Vers la LNH : David Desharnais
par Staff Writer / Montréal CanadiensMONTRÉAL – Vous connaissez l’expression il ne faut pas juger quelqu’un au premier regard? Tous ceux qui ont croisé David Desharnais durant son parcours vers la LNH la comprennent mieux que quiconque.
Du haut de ses 5-pieds-7, Desharnais a toujours fait partie des plus petits. Que ce soit dans la LNH, dans la Ligue américaine, dans la ECHL, dans les rangs juniors et même avant, le centre originaire de Laurier-Station a toujours laissé une impression en deux étapes.
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«À chaque niveau, tout le monde disait qu’il était trop petit et qu’il ne serait pas capable de faire sa place. Dans le Junior, il est ressorti en étant le meilleur. Il est allé dans la ECHL avec des géants, il a été le meilleur, comme partout où il est passé. Tout le monde disait tout le temps que ça ne se pouvait pas», lance avec fierté Jean-Pierre Lamontagne, qui a été son entraîneur dans les rangs Atome CC au hockey compétition de Lotbinière.
Pour Desharnais, l’implication de M. Lamontagne a été majeure dans son développement, même s’il n’était âgé que d’une dizaine d’années à l’époque.
«Il voyait quelque chose de spécial même si j’étais petit et que c’était très tôt dans ma carrière. Mais il a entraîné beaucoup de jeunes et il a vu qu’il y avait quelque chose de spécial en moi», remarque Desharnais au sujet de celui qui a également eu Philippe Boucher comme joueur. «Il ne me l’a pas dit tout de suite par contre, mais il l’avait dit à mes parents. »
L’entraîneur passionné avait même jeté son dévolu sur le jeune David avant même que celui-ci n’arrive dans sa cour.
«J’étais responsable de l’ensemble du hockey de compétition dans la région de Lotbinière. On le regardait depuis qu’il était au niveau novice, quand il a commencé au début de tout. On allait voir c’était qui les jeunes qui s’en venaient », se souvient celui qui ratissait l’ensemble de la région pour dénicher les meilleurs espoirs. «C’était un petit gars très remarquable. Tout d’abord, il était plus petit que les autres jeunes de son âge et il avait un talent exceptionnel. On dirait que la rondelle collait sur son bâton et il avait une vision exceptionnelle. Ça paraissait déjà beaucoup à cet âge-là, il était déjà vraiment supérieur. Il était plus petit d’une tête, mais au niveau hockey, il dominait tout le monde. »
Passeur exceptionnel dans la LNH, ayant récolté 70% de ses points sur des mentions d’aide, l’attaquant de Laurier-Station se démarquait déjà, même à l’époque, sur cette facette du jeu. Alors que la plupart des jeunes ne pensent qu’à célébrer leurs buts, Desharnais aimait plutôt célébrer ceux de ses coéquipiers.
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«David était un petit gars très timide. Il était gêné et il ne prenait pas de place dans la chambre. Déjà, son talent était incroyable. Il ne faisait pas que prendre la rondelle et l’emmener d’un bout à l’autre de la patinoire pour marquer un but », souligne M. Lamontagne. «Il levait la tête, regardait et donnait la rondelle. Il était généreux. Il faisait tout pour endormir l’autre équipe et ses coéquipiers n’avaient qu’à mettre la rondelle dans le but. C’était exceptionnel. Tous ceux qui vont jouer avec David vont bien paraître. C’est un surdoué. Tous ceux qui jouent avec connaissent de bonnes saisons. »
Au niveau de l’apprentissage, c’est à un jeune homme soucieux d’apprendre et de peaufiner son jeu que les entraîneurs s’adressaient, jour après jour.
«David était toujours là. Il était constant, on pouvait se fier à lui. C’est un gars d’équipe qui n’était pas à l’avant-scène. Quand on expliquait quelque chose, il comprenait tout de suite. Il avait les yeux ronds et écoutait tout. Il avait du talent et il le savait. Mais il exécutait quand même ce qu’on lui disait de faire», précise celui qui a suivi son parcours depuis. «Ça fait de lui qui il est aujourd’hui. C’est un jeune homme humble et déterminé. Chapeau à lui.
«C’est un bel exemple pour nos jeunes, ici, dans Lotbinière», poursuit M. Lamontagne, qui côtoie toujours les parents de David Desharnais dans les arénas de la région, de même que dans des soirées, mentionnant du même souffle les nombreuses soirées passées avec le père de David, Gilbert, et son accordéon. «J’ai toujours eu une bonne relation avec ses parents. Ce sont encore des amis.»
D’ailleurs si David remercie son ancien entraîneur pour l’avoir poussé à devenir celui qu’il est aujourd’hui, il est encore plus reconnaissant de ce que ses parents, Gilbert et Gaétane, ont fait pour lui.
«Les parents y sont pour beaucoup. Ils se sacrifient. Ils t’amènent à l’aréna, sont là pour les matchs. Ils ne m’ont jamais forcé à faire quoi que ce soit et ont toujours été là pour m’appuyer. Je leur dois beaucoup. Je pense que c’est la clé», lance Desharnais qui avoue que son parcours tortueux vers la LNH l’a aidé à se forger une carapace. «Quand tu ne vis pas l’échec quand tu es jeune et que tu arrives à un niveau comme la LNH, c’est plus difficile d’accepter. Ça m’a beaucoup aidé. »
Et aujourd’hui, il est parmi les meilleurs pointeurs des Canadiens, année après année.
Vincent Cauchy écrit pour canadiens.com.
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