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NASHVILLE - La soirée avait été frustrante pour Brock Boeser et les Canucks de Vancouver.
Durant les 55 premières minutes de jeu, jeudi, les Predators de Nashville ont accordé peu d'espace aux Canucks pour patiner et créer de l'offensive. Même si l'entraîneur Travis Green a inséré Boeser dans différents trios pour tenter de l'aider à provoquer les choses, l'attaquant de 21 ans a été limité à deux tirs au but inoffensifs avant que les Canucks se retrouvent en avantage numérique au moment où il restait 4:49 à faire. Vancouver tirait alors de l'arrière par deux buts.
C'était là l'ouverture dont Boeser avait besoin. Alexander Edler a alimenté Boeser pour lui permettre d'y aller d'un tir sur réception du haut du cercle gauche qui a battu le gardien Pekka Rinne au-dessus du gant, et Vancouver n'avait plus qu'un retard d'un but avec 4:05 à disputer.

VAN@NSH: Boeser réduit le déficit avec un laser

Le but de Bo Horvat alors qu'il restait 43,5 secondes au cadran a provoqué la tenue d'une prolongation et les Predators s'en sont tirés avec un gain de 4-3 quand Colton Sissons a trouvé le fond du filet à 3:05 de la période supplémentaire. Les Canucks étaient toutefois parvenus à aller chercher un point alors qu'ils semblaient destinés à n'en récolter aucun.
Vancouver (14-16-4) a complété son séjour à l'étranger avec une fiche de 2-0-1 et est revenu à la maison en vue de son affrontement contre les Flyers de Philadelphie au Rogers Arena, samedi (22h HE ; CBC, SN, SN360, SN1, CITY, NBCSP, NHL.TV), non sans avoir appris une belle leçon en matière de persévérance.
« C'est difficile comme ça certains soirs, a noté Boeser. Ça montre à quel point il y a du caractère dans cette équipe. Je le dis depuis quelque temps déjà. Ça paraît que nous ne baissons pas les bras et que nous continuons de batailler. »
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Le but de Boeser était son 10e de la saison et son sixième à ses sept plus récentes sorties. Les Predators ont limité les opportunités de montrer ce qu'il peut faire, jeudi, mais reste que ces derniers temps, Boeser se sent beaucoup plus comme le joueur qui était le meneur chez les recrues de la LNH avec 29 buts, la saison dernière, au moment de subir une blessure au dos qui a mis fin à sa saison le 5 mars.
Athlète originaire de Burnsville, au Minnesota, que les Canucks ont réclamé au 23e rang du repêchage 2015 de la LNH, Boeser a eu besoin d'un peu de temps au début de la présente saison pour retrouver la force voulue dans ses jambes. Une blessure à l'aine, qui selon lui est peut-être attribuable au fait qu'il compensait pour son dos, l'a forcé à rater 13 matchs au cours d'une séquence de 17, dont 11 de suite du 6 au 24 novembre.
Depuis qu'il est de retour, il a recommencé à produire en jouant aux côtés du joueur de centre de 20 ans Elias Pettersson, le meneur chez les recrues de la LNH cette saison avec 33 points (16 buts, 17 passes).
« Je me sens normal, a dit Boeser. Depuis que nous avons réglé mon problème à l'aine, je me sens mieux, ça faisait longtemps que je ne m'étais pas senti aussi bien que ça. Je commence à me sentir moi-même. »

