Du côté de l'Avalanche
Joe Sakic était gourmand et il a obtenu ce qu'il voulait, soit du matériel pour rebâtir son équipe. Les pièces maîtresses de l'échange me semblent être les deux jeunes joueurs obtenus bien plus que les choix au repêchage. Soit, les choix de première et deuxième ronde en 2018 sont intéressants, mais on surestime souvent l'impact de joueurs qui n'existent pas encore. Si tout va bien, ces deux éléments rapporteront des dividendes dans trois ans.
Samuel Girard est évidemment le morceau de choix. Âgé d'à peine 19 ans, il s'est taillé un poste dans l'excellente brigade des Predators et a obtenu trois points en cinq matchs. S'il parvient à tenir son bout dans les minutes dures, Girard va enfin donner un partenaire de choix à Tyson Barrie ou Erik Johnson et permettre à Sakic de mesurer la pertinence de continuer à investir du temps de jeu dans Nikita Zadorov.
Vladislav Kamenev n'est pas à négliger lui non plus. Sans être le tireur le plus prolifique, sa progression est constante dans la LAH. Sa production offensive est passée de 0,65 à 0,72 à 0,8 point par match depuis trois ans, et, âgé de 21 ans à peine, il est probablement prêt à tenter le coup dans la LNH. Kamenev ne produit pas beaucoup de tirs au but dans la LAH (il peine à franchir le cap de deux par match), ce qui rend son total de buts suspect. Mais parce qu'il joue au centre, on doit présumer qu'il défère ces tâches à ses ailiers.
On va rapidement savoir s'il peut devenir un deuxième centre potable derrière Nathan Mackinnon et, avec encore deux saisons à écouler à son contrat de recrue, il pourrait donner du temps de jeu de qualité pour pas cher.
Sakic, donc, vient de renchausser sa défensive et son attaque en coupant conbsidérablement sa liste de paye. Si Kamenev montre qu'il peut prendre des minutes significatives dès cette saison, Sakic peut même utiliser les choix obtenus pour aller chercher les pièces manquantes pour rendre son équipe compétitive dès l'an prochain. En tout et pour tout, le DG de l'Avalanche, coincé depuis l'été, vient de réussir un étonnant coup de judo.
Du côté des Predators
Nashville est en mode conquête. On vient de larguer beaucoup, beaucoup de jeunes talents depuis quelque temps (n'oubliez pas Seth Jones), tout ça pour approfondir un groupe d'attaquants qui, au-delà de Filip Forsberg, semblait plus ou moins aguichant. L'émergence de Viktor Arvidsson et l'arrivée de Ryan Johansen ont contribué à étoffer ce groupe de jeunes talents. La signature de Nick Bonino et l'arrivée de Turris viennent entourer ces meneurs de jeu de vétérans capables de tenir leur bout. Turris est un joueur polyvalent, capable de contribuer dans toutes les situations et, intercalé entre Johansen et Bonino, il donne beaucoup de flexibilité à l'attaque des Predators. Âgé de 28 ans, on lui a donné beaucoup en paraphant un contrat de 6 ans à raison de 6 millions $ par saison dès son arrivée avec le club. De toute évidence, David Poile a choisi de pelleter les problèmes par en avant. Pour tout de suite, seule la Coupe Stanley compte.
Turris est un bon joueur, mais on ne doit pas surestimer son impact. À Ottawa, il a beaucoup bénéficié de la présence d'Erik Karlsson pour doper ses résultats. Mais même sans ce dernier, il aidait le club à faire mieux lorsqu'il était sur la glace. Appuyé tour à tour de Roman Josi, Ryan Ellis et P.K. Subban, il sera bien mieux entouré à Nashville.