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Du Wisconsin à Boston

par Staff Writer / Montréal Canadiens

MONTRÉAL – Près d’une décennie après avoir lacé ses patins dans le cadre de la Frozen Tundra Hockey Classic, Tom Gilbert garde des souvenirs impérissables de cet événement.

À l’époque, le jeune homme de 23 ans en était à sa quatrième et dernière année collégiale à l’Université du Wisconsin, patrouillant la ligne bleue des Badgers tout en complétant un diplôme en administration des affaires et consommation. Dans les derniers moments de la saison régulière, la troupe pilotée par Mike Eaves a quitté Madison pour un trajet de deux heures et demie qui la menait vers l’historique Lambeau Field de Green Bay. Un rendez-vous avec les Buckeyes d’Ohio State y était prévu, devant 41 000 spectateurs réunis en ce 11 février 2006.

Crédit Photo: Wisconsin Athletic Communications

Cette rencontre marquait le deuxième affrontement extérieur mettant aux prises deux universités américaines, la première ayant eu lieu le 6 octobre 2001, alors que Michigan State et Michigan en avait décousu au Spartan Stadium à East Lansing au Michigan.

«Honnêtement ce dont je me souviens le plus c’est à quel point tu peux avoir froid – et il n’y a littéralement aucun moyen d’empêcher ça. Avant l’échauffement, tu es empli d’énergie et ton corps est encore au sec. Tu te dis que ce n’est pas si mal. Puis une pièce d’équipement se mouille, tu retournes vers le vestiaire, il fait chaud, puis en retournant dehors ton équipement trempé devient gelé », explique Gilbert qui a amassé 33 buts et 89 points en 162 matchs au Wisconsin – incluant 31 points à son ultime saison – devenant le premier défenseur de l’établissement à récolter au moins 30 points dans une saison depuis 1997-1998. «C’est une expérience géniale, mais c’est quand même ça qui te marque le plus à propos de ce genre de match. »

Partisan de la première heure des Packers de Green Bay dans la NFL, le défenseur originaire de Bloomington au Minnesota a fait de son mieux pour emmagasiner le maximum de souvenirs dans cet établissement au cours des quelques jours de l’événement et a même pris part à un rituel qui est généralement réservé aux joueurs de la NFL portant le vert et or.

«De jouer au Lambeau Field, dans notre État, devant notre foule, était spécial. Dans mon souvenir il neigeait un peu, ce qui ajoutait une atmosphère plutôt cool au match. C’était parfait. Et même si nous étions à l’extérieur dans un environnement ouvert, il y avait du bruit. La foule a été excellente lors de cette journée. Quatre-vingt ou 90% des partisans étaient des partisans des Badgers. J’y ai déjà été pour voir un match de football, mais d’être là, sur le terrain et de sentir ce que ça représente pour les gars qui y jouent, c’était unique », se souvient Gilbert qui a aidé sa formation à l’emporter 4 à 2 sur Ohio State grâce à des buts de Adam Burish, Kyle Klubertanz, Andrew Joudrey, and Robbie Earl.

«Après notre victoire, on a eu l’occasion d’aller faire le Lambeau Leap avec nos partisans dans la section des étudiants. De pouvoir faire ça avec nos patins, c’était exceptionnel. Je suis certain que notre gérant d’équipement n’était pas très très heureux parce qu’on marchait sur le ciment avec nos patins », ajoute Gilbert qui a été adjoint au capitaine lors de ses saisons junior et senior avec les Badgers, en plus d’être nommé joueur le plus utile lors d’une de ses saisons. «Nous avons dû changer les lames de tous les joueurs. D’être en mesure de faire quelque chose comme ça par contre, ça représentait beaucoup. Quand je regarde un match des Packers et que je vois un des joueurs le faire, je vais sûrement envoyer un message texte à un ancien coéquipier. On en parle encore aujourd’hui. »

Crédit Photo: Wisconsin Athletic Communications

La victoire aux dépens des Buckeyes en cette froide journée de février en est une des 30 enregistrées par les Badgers au cours de cette saison. Ils ont amorcé le tournoi de la NCAA au premier rang, en route vers un sixième championnat de la NCAA et le premier en 16 ans. En rétrospective Gilbert admet que des matchs spéciaux comme le Frozen Tundra Classic – et les festivités l’entourant – peuvent ultimement aider à rapprocher les joueurs. Fait intéressant, après avoir eu le dessus sur la troupe de John Markell dans le Frozen Tundra, l’équipe du Wisconsin a obtenu une fiche de 10-3-1 pour le reste de la saison.

«Il y a un élément qui rapproche des gars là-dedans. Il y a une préparation monstre avant le match que ce soit autant dans la gestion des médias que dans le voyagement. D’aller là-bas est une véritable expérience de groupe. Ce n’est pas un match de hockey régulier. C’est un match dehors. On pourrait dire que c’est comme des séries éliminatoires qui durent un seul match », mentionne Gilbert qui marquera le but gagnant pour le Wisconsin dans l’ultime match du Frozen Four en 2006 contre Boston College, disputé à Milwaukee au début d’avril. «Tu veux faire partie de l’équipe gagnante. Tu ne veux pas perdre. D’abord et avant tout, c’est une expérience que tu n’oublieras jamais. Deuxièmement, tu sais très bien que l’histoire se souvient du gagnant et très rarement du perdant. »

Si Gilbert et ses coéquipiers ont accompli cet objectif, ils ont également été assez chanceux pour revivre un pan complet de leur jeunesse du même coup.

«C’est difficile à expliquer ce que ça représente d’être là. On ne sent pas vraiment qu’on joue un match. On dirait que c’est comme un match où on met les bâtons dans le milieu et qu’on sépare les équipes. On a ce sentiment d’être dehors. Ce n’est pas un stade fermé. Il y avait des tas de spectateurs. C’est différent, mais en même temps semblable à quand j’étais jeune, quand j’enfilais mes patins et que j’allais jouer dehors avec mes amis. Il y avait des bosses partout sur la glace », observe Gilbert qui a fait des flammèches à l’école secondaire Jefferson de Bloomington avant d’aller jouer dans l’USHL avec le Steel de Chicago, puis de se joindre au Badgers de l’Université du Wisconsin.

Avec ce bagage d’expérience, Gilbert croit qu’il sera prêt à affronter tout ce que Mère Nature peut avoir en tête lors du prochain Jour de l’an à Foxborough au Massachusetts pour la Classique Hivernale 2016.

«Tous les joueurs savent à quoi s’attendre. La glace ne sera pas parfaite, mais on ne peut rien y faire. Il faut faire avec. Tu gardes le jeu plus simple. Tu laisses la rondelle faire le travail», dévoile Gilbert qui attend avec impatience cet affrontement classique contre les Bruins au Gillette Stadium en janvier. «Ça va être fou. Cette expérience ne s’offre pas à toi bien souvent. Ça va être important de saisir le moment, de l’apprécier et d’avoir du plaisir. Les deux équipes voudront vraiment gagner ce match. Ça s’annonce pour être un match amusant et intense. »

Matt Cudzinowski écrit pour canadiens.com. Traduit par Vincent Cauchy.

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