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Les articles de la série « Cinq questions avec… » sont publiés chaque mardi. Des intervenants du monde du hockey sont interrogés sur leur vie personnelle, leur carrière et plusieurs autres sujets.
Dans le cadre du Mois de l'héritage hispanique, qui se déroule jusqu'au 15 octobre, la plus récente édition met en vedette Bill Guerin, le directeur général du Wild du Minnesota. Guerin, le fils d'une mère nicaraguayenne et d'un père américain, a été le premier joueur ainsi que le premier DG de la LNH de descendance hispanique. Il a joué 18 saisons dans la LNH avant de prendre sa retraite en 2018 et il a été nommé DG du Wild le 21 août 2019.

Bill Guerin taquine parfois Scott Gomez à propos d'un sujet bien précis.
Même si plusieurs considèrent Gomez, un ancien joueur natif d'Anchorage, en Alaska, et de descendance mexicano-colombienne ayant fait ses débuts avec les Devils du New Jersey en 1999, comme la première vedette hispanique dans la LNH, il n'a pas été le premier joueur de la Ligue de descendance hispanique.
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Cette distinction appartient à Guerin, un natif de Worcester, au Massachusetts, dont la mère Ligia (Delgadillo de son nom de jeune fille) est née et a grandi au Nicaragua. Le père de Guerin, qui s'appelle également Bill, était un Américain d'origine irlandaise. Cinquième choix au total du New Jersey au Repêchage 1989 de la LNH, Guerin est débarqué dans la LNH plus de sept ans avant Gomez lorsqu'il a fait ses débuts avec les Devils le 20 février 1992 contre les Blackhawks de Chicago au Chicago Stadium.
« On rit toujours de ça, a lancé Guerin. C'est drôle. [Gomez] est devenu un très bon ami. On en rit tout le temps. »
Maintenant DG du Wild du Minnesota, Guerin n'avait pas réalisé qu'il avait brisé une barrière à l'époque.
« Quelqu'un m'a dit ça il y a quelques années. Je ne l'avais pas réalisé, a dit Guerin. C'est quelque chose dont je suis très fier, et je suis heureux de voir qu'il y a d'autres joueurs maintenant. Quand je jouais, il y avait Raffi Torres et Gomez. Maintenant, il y a Auston Matthews, Evan Rodrigues et d'autres joueurs. C'est génial à voir. »
Guerin a amassé 856 points (429 buts, 427 passes) en 1263 matchs répartis sur 18 saisons dans la LNH avec les Devils, les Oilers d'Edmonton, les Bruins de Boston, les Stars de Dallas, les Blues de St. Louis, les Sharks de San Jose, les Islanders de New York et les Penguins de Pittsburgh avant de prendre sa retraite en 2010. Il a soulevé la Coupe Stanley avec les Devils en 1995 et avec les Penguins en 2009 comme joueur et comme DG adjoint avec Pittsburgh en 2016 et 2017.
Intronisé au Temple de la renommée du hockey des États-Unis en 2013, Guerin a aidé les États-Unis à gagner la Coupe du monde de hockey en 1996 et il a représenté son pays à la Coupe du monde en 2004 ainsi qu'aux Jeux olympiques de Nagano (1998), de Salt Lake City (2002) et de Turin (2006).
Guerin, qui aura 50 ans le 9 novembre, est devenu le premier DG de descendance hispanique dans la LNH quand il a été embauché par le Wild le 21 août 2019. Mais il reconnait que peu de gens savent qu'il possède un héritage nicaraguayen.
« Je ressemble beaucoup à mon père », a-t-il mentionné.
Cela dit, le père de Guerin s'est assuré que son fils n'oublie pas d'où provenait sa mère en grandissant.
« Mon père a fait broder un écusson du Nicaragua sur mon manteau de hockey », a raconté Guerin en riant. « Je n'étais pas très emballé, car il y avait des écussons qui soulignaient mes tours du chapeau et d'autres qui indiquaient que j'étais un bon fabricant de jeu, puis il y avait un énorme écusson du Nicaragua. J'étais le seul joueur avec ça, il n'y a pas de doute. »
Voici cinq questions avec… Bill Guerin :
Est-ce que ton héritage du Nicaragua faisait partie de ta vie quand tu étais jeune?
