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Shane Wright a beau être le plus jeune des 47 joueurs invités au camp de sélection de la formation canadienne en vue du Championnat mondial junior, il ne s'est pas présenté à Red Deer pour faire acte de présence. L'attaquant croit en ses chances, et il a raison de le faire.

Ce n'est quand même pas par hasard que le jeune homme de 16 ans se retrouve parmi la crème de la crème au pays. Il a fait bon usage de son
statut de joueur exceptionnel
pour récolter 66 points, dont 39 buts, en 58 matchs à sa première saison avec les Frontenacs de Kingston. À 15 ans, rappelons-le.
« Je suis habitué d'être le plus jeune joueur d'une équipe, a-t-il lancé avec le sourire, mercredi. Je suis ici pour une raison et c'est parce que je peux me tailler une place dans la formation. Je suis assez bon pour le faire. Je n'étais pas trop nerveux en arrivant ici, j'étais surtout excité. »
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L'Ontarien a visiblement confiance en ses moyens. Le fait d'être entouré par autant de talent, autant de joueurs qui s'approchent de la LNH ou qui y ont même déjà joué, ne lui fait pas peur. Il faut dire qu'il est considéré comme l'un de meilleurs espoirs en vue du repêchage de 2022 depuis quelque temps.
C'est même lui qui a mené l'étirement à la fin de l'entraînement de mercredi, un rituel habituellement réservé aux vétérans. On a appris que son cochambreur Bowen Byram, l'espoir de premier plan de l'Avalanche du Colorado, était derrière cette initiative.
« Ça ne peut qu'être positif pour Shane de côtoyer Bowen sur une base régulière, a affirmé l'entraîneur-chef André Tourigny. Il est toujours plein d'énergie et il est charismatique. Shane est très sérieux et très concentré tellement il veut bien faire tous les petits détails pour nous plaire. Bowen va l'aider à se décoincer un peu. »
Concentré sur la tâche à accomplir. Ça en dit long sur le caractère de Wright, qui se qualifie lui-même de perfectionniste.
C'est peut-être ce qui pourrait éventuellement lui permettre d'entrer dans la même catégorie que les Wayne Gretzky, Sidney Crosby, Connor McDavid, et plus récemment Alexis Lafrenière, en se taillant une place avec l'équipe à 16 ans seulement.
« C'est évident que j'y ai pensé un peu, ç'a traversé mon esprit, a-t-il reconnu. Le Mondial junior, c'est un tournoi tellement spécial que j'ai regardé en grandissant. Si je suis assez chanceux pour faire l'équipe, ce serait très spécial pour moi. C'est un honneur d'être dans la même catégorie que ces joueurs-là. »
Le camp n'est vieux que de quelques jours, mais les autres joueurs du groupe ont tôt fait de remarquer que Wright n'était pas comme la majorité des autres joueurs de 16 ans. Déjà, à six pieds et 190 livres, il n'a plus l'air d'un jeune adolescent.
Si ce n'était du grillage - l'infâme cage à poules - qu'il est obligé de porter selon les règles de la Fédération internationale de hockey sur glace (FIHG), il se fondrait dans la masse sans problème à ce camp très relevé.
« La première chose que j'ai remarquée, c'est à quel point il est mature et fort, a vanté Byram. C'est un joueur incroyable et je crois qu'on le sait tous avec les statistiques qu'il a affichées, l'an dernier, à 15 ans. Je lui ai dit d'en profiter et de ne pas trop se mettre de pression. S'il travaille fort, il se mettra en bonne posture. »
Progression
Il est clair que Wright devra connaître tout un camp pour forcer la main des dirigeants de Hockey Canada, mais Tourigny est bien au courant de ce que le jeune homme peut lui apporter. Le pilote des 67's d'Ottawa l'a vu à l'œuvre un peu trop souvent à son goût, puisqu'il évolue dans la même section que son équipe.
« Nous l'avons affronté en matchs préparatoires, l'an dernier, et je me suis dit qu'il serait très bon, a raconté le Québécois. On l'a revu en début de saison, et il était encore meilleur que ce que je pensais. Quand je l'ai vu jouer après Noël, il était le meilleur joueur sur la patinoire.
« Chaque fois que j'ai vu Shane jouer, il s'était amélioré. J'ai bien hâte de voir ce qu'il nous réserve et de constater sa progression. Ce sera intéressant de voir ce qu'il pourra faire contre ces gars. »
Ce ne sera pas facile, on en convient. Or, s'il parvenait à faire sa marque dans les prochaines semaines, Wright pourrait s'assurer que son 17e anniversaire ait une touche un peu différente des autres.
« C'est toujours spécial pour moi de regarder le tournoi parce que la finale tombe toujours le jour de ma fête, le 5 janvier, a-t-il évoqué. C'est une tradition chez moi de célébrer en regardant le match de la médaille d'or. »