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Un dernier hommage

par Staff Writer / Montréal Canadiens
LONGUEUIL – La famille des Canadiens ne s’est pas uniquement rassemblée pour rendre hommage à un légendaire défenseur; elle est venue saluer une dernière fois un ami.

Le curriculum vitae d’Émile Bouchard est bourré de témoignages et d’honneurs. Pour certains, ils se souviendront de lui comme un quadruple champion de la coupe Stanley qui a porté le « C » durant huit saisons à Montréal, un membre du Temple de la renommée et un robuste défenseur qui aurait remporté sa part de trophées Norris s’il avait existé à l’époque. Mais pour ses anciens coéquipiers et la famille du Tricolore qui se sont déplacés pour lui rendre un dernier hommage samedi matin, il sera toujours « Butch ».

« Il était mon premier capitaine. Il était un homme imposant et j’étais un maigrichon de 19 ans qui venait d’arriver et il se tenait devant moi », se souvient avec un sourire son confrère du Temple de la renommée, Dickie Moore. « Il était très gentil et ne voulait que vous aider. Il nous guidait et gardait l’équipe unie; il savait que si nous voulions gagner, nous devions jouer en équipe. Des gars comme lui et le regretté Toe Blake étaient excellents dans ce domaine et pour s’assurer que tous étaient impliqués. Nous étions une grande famille. »

Jamais effrayé de brasser les choses dans les coins ou de venir à la défense d’un coéquipier sur la glace, Bouchard était tout aussi rapide pour venir en aide à l’extérieur de la patinoire comme un bon capitaine durant ses 15 saisons avec le Tricolore.

« Il aidait tous les jeunes joueurs et il m’a énormément aidé. Lorsque je me suis marié, la réception a eu lieu dans son restaurant. En fait, mon enterrement de vie de garçon était aussi à son restaurant », a ajouté Moore en riant. « Butch était un frère pour moi. Il m’a beaucoup aidé et guidé. »

Premier capitaine francophone d’origine québécoise dans l’histoire de l’équipe, le solide défenseur a établi les fondations aux succès de l’équipe, menant les Canadiens à deux coupes Stanley comme capitaine en 1953 et en 1956 tout en étant le mentor de futurs leaders et membres du Temple de la renommée comme Jean Béliveau et Henri Richard. Redouté à travers la Ligue en raison de ses solides mises en échec, il était tout aussi adoré dans le vestiaire des Canadiens en raison de son sens de l’humour apprécié de tous.

« Il jouait des tours à l’occasion dans le train », se souvient Dollard St-Laurent, qui a passé ses cinq premières saisons à Montréal aux côtés de Bouchard. « Je me souviens qu’il attendait que nous nous endormions le soir pour mettre du savon ou de la crème à raser dans nos souliers. Lorsque nous les remettions à notre réveil, ils étaient trempés. Il était drôle, toujours en train de faire des choses comme ça pour nous garder ensemble. »

Même après avoir été une victime d’un tour du défenseur de 6-pieds-2, les joueurs bénéficiaient rarement d’une opportunité pour retourner l’ascenseur à leur capitaine.

« Vous ne disiez pas grand-chose s’il vous jouait un tour », mentionne en blaguant Phil Goyette. « Vous encaissiez le coup, c’est tout! Il était bon de cette manière. C’est ce qui gardait l’équipe soudée et qui nous faisait gagner si souvent, parce que nous avions des joueurs comme ça. Même si j’ai joué pour les Canadiens pendant six saisons (après le départ de Bouchard) nous avions des joueurs de tours et des gars sérieux, mais la chose la plus importante était que nous étions une famille unie.

« Je n’ai jamais eu l’opportunité de jouer avec lui mais j’ai joué un match hors-concours contre lui alors que j’avais 16 ans », ajoute-t-il. « Lorsqu’il m’a frappé, il m’a retenu sur la bande et m’a dit : ‘Bouge pas’. Je lui ai répondu : ‘Butch, je ne peux pas bouger’. »

Une présence physique même lors des entraînements, Bouchard ne ratait jamais une occasion d’instruire ses coéquipiers le long des bandes.

« Vous appreniez à vous tenir loin de lui lors des entraînements », lance à la blague Moore, qui a encaissé sa part de mises en échec durant leurs cinq saisons ensemble. « Il s’assurait définitivement que nous gardions la tête haute. Et ça dégénérait (lors des matchs), il venait prendre les choses en main.

« Je suis si fier de lui. J’ai un de ses chandails sur une chaise dans mon appartement et je peux le regarder à tous les matins », confie-t-il. « Je l’aimais tellement. Il était si gentil et il était toujours là si vous aviez besoin de lui. C’était Butch. »

Shauna Denis écrit pour canadiens.com. Texte traduit par Hugo Fontaine.

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