectuer un retour au jeu plus tôt que tard.

Opéré pour un caillot de sang qui s'est logé près de la clavicule gauche, Stamkos est à l'écart du jeu pour une période de temps indéterminée.
Après avoir retrouvé son souffle cette journée-là, il avait confié aux journalistes combien il avait trouvé difficile de voir le Lightning s'incliner 5-3 face aux Islanders de New York la veille.
Il avait mentionné qu'il s'était laissé prendre au jeu de se demander ce qui aurait pu se passer s'il avait été dans la formation ou si le défenseur Anton Stralman et l'attaquant JT Brown avaient été de la partie.
« Ces questions ne font que vous trotter dans la tête », avait-il avoué.
On peut tout autant se prêter au jeu maintenant que le Lightning vient de signer deux victoires et qu'il mène la série quatre de sept 2-1, avant le quatrième duel au Barclays Center, vendredi (19h HE; TVA Sports, CBC, NBCSN).
Le Lightning n'est qu'à deux gains d'accéder à la finale de l'Association de l'Est pour la deuxième année de suite, même s'il est privé des services de son capitaine Stamkos, d'un de ses meilleurs défenseurs Stralman ainsi que d'un bon attaquant de soutien en Brown.
L'équipe a de plus disputé ses deux derniers matchs sans l'attaquant Erik Condra et le défenseur Matt Carle.
Cela témoigne de la profondeur du groupe que le directeur général Steve Yzerman a rassemblé, ainsi que du talent, de la force de caractère et de l'expérience des joueurs qui sont dans la formation.
Le Lightning mise sur l'attaquant Nikita Kucherov, qui domine la LNH avec sept buts en séries éliminatoires, avant le match de mercredi. Il a le joueur de centre Tyler Johnson, qui totalise le deuxième meilleur total de points à égalité, avec 11. Il a Victor Hedman, une gazelle en défense; le gardien Ben Bishop, finaliste pour l'obtention du trophée Vezina; les attaquants expérimentés Brian Boyle et Ryan Callahan, des joueurs de caractère et des as de l'infériorité numérique, sans parler de tous les autres.
Et voilà maintenant que l'équipe a Jonathan Drouin, troisième choix de la séance de repêchage 2013 de la LNH, qui joue comme un joueur élite de la LNH pour la première fois.
Il a manqué plus de la moitié de la saison en raison des événements qu'on connaît: mésentente avec l'entraîneur Jon Cooper, demande d'échange, rétrogradation dans les rangs mineurs, suspension par l'organisation, retour dans les rangs mineurs et rappel par le Lightning pour les deux derniers matchs de la saison régulière.
Après huit matchs en séries éliminatoires, il a huit points à sa fiche (1-7).
Le Lightning serait-il bien supérieur s'il misait sur ses joueurs blessés?
Eh bien, dites-vous qu'il n'aurait pas Drouin. À tout le moins, il ne l'aurait pas en jouant à ce haut niveau de jeu.
La perte de Stamkos a pavé la voie au retour de Drouin et Cooper peut lui donner le temps d'utilisation qu'il a toujours voulu.
Cooper a composé avec les erreurs du jeune joueur qu'autrement il n'aurait pas toléré.
Drouin, lui, a sauté à pieds joints sur l'occasion qui s'est offerte.
Drouin était dépeint comme un jeune homme irascible. Maintenant Bishop le qualifie de « guerrier » pour ce qu'il a accompli dans le troisième match de la série, mardi. Durement ébranlé par la mise en échec du défenseur des Islanders Thomas Hickey en deuxième période, Drouin est revenu au jeu au troisième vingt avant de préparer le but égalisateur de Kucherov à 38,4 secondes de la fin.
Cooper ne cesse de dire que c'est un « plaisir » de le diriger, qu'il est « fier » de lui et que « l'histoire n'est pas terminée ».
Il ne sert à rien de se demander ce qui aurait pu arriver si Cooper et Drouin avaient été sur la même longueur d'onde dès le début de leur association. Ils ne peuvent pas modifier le passé et peut-être que Drouin devait passer par là afin de se rendre là où il est rendu. Il a reconnu que le temps passé loin de l'action cette saison a été une prise de conscience pour lui.
Mais la question est légitime : Qu'est-ce qui se produira si Drouin abandonne sa requête de changer d'organisation? La question est d'autant importante advenant que Stamkos quitte à titre de joueur autonome sans compensation l'été prochain.
Idéalement, Stamkos reste et Yzerman trouve une façon de garder l'équipe intacte, en respectant le plafond salarial. Le Lightning, qui n'a été qu'à deux victoires de la conquête de la Coupe Stanley il y a un an, ne serait qu'un aspirant plus sérieux.
De façon réaliste, au sein de quelle autre équipe Stamkos aurait de meilleures chances de rafler les grands honneurs?
Il n'y a pas lieu de partir en peur avec ça. Mais Dave Andreychuk, l'ancien capitaine du Lightning qui agit comme vice-président des affaires communautaires et corporatives de l'organisation, a paru confiant qu'on remette Stamkos sous contrat à Tampa, dans une entrevue accordée à Sportsnet mercredi.
« Je crois que ça va arriver, a dit Andreychuk. Je le pense, même avec tout ce qui se passe. »
En attendant, que peut-il se produire si le Lightning joue pendant suffisamment longtemps ce printemps afin de ré-accueillir quelques-uns des joueurs blessés, particulièrement Stamkos ou Stralman?
Stamkos demeure sur la touche jusqu'à nouvel ordre, précisant que l'attente pourrait se chiffrer en mois. Mais il voyage avec l'équipe et il continue de patiner. Le diagnostic initial faisait état d'une période d'inactivité d'un à trois mois. On vient de franchir un premier mois.
Cooper a dit que Stralman représente un cas douteux pour le match no 4. Avant la série, le Lightning avait dit souhaiter son retour en cours de route contre les Islanders. Le défenseur se rétablit d'une fracture du péroné gauche.
Et si le Lightning éliminait les Islanders, avec ou sans Stamkos ou Stralman, procurant la chance à l'un ou l'autre ou aux deux de prendre part à la finale de l'Association de l'Est ou à la finale de la Coupe Stanley?
Comme Cooper l'a dit au sujet de Drouin, l'histoire n'est pas terminée.