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BOISBRIAND - Après des semaines émotivement chargées, la poussière retombe et les choses tombent enfin en place dans la vie de Riley Kidney. Et ce n'est pas lui qui va s'en plaindre.

D'abord retranché au camp de sélection d'Équipe Canada junior en raison d'une blessure, l'espoir des Canadiens de Montréal a vu son parcours de plus de trois saisons avec le Titan d'Acadie-Bathurst prendre fin quand il a été échangé aux Olympiques de Gatineau, le 6 janvier.
« Il y avait beaucoup de distractions, a-t-il expliqué en entrevue avec LNH.com. J'ai essayé de me concentrer le plus possible sur le hockey, mais c'était assez difficile. Je savais que j'allais être échangé et les gars de l'équipe aussi. J'ai abordé les choses au jour le jour et je suis heureux de la tournure des évènements. »
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À sa dernière année dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec, l'attaquant de 19 ans aura la chance de faire partie intégrante d'une équipe qui aspire aux grands honneurs. L'autre bonne nouvelle dans tout ça, c'est qu'il n'aura pas à transporter les siens sur ses épaules, comme c'était le cas à Bathurst.
Celui qui a amassé 100 points en 66 rencontres, la saison dernière, est désormais utilisé sur le deuxième trio de la formation gatinoise - signe d'une profondeur plus importante. Mais ce n'est pas ce rôle de « soutien » qui l'empêche de se faire valoir offensivement.
À ses cinq premiers matchs avec la formation gatinoise, il a déjà amassé deux buts et 11 aides pour porter son total à 58 points, dont 16 buts, en 36 rencontres, cette saison.
« Le truc principal avec notre équipe, c'est que nous avons beaucoup de profondeur - on a quatre très bons trios, a-t-il souligné. Je veux seulement continuer d'être le centre offensif que je suis, et de générer des occasions pour mon équipe. Il y a plein d'autres gars qui peuvent le faire, également.
« C'est certain que ça enlève beaucoup de pression de sur mes épaules. À Bathurst, nous n'avions pas beaucoup de gars de calibre élite comme c'est le cas ici. Je ne cacherai pas que ça rend les choses plus agréables et un peu moins stressantes. »
Le choix de deuxième ronde du Tricolore en 2021 peut donc se concentrer pleinement à exploiter ses qualités de fabricant de jeu. Flanqué d'Alexis Gendron (Philadelphie) et d'Olivier Nadeau (Buffalo) sur un tout nouveau trio, Kidney montre des signes sérieux d'explosion offensive.
« Riley est sans aucun doute le fabricant de jeu sur notre trio, a expliqué Nadeau. Il a un sens du jeu comme j'en ai rarement vu dans le junior. Il est vraiment dominant. Il est tellement patient et calme avec la rondelle. »
Disons que Kidney n'a pas mis de temps à prouver à Louis Robitaille, son entraîneur et directeur général, qu'il avait pris la bonne décision en sacrifiant deux joueurs actifs de sa formation et un choix de première ronde pour faire son acquisition. Le grand patron des Piques avait déjà une bonne idée de ce qui l'attendait.
« Je suis un grand 'fan' de Riley, a lancé Robitaille. C'est un gars qui joue à haute vitesse, même s'il n'est pas le plus grand patineur. Il pense vite et il trouve toujours les bonnes options. Il a aussi un grand sens de la compétition, je crois que c'est un aspect qui est souvent sous-estimé dans son cas.
« J'ai eu la chance de le côtoyer au Mondial junior, cet été, et j'ai vu comment il se comportait dans l'adversité. Il n'avait pas un rôle facile et ne jouait pas autant qu'il l'aurait voulu. Il a toujours eu une attitude exemplaire et il a été extraordinaire quand on a travaillé avec lui. »
Deuil rapide
Privé d'une deuxième participation au Championnat mondial junior par une blessure subie dans les premiers jours du camp de sélection, Kidney ne s'est pas trop apitoyé sur son sort lorsqu'il a été retranché.
Certes, la déception était vive - surtout que la formation canadienne disputait tous ses matchs à Halifax, à une trentaine de minutes de sa ville natale d'Enfield - mais il a été en mesure de rapidement tourner la page puisqu'il n'a eu aucun contrôle sur la situation.
« Dès que je me suis blessé, je savais que je ne pourrais pas montrer ma vraie valeur aux entraîneurs pendant le camp, a-t-il conclu. J'ai été déçu et frustré pendant quelques jours, mais je me suis efforcé de me concentrer sur ce qui s'en venait au niveau junior. Ce sont des choses qui arrivent. »