À certains égards, la route a été longue pour Boeser, qui a subi une fracture du processus transverse de la vertèbre L4 quand une mise en échec de l'attaquant des Islanders de New York Cal Clutterbuck l'a poussé à reculons dans une porte ouverte au banc des Canucks. La douleur était à ce point insoutenable que Boeser a d'abord cru qu'il s'était fracassé le bassin.
Après avoir passé la nuit à l'hôpital, Boeser a été en mesure de retourner au logement qu'il partage avec le défenseur Troy Stecher, mais le simple geste de quitter le lit a représenté un lourd défi au cours des cinq jours qui ont suivi.
« Se lever pour aller à la toilette prenait 10 minutes, a indiqué Boeser. C'était tout un processus de sortir du lit. Ça faisait super mal, mais je ne pouvais pas ne pas aller à la toilette. »
Le fait de ne pas pouvoir compléter la saison n'a pas facilité les choses. Les Canucks, qui ont conclu la campagne avec un dossier de 31-40-11, ont été exclus de la course pour une place dans les séries éliminatoires de la Coupe Stanley, et la blessure a fait en sorte que Boeser n'a pu essayer de rééditer le record d'équipe de buts marqués par une recrue, qui s'élevait à 34 et appartenait à Pavel Bure ; ça lui a peut-être coûté le trophée Calder remis à la recrue de l'année dans la LNH. Il a fini deuxième au scrutin, derrière Mathew Barzal des Islanders de New York.
« La saison ne s'est pas déroulée comme nous l'aurions voulu pour l'équipe, alors je pense qu'à ce stade-là des choses, il voulait juste prouver à tout le monde qu'il est un bon joueur et qu'il pouvait l'être avec constance, a fait remarquer Stetcher, qui a également côtoyé Boeser à l'Université du Dakota du Nord. Je pense qu'il était juste frustré, mais il a eu une mentalité de professionnel toute sa vie. Il a toujours cherché à devenir meilleur, il avait les habitudes qu'il fallait avoir pour y arriver. Et ç'a été pareil pendant sa réadaptation. »
Après avoir recommencé à s'entraîner au mois de juillet, Boeser sentait encore les effets de sa blessure au dos au camp d'entraînement et il a connu un lent départ, lui qui a marqué deux buts seulement à ses neuf premiers matchs de la présente saison. Green dit avoir constaté une grande différence depuis que Boeser s'est remis de sa blessure à l'aine.
« Il patine beaucoup mieux qu'il le faisait à ses 10-15 premiers matchs, a dit Green. Depuis qu'il est de retour de sa blessure, j'aime vraiment la façon dont il patine. »
Et, comme il l'a montré lorsqu'il a marqué son but en avantage numérique, jeudi, son tir est toujours un des meilleurs dans la Ligue.
« Ça, c'est quelque chose qu'il ne va pas perdre », a souligné Green.

Avec son tir et les qualités de fabricant de jeu de Pettersson, Boeser réalise fort bien quels rôles ils peuvent tous les deux jouer en tant que nouvelles têtes d'affiche des Canucks, maintenant que les frères Henrik et Daniel Sedin sont à la retraite depuis la fin de la saison dernière. Sauf qu'en l'absence des Sedin, Boeser est davantage surveillé par l'adversaire.
« Je l'ai constaté un peu la saison dernière, mais c'est encore plus le cas cette saison, surtout maintenant que je joue avec Elias, a indiqué Boeser. Mais on peut voir ce qu'Elias peut faire sur la glace et ils se concentrent vraiment beaucoup sur notre trio maintenant. »
Cochambreurs quand l'équipe séjourne à l'étranger, Boeser et Pettersson passent beaucoup de temps ensemble à parler de hockey et de la vie. Après être passé par là l'hiver dernier, Boeser peut offrir quelques conseils sur ce qu'on ressent comme pression quand on est le favori pour remporter le trophée Calder. Il a aussi tenté de convaincre Pettersson de lui rendre visite à son chalet en bordure de lac, cet été au Minnesota, pour qu'il puisse faire découvrir au Suédois la planche nautique.
« Nous avons du plaisir ensemble, a déclaré Pettersson, que les Canucks ont choisi au cinquième rang au total du repêchage 2017. C'est un bon ami sur la glace et en dehors, et selon moi ça aide sur la patinoire. Il a suivi le même chemin que moi. Il était une recrue la saison dernière et il a connu une très bonne saison. Il sait que je vis la même chose cette saison et il m'a beaucoup aidé. »
Bien que la première saison de Boeser dans la LNH ait été écourtée par une blessure, il en retient plusieurs bonnes choses. Même s'il a été limité à 62 matchs, il a fini cinquième au classement des marqueurs chez les recrues avec 55 points et deuxième pour les buts, derrière Kyle Connor des Jets de Winnipeg (31).
Il a aussi vécu l'expérience d'une vie à l'occasion du Match des étoiles Honda 2018 de la LNH à Tampa, lui qui est alors devenu la première recrue à être nommé joueur le plus utile à son équipe. Il a alors inscrit deux buts et une aide en deux matchs et aidé la section Pacifique à remporter le tournoi à trois contre trois.
« J'en rêvais et j'ai eu la chance de le vivre, a affirmé Boeser. Je me souviens d'avoir regardé le match des étoiles quand j'étais petit, et voilà que j'étais le joueur le plus utile. J'étais abasourdi. »
Si on regarde vers l'avenir, on remarque que Boeser pourrait devenir joueur autonome avec compensation le 1er juillet, mais les Canucks et lui ont convenu de retarder les discussions sur les possibilités d'une prolongation de contrat jusqu'à la fin de la saison. Il veut pouvoir se concentrer à 100 pour cent sur son jeu.
« Mon but, c'est de produire pour l'équipe et d'aider l'équipe à aller chercher des victoires. C'est comme ça que je vois les choses, a indiqué Boeser. Si je peux y arriver, et ainsi connaître du succès pendant que l'équipe décroche des victoires, à ce moment-là je serai content. »