Quand les chiffres parlent : La taille n’est pas toujours ce qui compte
par Staff Writer / Montréal CanadiensMONTRÉAL – Les vétérans défenseurs des Canadiens ont joué d’importants rôles dans le parcours de l’équipe jusqu’en finale de conférence. Voici une explication pour leur longévité inhabituelle.
À forces égales, le défenseur moyen de la LNH atteint son apogée aux chapitres du temps de jeu et de la production offensive entre les âges de 24 et 27 ans. À 30 ans, une grande majorité des défenseurs faisant partie des derniers duos ont déjà quitté la Ligue en raison de blessures ou d’une diminution au niveau de leur performance. De nos jours, plus que jamais, le hockey est un sport dominé par les jeunes.
Alors qu’Andrei Markov, 35 ans, et Mike Weaver, 36 ans, ont participé à chacune des 17 rencontres du Tricolore durant les séries 2014, et que Francis Bouillon, 38 ans, a participé à neuf matchs, la brigade défensive du Tricolore était la plus âgée de la LNH en séries par une certaine marge. Toutefois, Markov a poursuivi son excellent jeu amorcé en saison régulière au printemps, Weaver a été une pièce maîtresse en infériorité numérique et la polyvalence de Bouillon a ajouté de la profondeur au Tricolore. L’audace, l’effort et l’expérience les ont peut-être aidés, mais peut-être aussi la bonne vieille physique.
« Les joueurs plus petits pourront peut-être offrir de meilleures performances plus longtemps puisque leurs articulations ne subiront pas autant de pression et d’usure », explique Philippe Renaud, chercheur en biomécanique pour le programme de recherche du département du hockey sur glace de McGill. Renaud ajoute que les lois de la physique font que les épaules, les hanches, les genoux et les chevilles d’un joueur comme Francis Bouillon, qui mesure 5-pieds-8, ne subissent pas autant d’amplitude de torsion que ceux d’un joueur faisant 6-pieds-6. Les plus grands joueurs font non seulement subir plus de pression à leur corps lorsqu’ils pivotent et freinent, mais le fait que leurs membres sont plus longs accentue les risques de blessures catastrophiques lorsqu’ils effectuent une percutante mise en échec ou en subissent une le long des bandes.
Plus de 80 jeunes défenseurs âgés entre 18 et 24 ans ont joué au moins 500 minutes dans la LNH cette saison. D’un autre côté, seulement 22 défenseurs âgés de 35 ans et plus ont joué régulièrement dans la ligue en 2013-2014. En observant le lien entre l’âge du joueur et la grandeur, il semblerait que les ravages du temps soient particulièrement cruels envers les joueurs de 6 pieds 2 et plus.
Dans cet ordre d’idée, ce n’est pas si surprenant de voir que Markov (6’0’’), Weaver (5’10’’) et Bouillon ont tous été d’une durabilité remarquable au cours des dernières années. La saison dernière, Bouillon a participé aux 48 matchs du calendrier régulier alors qu’il avait 37 ans. Cette saison, Markov a mené tous les défenseurs de plus de 35 ans au chapitre du temps de jeu par match (25:14) en plus de récolter 43 points, sa meilleure récolte au cours des cinq dernières années. Comparons ces résultats à ceux d’arrières du même âge comme Willie Mitchell et Ed Jovanovski, deux vétérans défenseurs mesurant 6-pieds-3 et faisant osciller la balance à environ 220 livres. Bien que leur physique et leur puissance ont fait d’eux des joueurs redoutables par le passé, les deux ont passé beaucoup de temps à l’infirmerie depuis qu’ils ont atteint la trentaine en raison de blessures au bas du corps qui auraient pu mettre fin à leur carrière. Mitchell a raté la totalité de la saison 2012-2013 en raison d’une blessure au genou alors que Jovanovski, un ancien joueur étoile, occupe un rôle moins important chez les Panthers de la Floride, après qu’une complication à la hanche lui a fait manquer la majorité des deux dernières campagnes dans la LNH.
« Je n’avais jamais réalisé que la grandeur pourrait avoir un impact sur le fait d’être plus souvent blessé ou non », admet Weaver, qui a été mis en échec à 49 reprises durant les séries 2014. « Lorsque j’évoluais à Atlanta, mon partenaire à la ligne bleue [Andy Sutton] mesurait 6-pieds-6 et il a souvent été ennuyé par des blessures. »
Sutton n’a jamais réussi à jouer 82 matchs par saison, tandis que Weaver a joué 82 matchs par année deux saisons de suite après ses 32 ans, à un moment où plusieurs de ses anciens coéquipiers remplissaient leurs formulaires de retraite.
En regardant ce qu’ont en commun les défenseurs de la LNH ayant disputé au moins 500 minutes de jeu en 2013-2014, nous observons que la grandeur peut en effet avoir un impact sur la durabilité au fil du temps. Le défenseur moyen de la LNH âgé entre 18 et 29 ans mesure 6-pieds-2. La moyenne diminue d’environ un pouce à chaque tranche de cinq années supplémentaires. Mesurant exactement six pieds, Markov possède le physique typique pour son groupe d’âge, alors que ses aînés comme Mark Streit, Kimmo Timonen, Dan Boyle et Marek Zidlicky sont plus petits. Malgré tout, des recherches plus approfondies seraient nécessaires pour déterminer à quel point la composition du corps d’un joueur peut vraiment influencer la durée de sa carrière.
« La grandeur est seulement un des facteurs impliqués. D’autres comme la masse musculaire et la densité osseuse peuvent également avoir un impact sur la durabilité », insiste Renaud, de qui le laboratoire aide fréquemment les fournisseurs pour tester et développer des pièces d’équipement visant à diminuer les risques de blessures chez les joueurs.
Jack Han écrit pour canadiens.com. Texte traduit par Hugo Fontaine.
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