McDavid_Boeser_Gretzky_Laflamme

Vous avez été nombreux à remplir mon sac de questions sur Facebook cette semaine et vous m'en voyez ravi. Je saisis la rondelle au vol pour vous souhaiter, en mon nom ainsi qu'au nom de tous mes coéquipiers de LNH.com, un très joyeux temps des Fêtes. De la santé, rien que de la santé, pour la nouvelle année.
On commence par une question de Steph Williams qui demande dans quelle mesure un capitaine peut exercer une influence sur le reste de l'équipe et il émet des réserves quant au leadership de Max Pacioretty chez les Canadiens.

Un capitaine peut certainement exercer une forte influence au sein d'un groupe de joueurs, c'est même très souhaitable qu'elle soit positive! Sérieusement, il a un rôle très important à jouer. Il doit être un modèle pour ses coéquipiers. Il doit leur montrer la voie par ses actions sur la glace.
Cela dit, n'est pas Sidney Crosby qui veut. Aussi rassembleur soit-il, un capitaine ne peut pas tout faire seul. Lui faire porter le fardeau des déboires d'une équipe est très réducteur. Connor McDavid est-il un mauvais capitaine parce que les Oilers connaissent une saison difficile?
Le même raisonnement s'applique pour Pacioretty. Je trouve qu'on lui en met énormément sur le dos. C'est presque de l'acharnement. Il n'est pas parfait, personne ne l'est.
Avant même de lui faire coudre le C sur son chandail avant la saison 2015-16, les Canadiens avaient établi clairement que c'était l'équipe du gardien Carey Price. On a par la suite fait l'acquisition du grand leader qu'est Shea Weber dans l'échange de PK Subban.
Nous ne sommes pas avec les joueurs. Nous ne savons rien de la dynamique entre eux. Avant d'identifier un ou des coupables, il faudrait vérifier si les problèmes sont véritablement attribuables à un manque de leadership.
Mathias-Amine Périsset me demande si je pense que Connor McDavid aura une meilleure carrière que Sidney Crosby?
Si vous entendez par « carrière » l'ensemble de l'œuvre, je vous répondrai d'emblée non. McDavid possède assurément le talent pour accomplir de grandes choses. Je me rappelle de discussions que j'ai eues avec des recruteurs, avant que les Oilers d'Edmonton ne le choisissent au tout premier rang de la séance de repêchage 2015. Ils s'entendaient pour dire que McDavid était supérieur à Crosby au même âge. Sa vitesse supérieure et ses aptitudes font qu'il est assurément le digne successeur de Crosby. Qu'en sera-t-il de son héritage? Au chapitre des points, probable qu'il surpassera le total de Crosby, s'il demeure en santé. Je suis toutefois surpris de constater qu'après ses 162 premiers matchs, McDavid accuse un retard de 34 points sur Crosby avec 189 points.

Les trois conquêtes de la Coupe Stanley de Crosby, au minimum, seront par contre difficiles à égaler. Crosby a également eu la chance de remporter deux médailles d'or olympiques, ce que McDavid devra à tout le moins patienter avant d'avoir la chance d'obtenir. Le but en or que Crosby a réussi aux JO de Vancouver en 2010 et les deux titres de joueur par excellence en séries (2016 et 2017) jalonnent déjà son palmarès. Crosby est animé d'un désir de vaincre insatiable, voire maladif. On dit que McDavid est tout autant assoiffé de succès. Crosby a remporté la Coupe Stanley pour la première fois à sa quatrième saison dans la LNH. McDavid a encore du temps devant lui, même si les Oilers ont pris un pas de recul jusqu'à maintenant cette saison. Dans ma boule de cristal, je vois Crosby laisser une plus grande empreinte sur son sport. On pourra toujours s'en reparler dans 20 ans.

Pour la prochaine question, je ferai une pierre deux coups. Frédéric C. Moreau demande ce qui manque aux Oilers pour être meilleurs et Steve Bellefleur est curieux de savoir quelle équipe pourrait mettre la main sur Erik Karlsson des Sénateurs d'Ottawa.
Vous me voyez sans doute venir. Ce qui manque aux Oilers, c'est justement un défenseur du calibre de Karlsson.

