THibault Khudobin

Je dois mettre cartes sur table avant d'amorcer cette chronique : j'étais convaincu que je vous parlerais aujourd'hui de la conquête de Lightning de Tampa Bay.
Avant le cinquième match, la troupe de Jon Cooper semblait avoir trouvé son rythme de croisière, son premier trio était beaucoup plus convaincant que celui des Stars de Dallas, et surtout, Anton Khudobin montrait des signes inquiétants devant son filet.

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Tous les éléments étaient réunis pour que le Lightning en finisse et mette la main sur la deuxième Coupe Stanley de son histoire. Khudobin s'est toutefois montré beaucoup plus solide, samedi, et Corey Perry s'est levé pour prolonger le plaisir d'au moins un autre match.
J'ai hâte de voir quelle version du gardien kazakh se présentera pour cet autre affrontement sans lendemain, lundi.
Parce que dans les matchs no 3 et 4, on n'avait pas besoin d'être un expert ou un ancien gardien de la LNH pour constater que quelque chose clochait dans son jeu. Très hésitant, Khudobin cherchait constamment la rondelle et il ne jouait clairement pas au niveau auquel il nous avait habitués depuis le début des séries.
On l'a vu cafouiller sur des tirs anodins et chaque sortie à l'extérieur de son filet était une aventure. Il n'avait pas la même énergie qu'à l'habitude. Je vous parlais, la semaine dernière, de son sens de l'anticipation et de ses bonnes lectures de jeu. On aurait dit que tout cela était disparu.
Remarquez qu'après 24 matchs en 58 jours, c'est peut-être normal pour un gardien auxiliaire de connaître une petite baisse de régime. Alors que tout le monde croyait qu'il allait s'effondrer, samedi, il a envoyé un message fort en ne se laissant pas abattre dans un deuxième match en deux soirs, qui a lui aussi nécessité la prolongation.

Il devra à tout prix continuer dans cette veine parce que le Lightning reviendra encore plus fort. J'ai d'ailleurs l'impression que la vitesse de la formation floridienne est peut-être ce qui donne un peu plus de fil à retordre aux Stars et à Khudobin, par la bande.
Comprenez-moi bien, la défensive des Stars joue de manière impressionnante. Miro Heiskanen, John Klingberg et Esa Lindell patinent bien, ils bougent la rondelle et ils sont efficaces en relance. Jamie Oleksiak joue aussi du très bon hockey et Andrej Sekera, avec qui j'ai joué à ma dernière année avec les Sabres de Buffalo, offre une option très fiable à Rick Bowness.
Mais personne n'aime se faire frapper à répétition et devoir négocier avec la pression constante des attaquants adverses. C'est ce que le Lightning fait de mieux. Son échec avant est très cohérent, sa défensive est très active et ses joueurs sont toujours sur la rondelle, ou pas très loin derrière. Il est en mesure de sortir cette solide brigade de sa zone de confort et c'est comme ça qu'il génère davantage de chances de marquer.
Vasilevskiy peut faire mieux
De l'autre côté, Andrei Vasilevskiy n'a pas connu autant d'ennuis que Khudobin, malgré quelques signes d'inconstance. En général, il a été bon, mais il n'a pas été aussi dominant que prévu et il ne connaît pas sa meilleure série. On ne peut quand même pas dire que le Lightning a perdu par sa faute.
Les Stars ont d'ailleurs mis le doigt sur sa faiblesse, et ne se gênent pas pour tirer du côté du bouclier. Quand on regarde la façon dont il joue, c'est peut-être le seul endroit où ils peuvent le battre d'un tir franc. Il a une excellente mitaine et il couvre presque tout le bas du filet avec son large style papillon.
La grande majorité des gardiens ont une faiblesse du côté du bouclier parce que ce n'est pas un mouvement naturel, contrairement à la mitaine par exemple. Les Stars font simplement un bon travail pour l'exploiter.
Une fois en finale, ce n'est pas le temps d'apporter des ajustements techniques. Le Russe doit être un peu plus patient en situation de match et prendre des lancers à l'entraînement pour activer sa mémoire musculaire. Il n'y a pas d'autres secrets.