On sait tous que les bons marqueurs sont, nécessairement, de bons joueurs. Mais la position au championnat des pointeurs est souvent tributaire du contexte d'utilisation, plus précisément de la possibilité de jouer souvent au sein d'un avantage numérique efficace. Pour identifier les bons joueurs offensifs sans favoriser indûment ceux qui bénéficient de circonstances favorables, les points obtenus à forces égales sont donc un indicateur plus fiable, surtout si on les ramène sur une moyenne par heure et que le joueur a au moins trois saisons derrière la cravate.
Mais tous les bons joueurs ne sont pas des marqueurs prolifiques. Certains sont appelés à jouer des rôles plus ingrats, ce qui se traduit notamment par une surcharge de mises en zone offensive, signe d'un joueur qu'on assigne à des missions où la défensive prime sur la production offensive.
Enfin, on sait d'un bon joueur que, s'il ne marque pas nécessairement souvent, il sait aider son équipe à déclasser l'adversaire aux chances de marquer; son équipe, lorsqu'il est sur la glace, prend un avantage sur ses opposants qui diminue sitôt que le joueur retourne au banc.
On peut donc prendre ces trois indicateurs (points obtenus, mises en jeu en zone défensive, avantage aux chances de marquer) et les cumuler pour avoir une certaine idée de la valeur globale de la contribution d'un joueur sans pour autant se lancer dans la confection de modèles statistiques avancés.
En classant chaque joueur à l'échelle de la ligue pour chaque indicateur sur un indice de 33 pour cent (les pires ont 0 pour cent, les meilleurs ont 33 pour cent) et en cumulant ces trois pourcentages, on obtient une note sur 100 pour cent, une idée du rang du joueur parmi ses pairs.
Voici comment se classent les équipes appelées à s'affronter dans le tournoi à venir.
Équipe Canada
L'équipe à battre dans ce tournoi compte dans ses rangs le joueur ayant le meilleur score : Patrice Bergeron se fend, depuis trois ans, d'un indice cumulé de 92 pour cent. L'offensive canadienne est, de manière générale, la grande force de l'équipe avec pas moins de neuf joueurs ayant des scores de 30 pour cent et plus quant aux points obtenus à forces égales, dont quatre (Corey Perry, Sidney Crosby, Tyler Seguin et John Tavares) tapant un score parfait de 33 pour cent.
La défensive canadienne se démarque aussi par la quantité impressionnante de joueurs à caractère offensif; cinq d'entre eux obtiennent une note de 27 pour cent ou plus (Brent Burns est à 33 pour cent). Jay Bouwmeester détonne franchement dans ce tableau. Or, troisième gaucher du groupe, il semble assuré qu'il sera de tous les matchs.
On peut s'attendre à ce que Carey Price retrouve son poste de Sotchi, mais si d'aventure il est encore rouillé à la suite de sa longue convalescence, Braden Holtby et Corey Crawford font d'honorables plans B (!).