L’expérience

Réagissant aux commentaires de l’entraîneur des Sénateurs Paul MacLean, qui a tenté de mettre une pression supplémentaire sur les Canadiens en les qualifiant de favoris, son vis-à-vis montréalais ne s’est pas fait prier pour exprimer le genre d’attitude qu’il comptait avoir par rapport à cette série.

«À ce moment-ci de la saison, tu n’as pas à être nerveux », a confié Michel Therrien. «Si tu as fait tes devoirs… Quand tu es un étudiant et que du lundi au vendredi tu as étudié, tu as hâte au vendredi pour passer ton examen. Si tu n’as pas étudié et que tu as triché toute la semaine, ça te tente un peu moins. Je vais vous dire une chose: nos joueurs ont fait leurs devoirs.»

Échos de vestiaire: Lars Eller

Malgré les 662 matchs d’expérience que compte sa troupe, l’entraîneur-chef du Tricolore doit composer avec cinq joueurs qui n’ont jamais disputé un seul match en séries éliminatoires, en plus du défenseur Davis Drewiske, qui n’a disputé aucun match en séries, mais a vu son nom se retrouver sur la coupe Stanley en 2012, alors qu’il évoluait avec les Kings.

«Je leur ai parlé. Je crois que c’est important de savoir comment ils se sentent. Pour moi, il n’y a aucune pression à propos de ces jeunes qui jouent pour une première fois en séries », a expliqué Therrien qui leur a prodigué un judicieux conseil. «Je leur ai dit: "Ne sentez aucune pression. Appliquez-la. Imposez de la pression sur l’adversaire." C’est de cette façon que nous voulons gérer la pression. Les jeunes ont fait de l’excellent travail tout au cours de la saison. Ce que j’aime, c’est qu’ils se sont améliorés constamment. Parfois, tu vas voir des jeunes avoir de bons départs et ralentir. Dans notre cas, il y a eu progression. »

Dans le vestiaire, un des cinq joueurs qui a soulevé la coupe Stanley, Travis Moen, sait très bien dans quel état d’esprit les Galchenyuk, Gallagher, Tinordi, Pacioretty et Diaz seront jeudi soir.

«Je crois qu’il faut seulement leur parler. Au premier match, ils auront des papillons dans le ventre, mais ça fait plaisir de voir ces jeunes dans l’alignement. Ils apportent de l’enthousiasme et toute l’énergie de leur jeunesse », a mentionné Moen, qui a déjà 68 matchs des séries et une coupe Stanley derrière la cravate. «Ça va être plaisant de les regarder aller. Beaucoup d’entre nous se souviennent de ce que c’était lorsque nous avons joué un premier match en séries. Nous espérons pouvoir sortir en force et gagner.»

Faisant office de figure paternelle pour plusieurs jeunes dans le vestiaire, le capitaine Brian Gionta, qui a disputé 93 matchs de séries et remporté la coupe Stanley en 2003, rappelle que le hockey est d’abord et avant tout un sport et que le résultat se décide sur la glace et non sur papier.

«L’expérience est toujours un facteur, mais ce n’est pas tout. Il faut aller sur la glace et performer. De penser que parce qu’on a quelques gars qui s’y sont rendus et qui l’ont remporté nous donnera automatiquement la victoire est faux», a mentionné Gionta qui assure que les jeunes lui ont déjà posé et continueront de lui poser des questions par rapport à son expérience. «Il ne faut pas penser que parce qu’on est en séries, les jeunes commencent à poser un tas de questions. Ils l’ont fait pendant toute la saison. Je l’ai toujours dit. Tu peux poser autant de questions que tu veux, tu peux donner autant de réponses que tu veux, mais tant que tu n’en as pas fait l’expérience, tu ne peux pas saisir tout ce que ça implique. »

Un jour de moins à attendre. Dans un peu plus de 24 heures, le match #1 se mettra en branle au Centre Bell. Et soudainement, tous les joueurs des Canadiens auront un peu plus d’expérience.

Vincent Cauchy écrit pour canadiens.com.

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