Le dernier mot : David Price
par Staff Writer / Montréal CanadiensL’un des lanceurs les plus dominants du baseball majeur, David Price eu un impact dans toutes les villes où il est passé durant sa carrière. De Tampa à Détroit, en passant par Toronto et maintenant à Boston, l’imposant artilleur gaucher a toujours fait de ses équipes de sérieux prétendants au titre, en plus de faire craindre les frappeurs se présentant devant lui. Il a remporté le trophée Cy Young en 2012 en plus d’être finaliste à cet honneur presque chaque année. Nous avons rencontré l’athlète de 30 ans lors de son passage à Montréal plus tôt cette année pour discuter de baseball et de sa passion secrète pour le hockey et le Tricolore.
Il y a deux ans, Carey Price a pris quelques photos avec ton chandail durant un match dans votre vestiaire, pendant que tu étais au monticule en même temps pour les Rays. Savais-tu qui il était lorsque tu l’as appris?
DAVID PRICE : Bien sûr que je le savais. Je me rappelle que lorsque je suis retourné au vestiaire, notre relationniste chez les Rays m’a dit d’aller à ma case et j’ai vu qu’un chandail de Carey Price autographié m’y attendait. Je ne le croyais pas. J’ai ensuite entendu qu’il voulait un des miens. Je lui ai donc autographié le premier que j’ai vu.
Nous avons entendu dire que lorsque tu étais à Toronto, vous jouiez souvent à NHL 15 dans le vestiaire. Étais-tu aussi bon avec une manette comme joueur de hockey qu’au monticule avec un gant? Quelle était ta victime de prédilection?
DP : Je crois que oui. Nous avions de bons joueurs à Toronto. Mark Lowe était plutôt bon. Brett Cecil l’étais pas mal moins – je crois que c’est la seule chose qu’il a faite durant la saison morte parce qu’il était de loin le pire avant. (rires) Mais il m’a servi quelques corrections durant l’hiver. Beaucoup de gars jouaient à NHL, nous jouions souvent à notre retour des matchs sur la route. Tout le monde venait dans ma chambre d’hôtel vers environ deux ou trois heures du matin et c’était très amusant.
À l’époque où David évoluait avec les Rays, il a remis un de ses chandails à Carey Price lors d’un passage à Tampa Bay. |
Aimes-tu le hockey? Tu viens du Tennessee et nous avons remarqué que tu as pris d’assaut Twitter à quelques reprises après certains matchs des Predators.
DP : J’ai commencé à aimer le hockey il y a quelques années. Je joue souvent à NHL, je connais donc naturellement quelques joueurs, dont Carey Price. Même si je suis à Boston maintenant, j’aime jouer avec les Canadiens parce que vous devez avoir un excellent gardien pour l’emporter. Sinon, vous devez être en mesure de marquer plusieurs buts.
As-tu déjà chaussé des patins sur la glace?
DP : Quand j’étais plus jeune, oui, et j’aimais vraiment ça. J’ai longtemps fait du patin à roues alignées, mais c’était très différent. Je me rappelle une fois lorsque j’avais 11 ou 12 ans, nous étions allés patiner pour le plaisir dans un aréna. Pendant une pause où nous attendions que la Zamboni finisse, j’avais dit à ma mère que lorsque nous retournerons sur la glace, je voulais qu’elle aille à l’autre extrémité et qu’après avoir patiné un tour, je freinerais juste devant elle et la couvrirait de neige. J’ai été le premier à sauter sur la glace fraîchement faite et quand j’ai fini mon tour, en commençant à freiner, mon patin a fait « Whoop ». Je suis tombé sur le menton et j’ai eu besoin de huit points de suture. Je sens encore la cicatrice aujourd’hui. C’est la dernière fois où j’ai sauté sur une patinoire, mais j’aimerais vraiment le refaire.
En décembre dernier, lorsque tu as assisté à un match entre Montréal et Nashville au Bridgestone Arena, tu as salué haut et fort le gain de 5 à 1 des Preds. Étant nouveau chez les Red Sox, étais-tu au courant que tu t’impliquais par le fait même dans l’intense rivalité Montréal/Boston?
DP : Je ne le savais aucunement! (rires)
As-tu eu besoin de beaucoup de temps pour t’habituer aux couleurs des Red Sox puisque tu les as affrontés tellement souvent depuis ton arrivée dans les Majeures?
DP : (rires) Je commence à m’y faire. Au début, c’était très différent et un peu bizarre. Mais tout ce qui est nouveau sera différent au début. C’est de cette façon que je vois les choses. Tout s’est fait en douceur. Être échangé les deux dernières années à la date limite des transactions à des équipes que j’ai souvent affrontées était un peu plus difficile que d’arriver au camp d’entraînement et de passer six ou sept semaines avec les gars avant la saison. Ça m’a permis de les connaître un peu plus d’un point de vue personnel et de voir comment fonctionne l’organisation.
Es-tu encore plus confiant à Boston sachant que tu joueras plus souvent avec le monstre vert derrière toi au Fenway Park?
