Quand les chiffres parlent: Plekanec à l’assaut
par Staff Writer / Montréal CanadiensLe mirage des buts en désavantage numérique
Le 16 janvier 2014, alors qu’un de ses coéquipiers se retrouvait au banc des pénalités, Tomas Plekanec est embarqué sur la glace en première période contre les Sénateurs d’Ottawa. Trente secondes plus tard, Travis Moen lui a habilement fait une passe par la bande, envoyant Plekanec en échappée. Ce dernier n’a pas raté sa chance. Il s’agissait de son troisième but en désavantage numérique en 2013-2014 et de son 15e en carrière.
Bien que spectaculaire et mémorable pour ceux qui l’ont vu, il n’en demeure pas moins que ce genre de jeu ne rend pas totalement justice au travail acharné fait pour écouler des pénalités. Au niveau de la LNH, il est très difficile de marquer à court d’un homme. Durant une saison de 82 matchs, un joueur risque de se retrouver sur la glace pour neuf buts en avantage numérique de l’adversaire, avant de voir son équipe marquer avec un homme en moins. Même pour certains vétérans aguerris comme Marian Hossa, Brad Marchand ou Mike Richards, la réflexion est généralement longue avant de prendre une telle chance en désavantage numérique. La plupart du temps, ils préfèreront se débarrasser de la rondelle plutôt que de risquer de donner un surnombre. On ne peut donc pas dire qu’il y ait vraiment une corrélation entre les buts en désavantage numérique et l’efficacité dans une telle situation.
Meilleurs marqueurs en infériorité numérique
Buts depuis 2010 | Total | En DN |
Marian Hossa | 118 | 13 |
Brad Marchand | 84 | 12 |
Frans Nielsen | 66 | 10 |
Eric Staal | 118 | 9 |
Mike Richards | 91 | 9 |
Michael Grabner | 84 | 9 |
Cal Clutterbuck | 58 | 9 |
Patrick Marleau | 150 | 8 |
Alexandre Burrows | 102 | 8 |
Tomas Plekanec | 94 | 8 |
Pour qu’un joueur ait une chance de marquer en désavantage, il aura besoin de sa part de chance. Un rebond chanceux, un revirement opportun du gardien adverse ou un changement mal calculé. D’autres statistiques permettent de mettre en lumière ce qui fait de Tomas Plekanec un des meilleurs dans ce qu’il fait.
Les atouts du spécialiste du désavantage
Quels sont donc ces chiffres qui permettent d’évaluer le travail de Plekanec ou des 75 autres attaquants de la LNH qui ont disputé au moins 300 minutes à 4 contre 5 entre 2010 et 2013? En comparant trois statistiques précises, il est possible de mieux apprécier la façon dont les joueurs les plus utilisés en infériorité numérique se mesurent les uns aux autres.
Buts contre par tranche de 60 minutes 4 vs. 5
# | Équipe | ||
1 | New_Jersey | 36.43 | |
2 | Philadelphia | 41.10 | |
3 | Philadelphia | 41.26 | |
4 | Pittsburgh | 41.51 | |
5 | Philadelphia | 42.16 | |
6 | Montreal | 42.23 | |
… |
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16 | Montreal | 45.39 | |
… |
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74 | NY_Islanders | 56.57 | |
75 | Dallas | 58.49 | |
76 | Phoenix | 58.95 |
Les buts contres sont probablement la statistique la plus simple pour mesurer l’efficacité à court d’un homme. Le problème toutefois avec cette statistique, c’est qu’un joueur est à la merci de l’efficacité de son propre gardien. Jannik Hansen, Ryan Smyth et Josh Bailey prennent les trois premiers rangs, eux qui voient leurs gardiens respectifs bloquer environ 91 % des tirs reçus. De son côté, Antoine Vermette voit son efficacité diminuer en raison du pourcentage d’arrêt de 83,59 % des gardiens des Coyotes alors qu’un de leurs joueurs est au cachot. De son côté, Tomas Plekanec peut compter sur des gardiens au-dessus de la moyenne en Peter Budaj et Carey Price, présentant des chiffres qui le placent plutôt bien dans le top-25 de la LNH.
Lancers contre par tranche de 60 minutes 4 vs. 5
# | Équipe | ||
1 | New_Jersey | 36.43 | |
2 | Philadelphia | 41.10 | |
3 | Philadelphia | 41.26 | |
4 | Pittsburgh | 41.51 | |
5 | Philadelphia | 42.16 | |
6 | Montreal | 42.23 | |
… |
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16 | Montreal | 45.39 | |
… |
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74 | NY_Islanders | 56.57 | |
75 | Dallas | 58.49 | |
76 | Phoenix | 58.95 |
Si on désire enlever la performance du gardien de l’équation, il suffit de se pencher sur le nombre de tirs accordés plutôt que sur le nombre de buts. Encore une fois, Plekanec se compare avantageusement aux autres attaquants, se retrouvant au 16e rang du circuit Bettman pour le nombre de tirs concédés par 60 minutes de jeu à 4 contre 5. Il faut noter que Brandon Prust, habitué à bloquer des tirs et à jouer un style robuste, présente également de bonnes statistiques à ce chapitre, se situant au 6e rang.
Lancers dirigés vers le filet (60 minutes 4 vs. 5)
# | Équipe | TOI | |||
1 | NY Islanders | 349:48:00 | 7 | 12.35 | |
2 | Montreal | 522:07:00 | 7 | 8.963 | |
3 | Ottawa | 369:25:00 | 5 | 8.283 | |
4 | Los Angeles | 365:04:00 | 9 | 8.218 | |
5 | Vancouver | 372:54:00 | 4 | 8.206 | |
… |
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74 | NY Islanders | 344:44:00 | 0 | 2.263 | |
75 | Nashville | 388:15:00 | 2 | 2.164 | |
76 | Anaheim | 347:16:00 | 0 | 2.073 |
Voici une autre raison pour laquelle Tomas Plekanec est un joueur-clé pour les entraîneurs des Canadiens dans des situations délicates. Plekanec fait partie des meilleurs au monde pour prendre le contrôle de la rondelle et obtenir des occasions de marquer, même quand son équipe doit se défendre avec un homme en moins. En forçant des revirements, en évitant l’échec avant et en transportant la rondelle, l’attaquant tchèque réussit à écouler du temps au cadran et à éviter que l’équipe adverse s’installe dans la zone. Comme il a été démontré précédemment avec le cas P.K. Subban, la meilleure défensive est souvent l’offensive.
Bien que certains attaquants comme Jonathan Toews, Pavel Datsyuk et Patrice Bergeron voient leurs noms être souvent impliqués dans les discussions pour le Selke et certains joueurs plus agressifs comme Michael Grabner et Marian Hossa marquent plus souvent, Tomas Plekanec demeure un des meilleurs en la matière. Grâce à une combinaison de flair défensif et de vision offensive, Plekanec fait sa marque, peu importe la situation.
Jack Han écrit pour canadiens.com. Traduit par Vincent Cauchy.
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