Une offre irrésistible
par Staff Writer / Montréal CanadiensMONTRÉAL – Kirk Muller ne pouvait laisser passer l’opportunité de revenir dans la famille des Canadiens.
Lorsque Kirk Muller a quitté Montréal il y a cinq ans, il l’a fait non pas parce qu’il voulait quitter la métropole, mais plutôt parce qu’il était conscient que s’il voulait un jour devenir entraîneur-chef dans la LNH, il devait faire ses classes.
À l’emploi des Blues de St. Louis depuis deux ans, Muller a décidé mercredi qu’il était temps pour lui d’explorer de nouvelles options et qu’il voulait relever un nouveau défi. C’est pourquoi lorsque Michel Therrien l’a contacté au lendemain de sa décision, il n’a pas hésité longtemps avant d’accepter le poste d’entraîneur associé chez le Tricolore.
« Lorsque j’ai discuté avec Doug [Armstrong, D.G. des Blues] et que je lui ai dit que je quittais et que les équipes pouvaient me contacter, je ne crois pas que j’étais préparé à recevoir autant d’appels aussi rapidement. Je n’ai jamais été joueur autonome le 1er juillet lorsque j’étais joueur, mais maintenant je sais ce qu’ils vivent », a confié Muller en riant, lors d’un appel-conférence vendredi matin. « Avec ce que Michel recherchait, il m’a fait sentir très fébrile à l’idée de travailler avec lui et le personnel. Ensuite Marc [Bergevin] a appelé et je pouvais voir qu’il était sérieux. J’ai vécu deux belles expériences ici. Mon cœur est à Montréal. Ma femme et moi sommes de Kingston, ma fille a passé 10 ans ici à Montréal, elle est ma nouvelle traductrice parce qu’elle est bilingue. Pour nous, nous revenons à la maison. »
Après un court séjour de 17 rencontres à la barre du club-école des Predators de Nashville dans la Ligue américaine suite à son départ de Montréal, Muller a vu son rêve se réaliser le 28 novembre 2011 lorsqu’on lui a confié les rênes des Hurricanes de la Caroline. Son aventure comme entraîneur-chef des Hurricanes n’aura duré que 187 rencontres entre 2011 et 2014 après que l’équipe eut été incapable d’accéder aux séries éliminatoires en trois saisons sous sa tutelle. Malgré cette mésaventure, Muller n’a pas passé trop de temps au chômage puisque Ken Hitchcock a fait appel à ses services pour venir l’épauler à St. Louis.
Au terme de deux saisons fructueuses avec les Blues – dont une participation à la finale de l’Association de l’Ouest il y a quelques semaines – le natif de Kingston, en Ontario, a voulu explorer d’autres avenues puisque son avenir semblait incertain au Missouri. Le fait qu’il possédait ce vaste bagage d’expérience ailleurs dans la Ligue et qu’il avait prouvé par le passé qu’il avait connu du succès à Montréal – autant comme joueur que comme entraîneur – faisait de lui une option de choix pour Michel Therrien.
« Premièrement, Kirk est un très bon communicateur. Je regarde aussi son côté leader, il connait l’organisation. Il a été capitaine, il a gagné une coupe Stanley avec les Canadiens de Montréal. À mes yeux et aux yeux de Marc, c’est très important », mentionne l’entraîneur-chef du Tricolore, qui a confirmé que Muller sera derrière le banc avec lui et qu’il apportera des modifications aux rôles de ses autres adjoints prochainement. « Le fait qu’il a connu énormément de succès avec les responsabilités qu’il a eues par le passé avec le jeu de puissance va nous aider. On ne s’en cachera pas, notre jeu de puissance a connu certaines difficultés au cours de la dernière saison. C’est une des choses à propos de quoi j’ai parlé avec Marc à la fin de la saison. On voulait voir si on était en mesure de s’améliorer. On ne voulait pas amener quelqu’un juste pour amener quelqu’un. Mais quand on a l’opportunité d’amener quelqu’un qui a connu du succès, qui a su s’adapter, ça a fait en sorte que pour moi il était le candidat idéal pour venir à Montréal. »
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Muller retrouvera sept joueurs qu'il a déjà dirigés à Montréal, dont Carey Price. |
Comme ce fut le cas au cours des dernières saisons, le sujet de l’avantage numérique a été souvent mentionné dès les premières minutes suivant l’annonce du retour de Muller à Montréal. Durant ses cinq premières campagnes comme adjoint chez les Canadiens, l’équipe avait terminé parmi les deux meilleures de la Ligue à trois reprises. De nouveau en charge des stratégies en supériorité numérique à St. Louis, les Blues ont terminé sixième et quatrième respectivement au cours des deux dernières années en saison régulière.
Ayant assimilé une multitude d’informations au fil du temps – de Doug Jarvis, Guy Carbonneau, Bob Gainey, Jacques Martin, Perry Pearn et Hitchcock – « Capitaine Kirk » espère pouvoir aider à redresser le navire avec les éléments qui sont déjà en place à Montréal.
« Je veux m’asseoir avec Michel et son personnel et creuser pour trouver des solutions. Comme Michel l’a expliqué, il faudra partager des idées entre nous. Au hockey de nos jours, le dénominateur commun chez les équipes productives en avantage numérique est qu’elles ont des joueurs voulant aller près du filet, qu’il y a beaucoup de mouvement, du mouvement le long des bandes et dans tous les secteurs et que les cinq joueurs sont très impliqués », indique Muller, de qui le Tricolore avait terminé au sommet de la LNH à cinq contre quatre en 2006-2007 et 2007-2008. « Le personnel est déjà en place ici et ce sera notre responsabilité à nous de trouver les forces des gars, de travailler ensemble et d’afficher des résultats positifs. »
Ayant énormément appris depuis son départ de Montréal, Muller retrouvera quelques visages familiers au sein de l’équipe qui sont maintenant devenus les leaders du Tricolore. Les temps ont changé depuis ses premiers pas dans la métropole en 1991 suite à son acquisition des Devils. Mais après avoir vécu la coupe Stanley de 1993, quelques changements d’entraîneurs, les hauts et les bas des séries et vécu plusieurs émotions comme capitaine, tout cela mélangé ensemble rendait cette opportunité irrésistible.
« Tout le monde sait à quel point j’aime Montréal », conclut Muller. « J’ai vécu de belles expériences dans cette organisation. C’est de première classe, de Geoff Molson jusqu’en base. Je suis juste très emballé de voir qu’ils veulent de moi pour une troisième fois. »
Hugo Fontaine écrit pour canadiens.com.
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