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Site officiel des Canadiens de Montréal

Le dernier mot : Boomer Esiason

par Staff Writer / Montréal Canadiens
Reconnu pour n’avoir peur de rien sur le terrain et dans un studio, Boomer Esiason a toujours eu une opinion lorsqu’il est question d’analyser l’actualité sportive. Après avoir troqué ses crampons pour un micro à sa retraite, l’ancien quart-arrière vedette dans la NFL passe la majorité de son temps à discuter football, mais soyez sans crainte, il connait son hockey. Nous avons discuté avec l’analyste de 52 ans pour en apprendre un peu plus sur sa passion pour les rondelles.

Tu as grandi à Long Island. Étais-tu un partisan des Islanders dans ta jeunesse?

BOOMER ESIASON : Je suis plutôt un partisan des Rangers de New York depuis 1968 lorsque le Madison Square Garden a vu le jour. Rod Gilbert était mon joueur favori et il est la raison pourquoi j’ai porté le numéro 7 dans ma carrière. J’ai grandi à Long Island, mais les Islanders n’existaient pas encore quand j’étais enfant. Je suis maintenant ami avec plusieurs de leurs joueurs de la dynastie des années 1980 comme Mike Bossy, Bob Nystrom et Clark Gillies. La majorité d’entre eux vivent encore dans le secteur et ils me le reprochent encore aujourd’hui. (rires)

En tant que New Yorkais, existe-t-il un amphithéâtre qui se compare au MSG?

BE : Bien que j’adore le Garden, le Centre Bell est le Taj Mahal du hockey. Le hockey vit et respire dans ce bâtiment. Les gens ici qui regardent les Canadiens jouer me rappellent ceux qui regardent les Giants ou les Jets à New York. Le niveau de passion des partisans est à ce point élevé.

Jouais-tu au hockey dans ta jeunesse?

BE : Enfant je ne patinais pas. Je ne jouais pas au hockey sauf lorsque j’étais le gardien en bottes d’hiver. Je jouais plutôt au football, au basketball et au baseball.

Esiason et Brandon Prust se sont un peu chamaillés sur Twitter lorsque Prust s’est joint aux Canadiens.

Nous avons remarqué que tu as été impliqué dans une petite guerre sur Twitter avec Brandon Prust il y a quelques mois. Vous êtes-vous réconciliés?

BE : J’étais sarcastique. Il sait que j’adore les Rangers. Je ne le connais pas personnellement, mais il sait que j’assiste à plusieurs matchs. Son sens de l’humour canadien ne m’a pas compris. (rires) J’ai seulement décidé que je n’allais pas répondre, mais les partisans ne l’ont pas pris. Ce que plusieurs oublient est que lorsqu’il a signé à Montréal, j’ai été l’un des premiers à le féliciter pour son nouveau contrat et je l’ai remercié d’avoir été un excellent Ranger. Twitter peut être dangereux et je n’ai rien contre lui.

T’attendais-tu que la perte de Prust aurait un si gros impact sur les Rangers cette saison?

BE : Brandon nous a beaucoup manqué à New York. Je suis pas mal certain que si les Rangers pouvaient refaire les choses, s’ils avaient pu se débarrasser de [Marian] Gaborik plus tôt et acquis [Rick] Nash et gardé Brandon et les autres gars du noyau, nous aurions été bien meilleurs cette saison.

As-tu déjà dit devant la caméra quelque chose concernant un joueur avant d’avoir à lui répondre en personne sur le terrain par la suite?

BE : Passant à la télévision nationale toutes les semaines, je n’ai jamais, jamais, eu à rétracter des commentaires que j’avais faits à la télévision ou à la radio. Si je fais une erreur, je serai le premier à l’admettre et à m’excuser si c’est nécessaire. J’ai toujours cru que toutes les choses j’ai déclarées venaient avec beaucoup de crédibilité. Ça peut être parfois difficile à prendre pour un athlète, mais je suis payé pour faire ça. On ne me paie pas pour encourager les Rangers. Je suis payé pour m’asseoir et avoir une opinion. Si un gars ne joue pas bien, il en entendra parler.

Esiason a porté le numéro 7 durant sa carrière dans la NFL en l’honneur de son joueur de hockey favori, Rod Gilbert.

Des tonnes d’anciennes vedettes de la NFL ont obtenu des postes d’analystes et de descripteurs suite à leur retraite. Lequel de tes anciens coéquipiers ou adversaires t’as le plus impressionné à ses débuts à la télévision?

BE : Moi à 100 %. (rires) Mon ancien coéquipier Cris Collinsworth est excellent. Je ne sais pas s’il y avait quelque chose dans l’eau lorsque nous jouions là-bas où c’était peut-être la folie qui régnait au sein de notre équipe qui a forgé nos personnalités. Je n’ai jamais critiqué les autres gars parce qu’ils ont le même travail. Ils sont payés et ils ont une opinion. Je ne suis peut-être pas d’accord avec certains d’entre eux, mais le fait est que je crois qu’il y a assez de place pour tout le monde. Il y a assez de temps d’antenne, il y a assez d’intérêt pour notre sport. Ici c’est hockey, hockey, hockey. Là-bas c’est football, football, football.

Au fil des années, on dirait que les Bengals de Cincinnati ne l’ont jamais eu facile et beaucoup de joueurs ont voulu quitter cette ville avec le temps. Sois honnête, quelle était ta réaction lorsqu’ils t’ont repêché en 1984?