Ils sont bien garnis à l'attaque. Ajoutez Karlsson et ils seraient équipés pour veiller tard. La possibilité de joindre McDavid et Leon Draisaitl pourrait sourire à Karlsson. Les Oilers disposent de la marge de manœuvre nécessaire sur leur masse salariale.
Avant d'envisager d'accueillir Karlsson, les Oilers ont d'autres chats à fouetter. La saison s'est mal amorcée pour eux et elle est en voie de virer au cauchemar. C'est dur à comprendre parce qu'on les voyait poursuivre sur les succès qu'ils ont connus en séries éliminatoires, au printemps.
Le gardien Cam Talbot ne répète pas ses exploits de la saison dernière, ce qui met davantage en relief les lacunes de l'équipe en défense. Les Oilers manquent de profondeur. McDavid et Draisaitl ne peuvent tout de même pas tout faire seuls. Les dirigeants doivent redresser la barre, et vite.
Pour revenir à la question de Steve Bellefleur au sujet de Karlsson, voilà un dossier qui fait déjà grandement jaser, même si le Suédois qui sera bientôt papa et les Sénateurs sont liés jusqu'à la fin de la saison 2018-19.
Les dirigeants devront procéder avec diligence. Ils ne veulent surtout pas que la situation contractuelle du défenseur vedette devienne une grande source de distractions. On voit déjà Karlsson se retrouver sous d'autres cieux. Le scénario est le plus plausible dans le contexte actuel de l'organisation. Prêtons-nous au jeu et tentons de voir quelle pourrait être sa destination, ou celles qu'il pourrait privilégier advenant qu'il se résolve à quitter Ottawa.
Washington est la première qui me vient à l'esprit. Vous imaginez les Capitals avec Karlsson comme maître d'œuvre de la défense, avec l'attaque qu'ils possèdent et Braden Holtby devant le filet. Alex Ovechkin ferait des pas de géant vers la conquête de la Coupe Stanley qui lui échappe depuis ses débuts dans la LNH.
Pour les mêmes raisons que les Oilers, les Maple Leafs de Toronto saliveraient à l'idée de le greffer aux attaquants surdoués Auston Matthews, Mitch Marner et William Nylander.
Il ne faut pas mésestimer une équipe comme les Rangers de New York, qui ne sont jamais bien loin quand une occasion semblable se présente.
Nikel Stillwonderfull demande si un joueur parviendra à éclipser les marques de 92 buts (1981-82) et de 215 points 1985-86) pour une saison de Wayne Gretzky.
Je risque un non catégorique pour celle-là. Je ne verrai pas ça de mon vivant, aucune chance. Mais avec un pseudonyme comme vous avez, peut-être qu'on pourrait voir un de vos nombreux descendants finir par chauffer « La Merveille ».
Comme dernière question, Romain Berson demande si les Canucks de Vancouver ont des chances d'accéder aux séries éliminatoires malgré les blessures qui les affligent.
Les Canucks surprennent. On ne les voyait pas nécessairement être dans la lutte avant la saison. Ils ont de bons jeunes. Ce Brock Boeser est tout un franc-tireur, comme on a pu le constater mardi lors du passage des Canadiens à Vancouver. Les jumeaux Sedin sont ragaillardis le message de l'entraîneur-recrue Travis Green passe bien.

La perte des attaquants Bo Horvat, Brandon Sutter et Sven Baertschi n'est pas trop ressentie dans le moment.
Les Canucks sont en mode rattrapage et je les vois tomber à court de l'objectif. Ce qui va surtout leur manquer, c'est une ligne de défense étanche jumelée à des performances de gardiens hors de l'ordinaire. Je n'ai pas particulièrement confiance en Jacob Markstrom et Anders Nilsson.
Je vous souligne toutefois qu'il faut toujours prendre mes prédictions avec un grain de sel. J'ai osé prétendre dans le premier #BobVousRépond que les Golden Knights de Vegas ne participeraient pas aux séries. Vous avez jeté un coup d'œil au classement de l'Association de l'Ouest dernièrement?