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MONTRÉAL -- John Tortorella a beau avoir été très direct à l'endroit d'Anthony Duclair quelques heures avant le match face aux Canadiens, il lui a tout de même donné la chance de se faire valoir aux côtés des meilleurs éléments de l'équipe, mardi.

Après avoir regardé le match des siens face au Lightning du haut de la passerelle en raison de sa « difficulté à respecter les directives », lundi, l'attaquant québécois a été appelé à la rescousse puisque Artemi Panarin était aux prises avec un vilain virus.
« C'est une autre occasion pour lui, avait lancé Tortorella, avec un ton qui en disait long avant la rencontre. Je ne lui ai pas adressé un mot depuis hier. On verra ce soir s'il a compris. »
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Malgré les apparences, Duclair est loin d'avoir passé la soirée dans la niche au cours de ce revers de 3-2 des siens. Il a amorcé le match en compagnie de Pierre-Luc Dubois et de Cam Atkinson à la place de Panarin et a même eu une occasion de marquer à sa toute première présence sur la patinoire.
Il s'est promené sur les autres trios au cours de la rencontre et a été utilisé durant 11:01, dont 1:27 en avantage numérique. Sa soirée s'est cependant terminée en queue de poisson puisqu'il n'a pas vu d'action au cours des 15 dernières minutes de la troisième.
Impliqués dans la course aux séries, les Blue Jackets étaient désespérément à la recherche d'une victoire et Tortorella a décidé de réduire ses effectifs en fin de match - limitant aussi le temps de jeu de Dubois et d'Oliver Bjorkstrand.
« Ce n'est pas parce qu'il a fait quelque chose de mal, a justifié Tortorella. Je sentais que j'en obtenais plus des autres trios. Nous essayions de revenir dans le match et j'étais confortable avec le travail des trois autres trios. Je savais que je ne les renverrais pas dans la mêlée. »
Croisé dans un corridor du Centre Bell après la rencontre, Duclair a refusé de s'adresser aux médias. On peut le comprendre dans les circonstances.
Avant l'affrontement, Tortorella avait bien fait comprendre avec ses commentaires qu'il ne renvoyait pas Duclair dans la mêlée de gaieté de cœur et que son séjour dans les gradins se serait prolongé si Panarin avait pu enfiler l'uniforme.
« Je ne pense pas qu'il sait comment jouer, avait lancé le coloré entraîneur. On dirait qu'il croit qu'il peut tout faire avec la rondelle parce qu'il est incroyablement talentueux; il a le coup de patin et les habiletés que vous connaissez. Je pense seulement qu'il croit qu'il peut aller sur la glace et faire ce qu'il veut.
« Tu ne peux pas faire ça dans la Ligue nationale. Nous avons passé beaucoup de temps à tenter de lui enseigner comment jouer sans la rondelle - ce qu'on fait avec tous les joueurs. Je ne sais pas s'il est incapable de comprendre ou s'il est simplement entêté, mais le temps commence à presser dans son cas. »
Un investissement
Après avoir signé un contrat d'un an à Columbus après être passé des Coyotes aux Blackhawks l'an dernier, Duclair a récolté 11 buts et six mentions d'aide en 51 rencontres cette saison.
« Nous voilà encore au même point : une quatrième équipe et un autre entraîneur qui se plaint à son sujet, qui le raye de la formation et qui le cloue au banc », avait dit Tortorella, visiblement agacé avant le match.
À 23 ans, il n'est toutefois pas en mesure de revenir aux standards qu'il avait lui-même établis à sa première saison complète avec les Coyotes en amassant 20 buts et 24 aides en 81 matchs. Le pilote des Jackets estime cependant qu'il vaille encore la peine d'investir en lui en raison de son talent brut.

FLA@CBJ: Duclair marque un but de toute beauté

« Ne pensez pas que je ne vois pas la vitesse qu'il peut déployer et le talent qu'il a avec la rondelle, a plaidé Tortorella sur un ton plus posé malgré le revers. Mais il y a d'autres aspects de son jeu qui font défaut. Il doit comprendre comment jouer dans certaines situations.
« J'aimerais pouvoir l'utiliser en fin de match quand nous sommes à la recherche d'un but, mais je ne veux pas me retrouver avec un déficit plus grand. Il va devoir mériter ma confiance, mais il a le potentiel pour y arriver. C'est pour cette raison que nous passons autant de temps à travailler avec lui. »