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Les derniers mois ont été des plus occupés pour Thomas Bordeleau.

Il a représenté les États-Unis lors du Championnat du monde de hockey 2022 à Helskinki et Tampere en Finlande, avant de se rendre à Plymouth au Michigan en juillet pour être du camp de développement de l'équipe américaine junior. Son été a été couronné par une participation au Championnat mondial junior à Edmonton, en août.
« Je n'ai presque pas eu d'été. C'était pas mal fou! », a lancé Bordeleau.
Après un tel été, un autre voyage s'imposait, n'est-ce pas? Bordeleau, qui dispute sa première saison complète chez les professionnels, fait partie des 27 joueurs des Sharks de San Jose qui sont actuellement en Europe afin de participer à la Série globale 2022.
Les Sharks affronteront l'Eisbaren Berlin de la Ligue de hockey élite d'Allemagne (DEL) au Mercedez-Benz Arena de Berlin, mardi (14 h HE; NHLN, NBCSCA) avant de s'envoler vers Prague pour lancer la saison avec deux matchs contre les Predators de Nashville, vendredi et samedi.
Les équipes ont eu le droit de dépasser la limite de 23 joueurs de la LNH pour la Série globale, donc rien ne garantit à Bordeleau qu'il demeurera avec l'équipe lorsqu'elle sera de retour en Amérique du Nord, mais l'attaquant de 20 ans croit qu'il peut être un morceau important chez les Sharks cette saison.
« J'ai confiance en moi », a lancé celui qui a joué son hockey mineur en Suisse et au Québec avant de faire le saut dans le Programme national de développement de l'équipe nationale américaine. « Je sais ce que je peux apporter à une équipe. Si je joue comme je sais le faire, je pense que je peux surprendre du monde, des gens qui ne m'avaient peut-être pas vu jouer. J'ai donc hâte que ça commence. »
Bordeleau a eu droit à un aperçu de la vie dans la LNH la saison dernière. Il a amassé cinq passes en huit matchs avec les Sharks après avoir fait le saut chez les pros au terme de sa deuxième saison à l'Université du Michigan. Un choix de deuxième ronde (38e) lors du repêchage de 20202, Bordeleau a aussi récolté trois mentions d'aide en deux parties avec le Barracuda de San Jose de la Ligue américaine de hockey avant de signer son contrat de recrue avec les Sharks de 16 avril. Il a obtenu une passe lors de sa toute première rencontre, le lendemain contre le Wild du Minnesota.
« Je sens que j'ai beaucoup gagné en expérience avec ce mois chez les pros, a-t-il affirmé. Tu peux prendre de nombreux vétérans comme modèle et regarder comment ils se comportent dans le vestiaire, à l'entraînement matinal ou juste avant les matchs; des choses comme ça. Tu constates une tonne de nouvelles choses et j'ai trouvé ça fascinant. J'ai hâte d'en apprendre davantage. »
La stature plus petite de Bordeleau (5 pieds 10 pouces, 175 livres) ne l'a pas empêché de produire offensivement et de livrer la marchandise lorsqu'il le fallait. Il a récolté 37 points (12 buts, 25 passes) en 37 matchs avec le Michigan, qu'il a conduit au Frozen Four de la NCAA en 2022. C'est lui qui a marqué le but égalisateur en troisième période qui a forcé la prolongation lors de la demi-finale, mais les Wolverines se sont finalement inclinés 3-2 contre l'Université de Denver.
À sa cinquième sortie avec les Sharks, Bordeleau a envoyé un lancer du revers derrière Logan Thompson des Golden Knights de Vegas pour faire la différence en tirs de barrage dans une victoire de 5-4. Il a aussi été le meilleur marqueur de l'équipe américaine lors du Championnat mondial junior avec huit points en cinq rencontres.

SJS@VGK: Bordeleau donne la victoire aux Sharks

« Il est plus petit, mais il a beaucoup d'habiletés, a souligné l'attaquant des Sharks Tomas Hertl. Tout le monde espère qu'il fera le club, puisqu'il a de très bonnes mains et des habiletés qui vont avec le fait que le hockey a vraiment changé et c'est ce que ça te prend dans ton équipe. Il a connu de bons matchs et j'ai hâte de le voir à l'œuvre à nouveau. »
Bordeleau a récolté un but et une aide en trois matchs préparatoires, et l'entraîneur-chef David Quinn n'a pu que constater son talent offensif. Mais le pilote veut le voir devenir un joueur complet.
« Des gars comme lui et (l'attaquant William) Eklund sont de jeunes joueurs bourrés de talent qui sont très bons avec la rondelle, a dit Quinn. La prochaine question pour ces gars, c'est : 'Qu'est-ce que tu fais lors d'une présence où tu ne touches pas à la rondelle ou très peu?' Ça doit être tout aussi important pour ces joueurs alors qu'ils poursuivent leur progression pour atteindre ce niveau. »
Lors de ses rares moments libres cet été, Bordeleau a travaillé sur son explosion et son coup de patin ainsi que sa force physique et son endurance. Il s'est dit conscient qu'il devrait à nouveau donner une bonne première impression maintenant que Mike Grier a été embauché pour remplacer le directeur général de longue date Doug Wilson, le 5 juillet, et que celui-ci a nommé Quinn comme entraîneur-chef afin de prendre la place de Bob Boughner, le 26 juillet.
Les Sharks sont en reconstruction, et Bordeleau espère bien accélérer le processus.
« On ne sait jamais avec le hockey. Tu pourrais connaître les plus beaux moments de ta carrière, et soudainement, tout s'effondre et tu es échangé ailleurs. Tu ne sais jamais. Mais c'est certain que j'aimerais ça. Je commence à peine à connaître les partisans, les joueurs et une partie du personnel. Ce sont de superbes personnes, l'attitude est bonne et je veux en faire partie. Je veux vraiment être utile. »
Le fait que les Sharks affrontent les Predators à la Série globale signifie que Bordeleau pourrait bien jouer devant son père Sébastien, l'entraîneur d'habiletés de Nashville, qui a disputé sept saisons dans la LNH (1995-2002) avec les Canadiens de Montréal, les Predators, le Wild et les Coyotes de Phoenix avant d'évoluer pendant 10 ans en Suisse.
Le paternel a bien fait comprendre à son fils que décrocher un poste dans la LNH n'allait pas se faire en criant lapin.
« C'est différent de tout ce que j'ai vécu dans le passé parce que les gars se battent pour leur famille, pour leur pain et leur beurre, et l'ambiance est différente, a souligné l'attaquant. Je garde en tête que c'est vraiment une lutte et que tout le monde doit être prêt. »
Avec la contribution d'Amalie Benjamin, journaliste NHL.com