DP : Oui, mais ce n’est pas seulement ça. J’essaye de le voir comme si je lançais au Yankee Stadium. Vous ne pouvez pas vous présenter en pensant garder la balle basse pour éviter des erreurs. Vous devez avoir des pensées positives parce que lorsque vous avez des pensées négatives en tête, de mauvaises choses surviennent. Lorsque vous le faites, la plupart du temps, de bonnes choses se produiront.
Trouves-tu cela ironique qu’à ta toute première visite à Montréal, le lanceur que tu avais affronté à ton deuxième départ chez les professionnels – Pedro Martinez – il y a presque dix ans a été honoré pour tout ce qu’il a accompli avec les Expos?
DP : Je m’en souviens comme si c’était hier. Il était en réhabilitation dans les mineures et j’en étais à mon dernier départ au niveau A fort. J’ai vraiment bien lancé cette journée-là et il a été très élogieux à mon endroit après la rencontre. C’était une journée très spéciale pour moi. Mais je savais très bien tout ce qu’il avait réalisé à Montréal. Je me considère comme un amateur de baseball et Pedro est un des plus grands de l’histoire. J’étais familier avec ses exploits ici. Il était spécial.
Comment as-tu trouvé l’accueil des amateurs de baseball montréalais durant ta courte visite en avril dernier?
DP : Je sentais vraiment que tout le pays gravitait autour des Blue Jays. J’ai vraiment vu la passion des partisans. Lorsque j’étais à Toronto l’an dernier, j’ai parlé avec les gars à propos des deux matchs préparatoires qu’ils avaient disputés plus tôt dans l’année et à quel point il y avait beaucoup de spectateurs sur place. C’est pour ça que je n’ai pas été surpris de ce que nous avons vu à Montréal.
Est-ce que Pedro t’a donné des conseils pour avoir du succès à Boston lorsque vous vous êtes côtoyés au camp d’entraînement?
DP : Nous avons beaucoup parlé ensemble. La chose la plus importante que lui et toutes les autres légendes des Red Sox m’ont dite est d’être moi-même. Ils m’ont dit que je savais quoi faire pour être prêt et pour avoir du succès à Boston. C’est toujours bien de l’entendre de gars comme eux. Lorsque vous arrivez dans une nouvelle équipe, les choses sont faites différemment; que ce soit pour les exercices, le travail des lanceurs avec les entraîneurs et des choses du genre. J’ai conçu mon propre programme au fil du temps et il est différent de celui qu’ils utilisent à Boston. D’entendre ces gars qui ont été aussi bons durant longtemps au baseball me dire de demeurer moi-même, ça faisait du bien à entendre.
Penses-tu pouvoir réussir à atteindre le total de trophées Cy Young [trois] de Pedro Martinez durant ton séjour à Boston?
DP : (rires) J’espère bien. Ce n’est pas une chose à laquelle je pense. Si vous faites votre travail de la bonne façon, que vous êtes disponible tous les cinq jours et que vous lancez la balle comme vous êtes capable de le faire, la plupart du temps, de bonnes choses vous arriveront sur le terrain. Il y aura des balles frappées solidement, vous devrez confronter les frappeurs, vous aurez ces balles frappées mollement qui – vous espérerez – ne tomberont pas dans un espace non couvert. Beaucoup de facteurs entrent en ligne de compte. Espérons que j’aurai autant de succès que lui à Boston. Je sais que je suis capable de bien lancer au Fenway Park. Je sais que je suis confortable là-bas et ça a joué dans ma décision de me joindre aux Sox.
Tu as évolué longtemps pour les Rays, une équipe constamment liée à des rumeurs de déménagement. Quels étaient les bons et les mauvais côtés de Tampa? Qu’est-ce qui doit changer dans ce marché pour le rendre le meilleur?
DP : Je ne crois pas que Tampa soit un bon marché de baseball. Beaucoup de gens habitent à St. Petersburg, mais ne sont pas originaires de là. Ils viennent principalement du Canada, de New York ou de Boston parce qu’ils voulaient s’échapper de l’hiver. Ils sont donc là uniquement durant le camp d’entraînement. La majorité du temps, surtout lorsque nous affrontions les Red Sox, les Yankees ou les Jays, nous savions que leurs partisans seraient là. Puisqu’ils ne viennent pas de St. Pete, ils n’allaient pas soudainement devenir des partisans des Rays. Ils garderaient leurs allégeances envers leur équipe. C’était toujours difficile, mais nous avions une bonne base de fidèles partisans. Nos chiffres n’étaient pas similaires à ceux des autres équipes, mais nous voyions souvent les mêmes visages chaque jour. Je trouvais ça quand même très cool.
Étant un fin connaisseur en matière de maïs soufflé, comment as-tu trouvé celui de Montréal?
DP : Je n’ai pas eu la chance de l’essayer. (rires) Je ne crois pas qu’ils avaient le droit de m’en vendre. Mais le maïs soufflé du Rogers Centre était de loin le meilleur que j’ai eu. Si je dois porter un déguisement pour en avoir lorsque je serai là-bas, je le ferai. Personne ne pourra m’arrêter à Toronto.
Suivez tous les faits et gestes de David sur Twitter (@DAVIDprice24) ou rendez-vous au redsox.com pour suivre les activités des Red Sox durant toute la saison.
Entrevue réalisée par Hugo Fontaine.