Les bons soldats
par Staff Writer / Montréal CanadiensBROSSARD- Chaque équipe a besoin de bons soldats, et heureusement pour les Canadiens, ils comptent dans leurs rangs deux des meilleurs.
En Manny Malhotra et Mike Weaver, le Tricolore possède deux vétérans qui ne sont pas nés de la dernière pluie et qui, en près de 30 années d’expérience combinées, ont aussi déjà vu neiger. Laissés de côté plus souvent qu’à leur tour dernièrement, Malhotra et Weaver comprennent très bien la situation qu’ils vivent et tentent simplement de profiter de chaque occasion qui se présente à eux.
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« Tout au long de ma carrière, j’ai dû être à mon meilleur lorsque j’ai eu l’opportunité de jouer. J’essaie de voir ça comme la préparation qui rencontre l’opportunité », d’analyser Weaver, qui a fait sa place pour de bon dans la LNH après cinq ans à faire la navette entre la Ligue américaine et la Ligue nationale, avec deux équipes différentes. « Tu essaies de garder la forme. Tu te prépares pour quand l’opportunité va se présenter pour pouvoir sauter sur la glace et jouer sans faire d’erreurs. »
Cette opportunité, qui pourrait survenir aussi vite que samedi soir, est aussi ce qui motive Malhotra, laissé de côté lors des cinq dernières rencontres, à rester positif et à demeurer le même.
« Je n’ai jamais pris un jour pour acquis dans cette ligue,» de relater l’attaquant de 34 ans qui a porté sept chandails différents dans le circuit Bettman en 16 ans de carrière. « C’est toujours difficile d’être laissé de côté. Comme athlète, on est tellement fier, on veut être dans l’alignement. Quand tu te retrouves dans les estrades, ce n’est jamais plaisant. Mais ça ne changera cependant pas mon attitude quand j’arrive à l’aréna; la chose la plus importante pour moi et pour l’équipe est de rester le même que j’ai toujours été. »
Et tout comme la maturité, la perspective d’un athlète évolue aussi avec l’âge. Si à ses débuts en carrière, Weaver rongeait son frein lorsqu’il était laissé de côté, aujourd’hui, il met davantage l’accent sur le concept d’équipe plutôt que sur sa propre personne.
« Lorsque je suis arrivé dans la Ligue, étant un joueur de profondeur, j’espérais plus souvent que quelqu’un joue moins bien [pour prendre sa place] », de confesser Weaver, qui a été utilisé dans deux des 25 derniers matchs de l’équipe. « Au fil des années, je suis arrivé au point où je veux que l’équipe gagne, je veux que tout le monde joue bien. »
Même son de cloche du côté de Malhotra qui, comme Weaver, n’hésite pas à donner des conseils aux plus jeunes – même si ce sont eux qui, au final, les pousseront hors de l’alignement. Le plus récent exemple : Jacob De La Rose.
« C’est ça être une équipe. Comme coéquipier, tu donnes ce que tu as comme expérience et tu espères que ça va aider quelqu’un », d’expliquer le vétéran, qui a vu le jeune Suédois de 19 ans prendre sa place au centre du quatrième trio dernièrement.
« C’est frustrant, mais tu dois voir l’envers de la médaille. Nous avons l’opportunité de réaliser quelque chose cette année. Je n’ai jamais joué pour une aussi bonne équipe. Nous gagnons. Nous sommes une équipe difficile à affronter et plaisante à regarder », d’enchaîner Weaver, qui n’a franchi la première ronde des séries éliminatoires qu’une seule fois en 13 ans de carrière, soit la saison dernière, dans l’uniforme tricolore.
Et même si Weaver n’est pas aussi souvent employé qu’un P.K. Subban ou qu’un Andrei Markov, il n’en demeure pas moins qu’il reste un rouage aussi important que n’importe qui dans l’entourage de l’équipe.
« Tu fais autant partie de l’équipe même lorsque tu ne joues pas. Je crois que ceux qui ne jouent pas ont un rôle très important. Ils doivent rester positifs, mais en même temps ils doivent être prêts si quelqu’un se blesse. Si tu apprends que tu vas jouer dans 24 heures, et que tu ne t’es pas assez préparé, tu n’auras jamais assez d’une journée pour être prêt. »
La clé, donc : être prêt en attendant que son tour vienne. Et profiter des opportunités qui se présentent, individuellement, mais aussi collectivement.
« Les gars sont dédiés au moment présent et à l’équipe. Dans certaines équipes où j’étais auparavant, les joueurs étaient satisfaits simplement par le fait d’être dans la LNH. Ici, on ne sera jamais satisfaits tant qu’on ne gagnera pas. »
Vincent Régis écrit pour canadiens.com.
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