Le Roy de la prolongation
par Staff Writer / Montréal CanadiensMONTRÉAL – Tout au long de sa carrière, Patrick Roy n’a jamais eu l’habitude de regarder derrière lui et ce, pour une raison : il n’avait pas à le faire.
Reconnu l’un des meilleurs joueurs de l’histoire du sport professionnel dans les moments critiques, Roy n’avait pas son égal en séries éliminatoires lorsqu’une rencontre nécessitait la prolongation. Lorsque la lumière rouge scintillait, c’était à 200 pieds de son but.
Dès son premier printemps avec les Canadiens en 1986, Roy, malgré ses 20 ans, a prouvé qu’il faisait partie de la crème de la crème en signant trois gains en prolongation pour éventuellement conduire le Tricolore vers la coupe Stanley.
Il avait notamment réalisé une performance d’anthologie le 5 mai 1986 au Madison Square Garden de New York lors de la troisième rencontre de la finale de conférence. Avec une égalité de 3 à 3 après 60 minutes de jeu, le numéro 33 des Canadiens avait réalisé 13 arrêts en prolongation avant que la recrue Claude Lemieux ne scelle l’issue du match en déjouant John Vanbiesbrouck sur le premier tir de la période du Tricolore.
« Je ne sais pas si ce match m’a mis sur la carte, mais il m’a donné beaucoup de confiance », a admis Roy. « Il semble que lors de cette prolongation, il était impossible de marquer contre moi. Du moins, c’est ce que je ressentais. De là, je savais que je pouvais faire la différence dans un match. »
La différence, il l’a fait tout au long de sa carrière de 12 saisons avec les Canadiens. Des 114 matchs qu’il a disputés en séries avec le Tricolore, 29 ont nécessité une période de prolongation. Sa fiche : 23 victoires et six petites défaites. Pour ceux et celles qui n’ont pas de calculatrice à la portée de la main, il s’agit d’un pourcentage de victoires de 0,793.
« Pour être honnête, lorsque le match se rendait en prolongation, il semble qu’il était encore plus facile de se concentrer » a indiqué Roy. « Je me concentrais uniquement à faire le prochain arrêt. Tout ce que vous pouvez faire quand vous êtes gardien est d’acheter du temps pour vos coéquipiers. Je n’ai jamais marqué un but. Ils étaient ceux qui mettaient la rondelle au fond du filet. »
Avec un nouveau héros à chaque match, le parcours des Canadiens en séries au printemps 1993 restera également gravé à tout jamais dans l’imaginaire collectif alors que la troupe de Jacques Demers avait remporté dix matchs de suite en prolongation, un record de tous les temps. Au-delà de ses performances, Roy avait attiré l’attention en faisant un clin d’œil à Tomas Sandstrom des Kings lors du troisième match de la finale. On connaît la suite.
« Mon approche était simple : faire les arrêts et acheter du temps en espérant que mon équipe marque avant nos adversaires », a renchéri Roy. « J’ai eu la chance d’être très souvent du côté des vainqueurs. »
Alexandre Harvey écrit pour canadiens.com
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