Une rencontre avec Scotty
par Staff Writer / Montréal CanadiensL’entraîneur le plus victorieux dans l’histoire de la LNH, Scotty Bowman a laissé un héritage à Montréal allant beaucoup plus loin que ses cinq conquêtes de la coupe Stanley lors de son passage derrière le banc des Canadiens. Ses 419 victoires avec le Tricolore le placent au troisième rang dans l’histoire de l’équipe et ses neuf coupes dans la Ligue à titre d’entraîneur-chef avec les Canadiens (1973, 1976, 1977, 1978 et 1979), les Penguins (1992) et les Red Wings (1997, 1998 et 2002) sont un record qui ne sera probablement jamais battu. Maintenant conseiller sénior aux opérations hockey des Blackhawks où son fils Stan est le directeur général, Bowman n’a pas perdu sa touche magique lorsque vient le temps de bâtir une équipe championne. Nous avons rencontré le légendaire pilote en marge de son apparition prochaine à APEX 2016 à Montréal, où il discutera de l’importance du travail d’équipe, pour obtenir un avant-goût de ce à quoi aura droit le public présent au Centre Bell.
Vous êtes à l’emploi des Blackhawks depuis maintenant quelques années et vous passez la majorité de vos hivers dans la région de Tampa. Vous arrive-t-il de revenir à Montréal à l’occasion?
SCOTTY BOWMAN : Pas très souvent durant la saison de hockey. J’ai encore beaucoup d’amis à Montréal avec qui je suis en contact. Mais trouver un vol direct de Tampa jusqu’à Montréal tout en voyageant en classe commerciale est loin d’être facile d’où je suis. Je dois conduire jusqu’à Orlando pour en trouver un. J’adore revenir à Montréal et j’adore aller au Centre Bell. C’est un bel amphithéâtre, mais c’est très différent.
Nous imaginons que vous ne vous ennuyez pas des hivers québécois…
SB : Une bonne tempête de neige ne me dérange pas. Mais j’admets que je n’en ai pas vu une depuis longtemps. (rires)
Vous serez à Montréal la semaine prochaine dans le cadre d’APEX 2016, ici même au Centre Bell, où vous parlerez de l’importance du travail d’équipe dans le monde des affaires. À quel point le sport est une représentation de la vie dans le monde des affaires?
SB : Le monde du sport se reflète beaucoup dans le monde des affaires. Il existe tellement de similitudes entre eux. La manière que les entreprises et les grandes corporations sont gérées ressemble à ce qui se passe avec les équipes sportives. Mais il existe différentes manières d’innover et nous le voyons tous les jours.
Puisque cela fait longtemps que vous n’êtes pas venu en ville, quelle sera la première chose que vous prévoyez faire à votre arrivée la semaine prochaine? Un restaurant ou un lieu en particulier où vous souhaitez retourner?
SB : Je vais essayer d’aller manger chez Moishes Steakhouse puisque je n’y suis pas allé depuis longtemps. Mes dernières fois à Montréal, je suis allé manger à d’excellents restaurants grecs sur l’Avenue du Parc.
Quel est l’élément le plus important pour bâtir une excellente cohésion au sein d’une équipe?
SB : Tout commence avec les dirigeants. Si je regarde aux Canadiens lorsque j’étais là, Sam Pollock faisait partie de l’organisation depuis 1947 avant de devenir directeur général en 1964. Lorsque je suis arrivé à Montréal dans les années 1970, il était là depuis presque 30 ans. Personne ne pourra jamais répéter ce qu’il a accompli, de la manière qu’il a bâti le réseau de filiales jusqu’à trouver les bons joueurs pour le grand club. Il avait appris de son prédécesseur Frank Selke. C’était un travailleur infatigable et il était excellent pour embaucher les bonnes personnes. Les Canadiens traitaient très bien leurs employés et ils avaient de très bonnes personnes dans l’organisation comme Ronald Caron, Claude Ruel et Al MacNeil. Ils auraient pu aller travailler pour d’autres équipes – certains ont quitté plus tard – mais l’équipe est demeurée soudée. Sam était l’architecte de cette équipe et c’était très facile et spécial pour moi de diriger les formations qu’il m’offrait.
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Guy Lapointe, Scotty Bowman et Serge Savard. |
Quelle qualité doit avoir un entraîneur pour avoir du succès lorsqu’il gère plusieurs grands joueurs qui ont tous des personnalités et des égos différents?
SB : Vous devez être bien entouré. J’ai été très chanceux parce que j’avais un adjoint incroyable en Claude Ruel. C’était un excellent professeur. Il a joué un très grand rôle dans le développement de Guy Lapointe, Serge Savard, Rod Langway, etc. Aussi, notre jeune équipe a grandi ensemble et nos jeunes joueurs ont appris à gagner ensemble.
La pression sur les joueurs et les entraîneurs à Montréal est un sujet chaud depuis longtemps. La ressentiez-vous? Quel type de personnalité faut-il pour connaître du succès ici?
SB : Je trouvais que la pression nous aidait en quelque sorte parce que les attentes étaient très élevées. Je ne me sentais pas très bien lorsque nous ne gagnions pas à chaque année – nous avons remporté cinq coupes Stanley en huit années lorsque j’étais là – mais nous avions très hâte de recommencer la saison suivante. Vous ressentez la pression. J’ai aimé mes années à Montréal. Ma famille était très jeune et trois de mes enfants sont nés là-bas. J’avais acheté une petite ferme près de Granby, à Roxton Pond, et nous habitons là à partir de la mi-avril ou de mai jusqu’au début du camp d’entraînement. J’adorais passer l’été là et j’étais revigoré lorsque la prochaine saison s’amorçait.
Apprenez-en davantage sur Scotty au sujet du travail d’équipe et sur l’art de bâtir une équipe championne lors d’APEX 2016, le 24 février au Centre Bell. Plus de détails ICI.
Hugo Fontaine écrit pour le canadiens.com.