elliott reimer Garon

Mathieu Garon a disputé 12 saisons dans la LNH et signé 144 victoires en 341 matchs. Il a porté les couleurs des Canadiens de Montréal, des Kings de Los Angeles, des Oilers d'Edmonton, des Penguins de Pittsburgh, des Blue Jackets de Columbus et du Lightning de Tampa Bay. Mathieu a accepté de collaborer avec l'équipe de LNH.com chaque semaine pour nous faire découvrir l'univers des gardiens de la LNH.

La manière de gérer l'utilisation de ses gardiens est propre à chaque entraîneur, mais il n'y a pas si longtemps, la plupart d'entre eux affirmaient qu'avec les calendriers si chargés et les nombreuses séries de deux matchs en deux soirs, il était maintenant difficile de voir un gardien disputer 70 matchs et plus durant une saison.
En fait, Cam Talbot avec ses 73 parties l'an dernier, a été le premier à atteindre ce plateau depuis 2015. Or, si on regarde les statistiques jusqu'à maintenant cette saison, tout près d'une dizaine de gardiens pourraient s'approcher de ce plateau. Peu importe ce qui motive ces choix, il semble y avoir un changement d'attitude cette année.
Les longues séquences où un gardien a effectué un nombre important de départs consécutifs, ou avec très peu de repos, se sont multipliées en 2017-18.
James Reimer a entrepris 17 matchs de suite pour les Panthers de la Floride à la suite de la blessure à Roberto Luongo, avant de voir Harri Sateri amorcer son premier match dans la LNH cette semaine. Même scénario pour Brian Elliott des Flyers de Philadelphie, qui a amorcé 16 matchs de suite alors que Michal Neuvirth se trouvait sur la liste des blessés. Chez les Canadiens de Montréal, Carey Price a obtenu le départ dans 22 des 24 parties des siens depuis son retour d'une blessure le 25 novembre.

Différentes raisons
Le choix d'utiliser un gardien à outrance est souvent relié à la façon dont il joue, évidemment, mais dans de nombreux cas, il reflète le manque de confiance envers le gardien auxiliaire de l'équipe. On veut mettre toutes les chances de notre côté en faisant appel à notre numéro un, mais un repos de temps à autre peut être bénéfique.
Rares sont les équipes qui ont le luxe de lancer leur gardien auxiliaire dans la mêlée et obtenir de bons résultats à coup sûr comme les Sharks de San Jose (Aaron Dell) et les Blues de St. Louis (Carter Hutton). Ce n'est pas du tout la même histoire avec les Canadiens, les Blue Jackets de Columbus et les Jets de Winnipeg pour ne nommer que celles-ci. Les Golden Knights de Vegas furent quant à eux très choyés par leur profondeur lors des blessures à Marc-André Fleury et Malcolm Subban plus tôt cette saison.

Certaines équipes sont déjà en mode survie pour obtenir une place en séries éliminatoires et tentent le tout pour le tout et surtaxent leur partant. On ne peut les blâmer, mais est-ce la meilleure décision en fin de compte? Les bonnes équipes qui seront assurées d'y participer vont éventuellement commencer à diminuer la charge de travail de leur numéro un.
Ajustements
Les gardiens de nos jours sont très bien préparés et peuvent vivre avec cette surcharge de travail. Afin d'éviter la fatigue et surtout les blessures, ils doivent modifier leur approche et surtout diminuer le temps passé sur la patinoire durant les entraînements.
Plusieurs défis techniques guettent les portiers qui jouent abondamment, notamment la tendance à se jeter sur la patinoire trop hâtivement ou trop fréquemment. D'autres défis sont plutôt physiques, alors que certains gardiens peuvent perdre jusqu'à une dizaine de livres par rencontre. Ils se doivent de s'hydrater continuellement durant la journée.
Les calendriers sont toujours aussi exigeants, tout comme les voyages. Le style de jeu plus rapide que jamais et les gardiens doivent être concentrés à un niveau extrême pour suivre le jeu. Il n'y a pas de place pour faire des erreurs. C'est pourquoi ils doivent savoir gérer leur énergie.
Plusieurs s'y plaisent
Les gardiens aiment performer et veulent être devant leur cage à chaque rencontre. Lorsque l'on joue plusieurs matchs consécutifs, il devient parfois plus facile de s'y préparer.
À titre de comparaison, disputer plusieurs matchs sans obtenir de pause ressemble à lire un livre sans arrêter entre les chapitres. Tout s'enchaîne et semble être plus frais en mémoire.