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WINNIPEG- Daniel Berthiaume a constaté, vendredi, que le vieillissement pour un ancien hockeyeur de la LNH se mesure davantage par sa rapidité sur patins que par la vélocité de ses tirs.

« Les gars sont moins vite, mais ils possèdent encore de bons lancers », a fait remarquer l'ancien gardien des Jets de Winnipeg.
« Je préférerais que ce soit le contraire : qu'ils soient rapides, mais qu'ils tirent moins fort », a ajouté à la blague l'athlète natif de Longueuil.
Berthiaume regrettait en tout cas la décision qu'il a prise d'étrenner de l'équipement tout neuf, à l'occasion de la séance d'entraînement des Anciens Jets en vue du match à l'extérieur contre les Anciens Oilers d'Edmonton au Investors Group Field, samedi (16h HE; TVA Sports, NHLN, SN, NHL.TV).
Le match sera le prélude de la Classique héritage Tim Hortons 2016 de la LNH, un affrontement de la saison régulière entre les Oilers et les Jets au même endroit, dimanche (14h HE, TVA Sports 2, SN, NHLN, NHL.TV).
Vendredi, près de 5000 amateurs de hockey ont assisté aux séances d'entraînement des équipes, bien au chaud au domicile des Jets - le MTS Centre qui est situé au centre-ville.
Ils ont acclamé leurs anciens favoris -- les Teemu Selanne, Dale Hawerchuk, Dave Babych et les autres, mais surtout Wayne Gretzky et ses anciens larrons des Oilers - les Mark Messier, Paul Coffey, Glenn Anderson, Jari Kurri, Grant Fuhr et compagnie.
Berthiaume a épié la séance des Anciens Oilers et ça ne l'a pas rassuré en vue de samedi. Cela même si Gretzky a tenu à rabaisser le niveau d'espérance des gens par rapport au calibre de jeu.
« Ne vous attendez pas à du grand hockey. Nous ne sommes plus bons comme dans le temps », a averti la « Merveille » qui en sera à son premier match d'Anciens dans la LNH depuis le tout premier disputé dans le cadre des matchs en plein air au Commonwealth Stadium d'Edmonton en 2003 - face aux Anciens Canadiens de Montréal.
« Je ne joue plus souvent. Je chausse les patins une fois par année. Je ne trouve pas l'énergie et l'enthousiasme d'aller jouer dans des ligues de garage. Quand vous jouez dans la LNH, vous jouez avec les meilleurs et vous affrontez les meilleurs. C'est dur par après d'aller jouer pour le plaisir dans une ligue du vendredi soir », a résumé Gretzky, âgé de 55 ans.
Les Jets n'ont pas eu de succès face à leurs bêtes noires à l'époque (six échecs en autant de confrontations en séries éliminatoires). Peu d'équipes en fait ont pu tenir tête aux Oilers dans les années 1980.
« On avait beau gagner notre série de premier tour, on finissait toujours par les avoir dans les pattes, a relevé Berthiaume. Ils ont été une des grandes dynasties de l'histoire. »
Les clés pour Selanne
Samedi, on misera surtout sur le fringant Selanne pour rivaliser avec la pléiade d'anciennes grandes vedettes des Oilers.
Selanne, qui a pris sa retraite à l'issue de la saison 2013-14, affiche une excellente forme. Il pourrait sans doute encore tenir son bout dans la LNH à l'âge de 46 ans.
Vendredi, on lui a remis les clés de la ville en reconnaissance de sa contribution au cours des quatre saisons qu'il a passées à Winnipeg au début de sa carrière. La saison recrue de 76 buts qu'il a connue en 1992-93 demeure ancrée dans la mémoire collective des partisans.
« Les Jets ont été une partie importante de ma vie, a-t-il affirmé. La façon que les amateurs ont vécu cette folle première saison avec moi a été incroyable. Toute la ville était derrière moi et leur engouement était dur à croire. Peu importe où j'allais, on me faisait sentir très bien. Les Winnipégois m'ont tellement aidé pendant toutes ces années. »
Mario Marois
Pour revenir à Berthiaume, qui va partager la tâche devant le filet avec Bob Essensa, il est un des deux seuls Québécois qui prendront part à la rencontre des Anciens. L'autre est l'ancien défenseur Mario Marois, qui sera son coéquipier. Chez les Oilers, l'ancien défenseur natif de Lachute Kevin Lowe ne fait pas partie de la formation.
Berthiaume réside depuis plus d'une vingtaine d'années en Virginie, aux États-Unis, où il œuvre comme guide de pêche depuis 15 ans, en plus d'agir comme adjoint pour l'équipe de l'Université Liberty (ACHA division 1) depuis trois ans.
« Je suis pas mal occupé. J'ai recommencé à garder les buts l'an dernier. Après 11 ans, ça revient tranquillement. À l'âge de 50 ans, tu ne gardes plus les buts comme à 20 ans. Tu souhaites que la rondelle te frappe plus souvent qu'autrement », a-t-il dit, en ajoutant souhaiter bien paraître devant ses trois fils âgés de 18, de 11 et de neuf ans.
Quant à Marois, âgé de 58 ans, c'est un retour sur patins en presque cinq ans, soit depuis le programme double Canadiens-Nordiques.
« J'ai chaussé les patins quelques fois dernièrement. J'ai joué contre des jeunes la dernière fois. Ouf ça allait vite. Je suis surpris. Je ne suis pas trop amoché. Le corps tient le coup. J'ai hâte de voir si le haut et le bas vont tenir encore samedi. »
Marois, qui travaille comme recruteur amateur pour les Red Wings de Detroit, a passé cinq de ses 19 saisons dans la LNH à défendre les couleurs des Jets, au cours de deux passages (1985-89/1991-92).
« La ville a beaucoup changé depuis le temps. C'est toujours agréable de renouer avec d'anciens coéquipiers. J'ai pas mal joué avec tous ceux qui sont présents ici. J'ai été content de revoir Jim Kyte qui a été mon partenaire de jeu en défense. »
Marois, natif de L'Ancienne-Lorette, près de Québec, a dit que son plus beau souvenir de Winnipeg a été la naissance de son fils.
« J'ai aimé ça de jouer ici. Il y a du bon monde partout. »