Un partenariat solide
par Matt Cudzinowski / Texte traduit par Vincent Régis. / canadiens.comMONTRÉAL - Le séjour de Sergei Berezin avec les Canadiens n'a pas été très long, mais juste assez pour avoir un impact sur la carrière d'Andrei Markov .
Depuis plus de cinq ans, Berezin agit comme entraîneur personnel de Markov durant l'entre-saison à Boca Raton en Floride. Les deux ont commencé à travailler ensemble lorsque le numéro 79 des Canadiens se remettait de trois chirurgies à son genou droit - dont deux reconstructions de l'ACL - entre mai 2010 et décembre 2011.
Chaque été, Markov profite de quelques semaines de repos avant que Berezin ne le prépare pour les rigueurs d'une autre saison de la LNH. Comme le démontrent depuis la fin avril les publications Instagram des comptes respectifs de Markov et Berezin, les choses ne sont pas différentes ces temps-ci.
Au cours des quatre derniers mois, le duo a travaillé sans arrêt pour s'assurer que l'arrière soit en pleine forme pour sa 16e saison dans l'uniforme des Canadiens. Au menu: séances d'entraînement sur la plage et dans la piscine, exercices sur terrain plat et longues courses sur les trottoirs du voisinage, entre autres. Sur la glace, Berezin fait travailler son compatriote aussi fort.
Selon Berezin, qui développe ses programmes en s'inspirant de méthodes utilisées par plusieurs de ses anciens entraîneurs à travers le globe, la forme physique de Markov ne fait que s'améliorer avec les année - ce qui, à 37 ans, n'est certainement pas la norme.
«Il devient meilleur. C'est ce qui est fascinant à propos d'Andrei. Il est toujours là. Il travaille fort. Il est vraiment accro au travail, c'est un vrai homme de fer. J'ai joué avec beaucoup de hockeyeurs et travaillé avec bon nombre d'athlètes; Andrei est dans une classe à part. C'est simplement incroyable», d'exprimer Berezin, qui a rencontré son futur élève lorsqu'il a été échangé aux Canadiens le 24 janvier 2002 dans une transaction avec les Coyotes de Phoenix - trois jours avant qu'il ne marque le 10 000e but à domicile de la franchise.
«Je garde toujours les notes de chaque entraînement et exercice que nous faisons ensemble. Ses résultats sont meilleurs qu'ils ne l'étaient il y a deux, trois ou quatre ans. Ça n'arrive pas de nulle part, cependant. Ça témoigne de son engagement. C'est impossible de décrire comment il est lorsqu'il s'entraîne. Je suis certain à 100% qu'il sera à son meilleur cette saison», d'ajouter l'entraîneur de 44 ans, qui croit fermement que Markov appartient à une catégorie à part lorsque vient le temps d'évaluer son engagement envers l'entraînement.
Cette habitude de mettre le temps et les efforts nécessaires à l'entraînement et de maintenir des saines habitudes de vie est en grande partie ce qui a permis à Markov d'être à seulement 72 rencontres du plateau des 1000 matchs avec les Canadiens - un exploit que seulement six autres ont réussi avant lui. Si tout se déroule comme prévu, il pourrait atteindre la prestigieuse marque le 19 mars 2017 au Centre Bell. Markov est aussi à 37 points seulement de dépasser Guy Lapointe au deuxième rang des meilleurs pointeurs chez les défenseurs dans l'histoire du Tricolore.
L'idée de voir son ancien coéquipier atteindre des marques comme celles-ci en 2016-2017 rend Berezin très fier et fébrile.
«Montréal est fou du hockey. C'est tellement spécial. Lorsqu'on pense à ça, ce petit gars de Russie s'apprête à jouer son 1000e match dans la LNH - avec les Canadiens de Montréal en plus. C'est l'équipe la plus iconique», d'insister Berezin, qui regarde toutes les parties de Markov à la télévision et qui lui offre ses commentaires après chaque rencontre, gagne ou perd. «Je lui rappelle souvent qu'il approche des 1000 matchs. Je lui dit "Tu es en train d'écrire l'histoire. Tu fais quelque chose de spécial." Aussi longtemps qu'il va jouer, nous allons travailler ensemble.»
En plus de pousser Markov à ses limites physiquement, Berezin essaie également de l'encourager mentalement à travers les inévitables hauts et bas de la vie d'un athlète professionnel. Les difficultés rencontrées la saison dernière ont été particulièrement difficiles à avaler pour Markov et ses coéquipiers; Berezin savait qu'apporter un peu plus de support moral serait bénéfique à long terme pour le défenseur.
«La dernière saison en a été une négative pour Andrei. Il était dur envers lui-même. Mais nous avons essayé de transformer cela en positif lorsque nous avons débuté l'entraînement. Nous avions plus de temps pour nous préparer. Ça inclut la préparation mentale, aussi. Tu peux être dans la meilleure forme physique de ta vie, mais si tu n'es pas préparé mentalement, ça ne fonctionnera pas. Nous travaillons là-dessus chaque jour. Nous parlons. On se fait des barbecues. On fait tout pour le garder relax», d'expliquer Berezin, qui a beaucoup de respect et d'admiration pour les accomplissements de son compatriote. «Ce sont des longues et dures journées pour lui toute l'année. J'essaie de trouver les bons mots pour qu'il continue comme ça. Je lui rappelle tout ce qu'il a fait de bon durant sa carrière - et tout ce qui s'en vient. C'est ce qui le garde jeune.»
Il est impossible de cacher la chimie que les deux hommes ont construite au fil des années. Aux yeux de Berezin, Markov est beaucoup plus qu'un bon ami. Il est de la famille. C'est ce qui rend les résultats positifs encore plus significatifs.
«Nous avons quelque chose de spécial. Tu ne peux pas rendre un joueur meilleur s'il ne le désire pas ardemment. Andrei le veut. Il veut gagner. C'est un joueur d'équipe, donc il fait sa part pour être prêt pour la saison. Je suis chanceux d'être témoin de ça», de conclure Berezin, qui attend avec impatience le jour où Markov soulèvera la coupe Stanley dans l'uniforme tricolore. «C'est tout ce qui manque. Nous avons toujours le gros trophée en tête, même avec la Coupe du monde qui s'en vient. Je croise mes doigts pour que tout aille comme prévu.»
Tout comme les partisans du Tricolore, à l'aube d'une nouvelle saison.