BE : Si on retourne en 1984, je croyais que j’allais être repêché en première ronde, mais on m’a finalement sélectionné en deuxième ronde. J’étais très déçu du rang où j’ai été choisi, non pas par l’endroit. Je me souviens que la saison précédente, j’écoutais le match de championnat de la Conférence américaine entre les Bengals et San Diego et il faisait 65 degrés sous zéro. J’écoutais le match à la télévision et j’espérais qu’ils ne me repêchent pas à cause de ça! (rires) Bien sûr, ils l’ont fait un an plus tard. Ultimement, ça s’est avéré être bénéfique pour moi puisqu’ils avaient déjà un bon quart-arrière partant en Ken Anderson, un excellent entraîneur en Sam Wyche et c’est devenu une situation idéale parce que j’ai pu avoir d’excellents coéquipiers comme Collinsworth, Anthony Muñoz, Ickey Woods et durant six ans, nous formions l’une des meilleures offensives de la NFL. Malheureusement, l’autonomie a fait son apparition dans la Ligue et Cincinnati est une équipe qui ne dépense pas. Je n’ai jamais regretté une remise en jeu ou une saison là-bas. C’était bien là-bas, c’était une petite ville que nous pourrions comparer à Winnipeg au Canada. Ce n’était par un gros marché comme New York, Dallas, Los Angeles ou Chicago, mais jouer là-bas était bien.

Entre nous, est-ce que les quarts obtiennent vraiment toutes les filles ou c’est seulement Tom Brady qui le fait?

BE : (rires) Bien, il a eu la fille, n’est-ce pas? Il a eu la fille ultime. Nous avons tous bien fait pour nous-mêmes. Sans rien dévoiler, c’est comparable à un joueur de centre dans la LNH. Selon moi, un centre est comme le véritable quart-arrière sur une équipe de hockey.

Andrew Luck, Robert Griffin III, Russell Wilson, Colin Kaepernick : ces quatre quarts ont connu des débuts incroyables l’année dernière. Au bout du compte, lequel d’entre eux connaîtra la plus belle carrière?

BE : Wow, vous m’en demandez beaucoup. Je dirais maintenant à leurs débuts, RG3, Andrew Luck et Russell Wilson auront d’excellentes équipes autour d’eux. Leurs salaires seront fixes pour quelques années, ils ne seront pas encore payés comme Peyton Manning ou Tom Brady. Leurs équipes pourront donc investir dans d’autres positions. Ces trois-là deviendront d’incroyables joueurs. Pour ce qui est de Kaepernick, il pourra compter sur une excellente défensive, une excellente ligne offensive et un excellent entraîneur. Les quatre connaîtront de grandes carrières. Celui qui m’intrigue le plus est Russell Wilson parce qu’il est aussi grand que Brian Gionta. Il fait 5-pieds-10, mais au football, c’est comme s’il mesurait 5-pieds-6 au hockey. Il fait sentir sa présence dans le vestiaire avec sa taille, sa personnalité et son talent.

Nous savons que c’est tôt, mais quels sont tes choix pour le prochain Super Bowl?

BE : D’après moi, ce sera Denver ou la Nouvelle-Angleterre qui l’emportera dans l’Américaine et ce sera entre San Francisco, Seattle ou Atlanta dans la Nationale. Ces cinq équipes ont les meilleures chances de se rendre au Super Bowl.

Brian Gionta et Russell Wilson sont plutôt similaires selon Esiason.

Il y a presque 20 ans, tu as lancé ta fondation après que tu as appris que ton fils était atteint de fibrose kystique. De ce que nous comprenons, il va mieux maintenant, mais à quel point est-ce rémunérateur de voir les progrès effectués pour faire connaître cette cause au public et aider votre fondation?

BE : Lorsque je participe aux différents événements pour aider notre lutte contre la fibrose kystique, je sais que la vie est trop courte. Vous devez faire ce que vous aimez, vous devez faire ce qui vous passionne et le faire avec vos amis. Comme nous le savons, la vie peut changer en un instant. Notre fondation a amassé plus de 100 millions de dollars et nous venons en aide aux hôpitaux, développons des médicaments, distribuons des bourses d’étude et facilitons des transplantations des poumons. Nous avons accompli pas mal ce que j’avais prévu à nos débuts il y a 20 ans. Il y a 10 ans, nous avions tout perdu lors des événements du 11 septembre. Douze ans plus tard, nous avons tout reconstruit et nous allons bien. Nous continuons d’amasser des tas de fonds et nous avons un énorme impact sur les vies des personnes affectées par cette maladie. Il n’y a pas encore de remède et nous avons encore un long chemin à parcourir, mais nous y arriverons.

Est-ce que les gens t’appellent encore par ton véritable prénom, Norman?

BE : Oui, j’ai encore des amis qui m’appellent Norman. Mais vous savez comment mes amis au hockey m’appellent : Reggie, en l’honneur de Reggie Dunlop dans Slap Shot !

Écoutez les analyses d’Esiason à The NFL Today sur CBS, apprenez-en plus sur The Boomer Esiason Foundation en visitant le esiason.org et suivez les faits et gestes de Boomer sur Twitter.

Cet article, écrit par Hugo Fontaine, est publié dans le numéro 27.4 du magazine CANADIENS.

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