Saisir sa seconde chance
par Staff Writer / Montréal CanadiensMONTRÉAL -- Peu de gens auraient pu croire il y a quatre ans revoir Patrice Brisebois dans l’uniforme des Canadiens. Pourtant, depuis son retour dans l’organisation, il profite pleinement du moment.
Jeudi contre les Maple Leafs, Brisebois a continué de laisser son empreinte dans les annales du Tricolore. Après avoir amassé trois aides au cours de la seule première période, le vétéran défenseur de 37 ans a ainsi porté son total à 364 points dans l’uniforme des Canadiens pour grimper au 5e rang chez les défenseurs de l’équipe à ce chapitre.
« Je dois avouer que je ne le savais pas avant la rencontre», a indiqué Brisebois qui disputait son 870e match avec le Bleu-Blanc Rouge. « Quand je regarde ça, [Larry] Robinson, [Doug] Harvey, [Guy] Lapointe, [Serge] Savard, [Jean-Claude] Tremblay, ce sont tous tellement des grands défenseurs. C’est un bel accomplissement. C’est le genre de chose pour un athlète qui nous motive, qui nous force à en donner encore plus. Ça m’a pris 18 ans pour les rejoindre, mais il n’est jamais trop tard pour bien faire. »
Après avoir reçu les chauds applaudissements de la foule lorsque son exploit a été souligné au tableau indicateur, Brisebois a couronné sa soirée en étant nommé la première étoile de la rencontre. En sautant sur la patinoire pour son tour de piste, Brisebois s’est avancé au centre de la glace, en pointant son cœur.
« Je voulais seulement remercier les partisans », a poursuivi l’aîné de la brigade défensive du Tricolore. « Lorsque tu es sur le banc, tu ne peux pas vraiment remercier la foule. Je trouvais que j’avais là une excellente opportunité de remercier les partisans qui ont été derrière moi. On n’a pas toujours une seconde chance dans la vie, alors lorsqu’on en a une, il faut savoir la saisir. »
À 37 ans, Brisebois ne semble pas montrer de signe de ralentissement, lui qui a passé plus de 19 minutes sur la patinoire.
« Mes vieilles jambes? Je ne comprends pas pourquoi Robert Lang qui a 38 ans ne doit pas sauter son tour et moi je devrais », a lancé Brisebois, rayonnant. « Je me sens très bien. J’ai beaucoup de plaisir à jouer avec ce groupe de joueurs. C’est facile de se lever le matin lorsqu’on peut faire ce que l’on aime dans la vie. J’apprécie énormément tout ce qui m’arrive présentement. Je ne sais pas s’il s’agit de ma dernière saison, mais je profite pleinement du moment. J’ai encore la passion pour mon sport. »
Son partenaire à la ligne bleue Francis Bouillon a dû se frotter les yeux lorsqu’il a vu que Brisebois venait de se hisser dans le Top 5 des pointeurs chez les défenseurs de la plus vieille équipe de la LNH.
« C’est assez incroyable lorsqu’on y pense. D’entendre cette annonce sur le banc que « Breezer » se trouve si haut sur la liste, je crois que la plupart des gars ont fait ‘Wow!’, a admis Bouillon, le coéquipier de plus longue date de Brisebois avec les Canadiens. « Année après année, on entend les gens douter de lui, se demandant ce qu’il a encore en réserve. Cependant, il fait ce qu’il a toujours fait : travailler très fort durant la saison morte et arriver en superbe forme au camp d’entraînement.
« Il est vraiment un gars populaire dans le vestiaire et nous sommes heureux qu’il soit là », a ajouté Bouillon. « J’espère seulement que ce n’est pas la dernière saison de Pat parce qu’il évidemment encore beaucoup à donner. »
Son entraîneur-chef, non plus, n’est prêt à voir celui avec qui il a remporté la coupe Stanley en 1993 accrocher ses patins, étant plus que satisfait de sa contribution.
« Je ne dirais pas seulement qu’il contribue cette saison, mais la saison dernière aussi », a indiqué Carbonneau. « Nous lui avions fait signer un contrat par précaution pour qu’il soit notre septième défenseur. C’était le plan, mais les choses changent rapidement dans la LNH. C’était la même chose cette année, mais je ne crois pas qu’il ait raté beaucoup de matchs. Il connaît ses limites et il joue très bien. »
Alexandre Harvey écrit pour canadiens.com
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