« Tout à fait. Souvent, lorsque j'étais jeune, nous allions au Nicaragua visiter de la famille, et c'était toujours plaisant. J'ai plusieurs bons souvenirs. Puis, quand les choses ont commencé à mal aller là-bas en raison de la guerre (au début des années 1980), nous n'y sommes pas allés pendant un bon bout de temps. La dernière fois où je suis allé, j'avais probablement 10 ou 12 ans.
« Récemment, on m'a demandé comment c'était lorsque j'étais réuni avec ma famille, et j'ai simplement répondu que lorsque je voyais de la famille éloignée à Worcester, c'était toujours ma famille de Worcester du côté de mon père. Mais quand nous allions visiter de la famille à Miami, toute cette partie de la famille était du Nicaragua. Je ne comprenais rien de ce qui se disait, car je ne parle pas espagnol, mais c'était génial. Nous avions toujours du plaisir ensemble. »
À quel point la culture du Nicaragua était-elle présente dans la maison de ton enfance?
« Ma mère cuisinait des plats hispaniques, comme des bananes plantains frites et des choses comme ça, mais pas sur une base régulière. C'était assez présent, mais tu ne le savais pas si je n'en parlais pas. Dans notre maison, il y avait plusieurs signes. Il y avait plusieurs objets partout dans la maison : des photos et des choses que mes parents rapportaient du Nicaragua.
« C'était très important pour mon père. Évidemment, il aimait ma mère et il croyait que c'était quelque chose qu'il fallait célébrer. C'était la même chose pour elle. Mais avec mon père dans les années 1980, dès que le Nicaragua apparaissait aux nouvelles, toute la maison devait être silencieuse pour savoir ce qui se déroulait là-bas. »
Est-ce que ta mère parlait espagnol à la maison?
« C'est son premier langage. Ma sœur (Melissa) a appris l'espagnol. Je pourrais me débrouiller si j'avais besoin, mais je ne l'ai pas peaufiné lorsque j'étais petit. J'étais bien ordinaire à l'école et je n'ai jamais vraiment passé du temps à essayer de développer ça. J'aurais dû le faire. Le mari de ma sœur, mon beau-frère (Gonzalo Escajadillo) vient du Pérou, donc mes nièces et neveux sont tous bilingues. Ma fille Grace est bilingue également. »
Tu as parlé de Matthews, le joueur de centre des Maple Leafs de Toronto, dont la mère vient du Mexique, et d'autres joueurs hispaniques qui jouent actuellement dans la Ligue. Espères-tu que d'autres vont suivre leurs traces et contribuer à développer le hockey?
« Que l'un des meilleurs joueurs de notre sport soit à moitié Mexicain, c'est énorme. Il est un joueur dont les jeunes peuvent s'inspirer et il a assurément énormément de potentiel. Dès que tu peux intéresser un groupe socioculturel différent au hockey, c'est important. Ce sont de nouveaux partisans. Tu peux ouvrir le sport à de nouveaux partisans et de nouveaux joueurs. Je pense que c'est extrêmement important. »
Le défenseur du Wild Matt Dumba, un Canadien d'origine philippine, a fait un discours sur l'importance de se lever contre l'injustice sociale et le racisme avant le match entre les Oilers d'Edmonton et les Blackhawks de Chicago au Rogers Place à Edmonton le 1er août. Que penses-tu du rôle de leader qu'il occupe dans la lutte contre le racisme et de ses efforts pour aider la communauté à surmonter le décès de George Floyd, un homme noir décédé lors d'une intervention policière à Minneapolis le 25 mai?
« Matt a été un leader dans ce mouvement. Il est quelqu'un dont les jeunes peuvent s'inspirer. Chez le Wild, nous sommes très fiers de Matt et du courage que ça lui a pris pour s'affirmer comme leader. Ce discours a nécessité beaucoup de courage. Tu as 26 ans et tous les yeux sont rivés vers toi dans cet immense mouvement. Matt est quelqu'un de positif. Il est une personne aimable qui a toujours un message positif.
« Il est déterminé et il pense toujours à la génération plus jeune et à la façon de rendre les choses meilleures pour elle, et je pense que c'est génial. »